L'Intérieur : un ancien directeur général de la police témoigne Patrice Bergougnoux avec la collaboration de Frédéric Ploquin

Résumé

Patrice Bergougnoux est à la gauche ce que Claude Guéant est à Nicolas Sarkozy : une tour de contrôle de la Police nationale. Voilà bientôt quarante ans que ce républicain consacre à la Place Beauvau le plus clair de son temps. Après des années dans l’ombre des ministres qu’il a servis, de Pierre Joxe à Jean-Pierre Chevènement, il témoigne. Qui mieux que lui pouvait revisiter la politique de la gauche en matière de sécurité ? Il est aussi l’un des mieux placés pour porter un regard critique sur les dix années qui viennent de s’écouler, durant lesquelles Nicolas Sarkozy a posé son empreinte sur l’Intérieur. Un décryptage sans concession par un professionnel de l’art qui appelle à restaurer un lien de confiance entre police et population et au sursaut éthique.Patrice Bergougnoux, né en 1949, entré en 1973 à l’Ecole nationale supérieure de police, nommé préfet en 1989, a été directeur général de la Police nationale de novembre 1998 à l’été 2002.Frédéric Ploquin, grand reporter à Marianne, est spécialiste de la police et de la criminalité.

Auteur :
Bergougnoux, Patrice (1949-....)
Préfacier :
Ploquin, Frédéric (1959-....)
Éditeur :
[Paris], Fayard,
Genre :
Témoignage
Langue :
français.
Mots-clés :
Auteur collectivité :
France Ministère de l'intérieur -- 1970-.... -- Récits personnels
Nom commun :
Police -- Administration -- France -- 1970-.... -- Récits personnels
Description du livre original :
1 vol. (376 p.) : couv. ill. ; 22 cm
ISBN :
9782213665948.
Domaine public :
Non
Téléchargement du livre au format PDF pour « L'Intérieur »

Table des matières

  • Table
  • Préface
  • Chapitre premier Place Beauvau
    • Pourquoi sortir de l’ombre aujourd’hui ? Pourquoi ce livre ?
    • Peut-on vous présenter comme une sorte de « Claude Guéant de la gauche » ?
    • La droite cherche de façon récurrente à accréditer l’idée qu’elle seule serait capable de faire régner la sécurité dans le pays. On imagine que vous ne partagez pas cet avis…
    • Que représente pour vous la Place Beauvau ?
    • Diriez-vous de la Place Beauvau qu’elle est une France en miniature ?
    • Y a-t-il besoin d’un « chef » à la tête de ce ministère ?
    • Est-ce au nombre de ses passages à la télévision que l’on jauge un ministre de l’Intérieur ?
    • Place Beauvau, disiez-vous, c’est le « ministère de l’urgence ». Qu’est-ce que cela signifie ?
    • Préfet à trente-neuf ans, c’est jeune… Dans quelles conditions cette promotion est-elle intervenue pour vous ?
    • Quelle sorte de « DG » avez-vous été ?
    • Un « DG » a-t-il beaucoup de pouvoir ?
    • Quels sont les horaires de travail d’un « DG » ?
    • Si vous deviez retenir un événement symbolique de ces années où vous avez accompagné la gauche Place Beauvau, lequel serait-il ?
    • Cette rencontre est-elle un acte fondateur dans les relations de la gauche avec la police ?
    • Avez-vous eu un jour le sentiment de sortir des coulisses dans lesquelles sont habituellement confinés les « conseillers police » et les « DG », abonnés pour les uns aux bureaux dans les soupentes du ministère, pour les autres aux seconds rôles ?
    • Qu’est-ce qui vous a surpris quand vous avez accueilli Nicolas Sarkozy Place Beauvau, en 2002, après l’élection de Jacques Chirac à l’Élysée ?
    • C’était votre première rencontre avec Nicolas Sarkozy ?
    • En quelques mots, dans quel état d’esprit sentez-vous la police et la gendarmerie au terme de ce quinquennat marqué du sceau de Nicolas Sarkozy ?
    • Si vous ne deviez n’en retenir qu’un, de quel mal souffre la police aujourd’hui ?
    • Comment analysez-vous l’évolution de la demande de sécurité dans la population française ?
    • Face à l’ensemble de ces menaces, la Place Beauvau n’a-t-elle pas longtemps affiché un isolationnisme dommageable ?
    • Pourriez-vous faire une petite description de la Place Beauvau à l’intention des novices ?
  • Chapitre 2 Fils du peuple (et CRS)
    • Une carrière militaire, n’était-ce pas ce qui vous attendait ?
    • Petit-fils de paysans, fils de militaire, vous vous présentez parfois comme un petit provincial…
    • Vous ne serez pas militaire, mais tout de même officier…
    • Vous aviez entendu parler des CRS auparavant ?
    • La matrice, pour vous, ce seront donc les CRS…
    • On dit parfois que les CRS forment un État dans l’État…
    • Le slogan gauchiste de l’époque, « CRS=SS », vous atteint-il ?
    • Où commencez-vous votre carrière ?
    • Au hasard d’une patrouille, vous tombez sur Robert Broussard, un « grand flic »…
    • Vos premiers contacts avec les journalistes remontent à cette période. Dans quel contexte ont-ils lieu ?
    • De cette période CRS date votre premier réseau dans la police…
    • Votre irruption dans les cénacles de la Place Beauvau, en 1984, dérange-t-elle ?
    • Conserverez-vous des liens avec les CRS au fil de votre carrière Place Beauvau ?
    • Pourquoi les CRS ont fait l’objet de tant d’attentions de la part de Nicolas Sarkozy qui, après les avoir valorisés, a tenté de réduire leurs effectifs ?
    • Les CRS tenants de la ligne du progrès : voilà qui surprendra bien des lecteurs !
    • La mobilisation des CRS vous a-t-elle pris de court ?
    • Les CRS gênent-ils ?
    • Est-ce pour vous un choix politique qui ne dit pas son nom ?
    • Le sort réservé aux forces mobiles est-il emblématique de la politique menée par Nicolas Sarkozy en matière de sécurité ?
    • Une compagnie de CRS expédiée à bord d’un Transall de l’armée pour sécuriser le voyage éclair de Nicolas Sarkozy en Libye, le 15 septembre 2011, cela vous semble-t-il dans l’ordre des choses ?
  • Chapitre 3 « Giscard va être réélu ! »
    • Cette victoire de la gauche, en mai 1981, la police l’a-t-elle vue venir ?
    • Nommé par François Mitterrand Place Beauvau, Gaston Defferre transforme-t-il véritablement la police ?
    • Une fausse bonne idée, ce ministère bicéphale ?
    • Comment passe-t-on du statut d’officier CRS à la Place Beauvau ?
    • Le 3 juin 1983, plusieurs centaines de policiers improvisent une manifestation spontanée dans les rues de Paris. Après les hommages rendus à deux fonctionnaires tués dans l’exercice de leurs fonctions avenue Trudaine, à Paris, lors d’un bref affrontement armé avec des membres recherchés d’Action directe en pleine dérive terroriste, ils se rendent en cortège jusqu’à la place Vendôme et crient publiquement leur colère. La gauche et la police peuvent-elles s’entendre ?
    • Avec quelles conséquences ?
    • Attentes sociales d’un côté, rejet et inquiétude de l’autre… Y a-t-il eu des signes avant-coureurs de ces manifestations hostiles sur le pavé parisien ?
    • Par qui a été choisi le nouveau directeur général de la police, Pierre Verbrugghe ?
    • Que retenir du couple Defferre-Franceschi ?
    • Une rupture avec l’ère précédente ?
    • C’est l’époque où entre en scène la fameuse cellule élyséenne constituée au sein même de l’Élysée sous l’égide d’un gendarme, Christian Prouteau. Comment la Place Beauvau vit-elle cette concurrence ?
    • Quelle est la suite de l’histoire ?
    • La fin de course du couple Defferre-Franceschi s’annonce terrible…
    • La gauche Place Beauvau, cela commence plutôt mal, non ?
    • La rupture avec les années précédentes passe aussi par la dissolution du Service d’action civique (SAC), au terme d’une retentissante enquête parlementaire…
  • Chapitre 4 Un certain Pierre Joxe
    • Et Mitterrand sort Pierre Joxe de son chapeau en juin 1984…
    • Les premiers témoignages qui filtrent à l’époque laissent penser que, lors de ces grandes réunions, on se regarde en chiens de faïence, tant ces hommes n’ont pas l’habitude de travailler ensemble…
    • Comment vous retrouvez-vous dans le décor de la Place Beauvau, version Pierre Joxe ?
    • Votre étiquette de CRS est-elle un bon « passeport » ou perturbe-t-elle cette intronisation ?
    • Pourquoi de telles objections, à votre avis ?
    • Un démarrage en fanfare, non ?
    • Quelle sorte de ministre de l’Intérieur va être Pierre Joxe ?
    • L’arrivée de Pierre Joxe coïncide avec le plan de modernisation de la police de janvier 1985. Quelle est exactement sa genèse ?
    • La reprise en main prend également la forme d’une offensive sur le front de la déontologie policière. Quel est le but poursuivi ?
    • D’où venait cette idée ?
    • Enseigner les droits de l’homme et afficher cette Déclaration suffirait-il à contenir les éventuels dérapages de fonctionnaires ?
    • La création du Raid remonte à cette époque. Quel est le contexte ?
    • Durant cette période éclate l’« affaire Greenpeace », opération de sabotage menée par les services secrets français contre un navire affrété par Greenpeace pour protester contre les essais nucléaires français, et qui a accidentellement causé la mort d’un photographe. Comment l’information remonte-t-elle aux oreilles des responsables de la Place Beauvau, sachant qu’ils ne sont pas dans le coup ?
    • Du coup, Pierre Joxe sera parfois présenté comme celui qui a fait éclater le scandale…
    • Que retenez-vous de cet incroyable ratage, un quart de siècle plus tard ?
    • Comment Pierre Joxe tient-il le ministère de l’Intérieur ?
    • Un ministre se doit-il de ne négliger aucune soupente ?
    • Vous disiez que Pierre Joxe supervisait personnellement la sécurité de François Mitterrand. Cherchait-il à prendre en défaut les gendarmes ?
    • Étiez-vous de tous ces voyages présidentiels ?
    • 1981-1986 : que retenez-vous de ces cinq premières années de gouvernance socialiste ?
  • Chapitre 5 Le tandem Pasqua-Pandraud
    • Que se passe-t-il, lorsqu’on est estampillé « de gauche », qu’on a connu un parcours comme le vôtre et que la droite revient aux commandes, comme c’est le cas après la défaite de la gauche aux élections législatives de mars 1986 ?
    • Quel sort vous réserve-t-on alors ?
    • À l’époque, la chasse aux sorcières bat son plein et la droite traque les fonctionnaires qui ont servi la gauche, tandis que quelques caciques prennent leur revanche. Quelle est l’ambiance ?
    • Comment préparez-vous l’échéance électorale suivante, la présidentielle de 1988 ?
    • Que devient, durant cette première cohabitation, la loi de modernisation votée par la gauche ?
    • Comment Charles Pasqua est-il perçu dans les rangs ?
    • Au cours de cette période, Charles Pasqua et Robert Pandraud affichent à leur tableau la neutralisation du « noyau dur » d’Action directe, qui a notamment revendiqué les assassinats du général Audran et de Georges Besse, PDG de Renault. Cela signe-t-il, par contraste, un échec de la gauche ?
    • C’est l’époque à laquelle Charles Pasqua lance son fameux « Je vous couvre ! » à l’intention des policiers. Que vous inspire cette phrase ?
    • Le gouvernement de Jacques Chirac est crédité par l’opinion d’une relative réussite dans le domaine de la sécurité. Qu’en est-il ?
  • Chapitre 6 Pierre Joxe : le retour
    • Le 10 mai 1988, c’est le retour de Pierre Joxe au ministère de l’Intérieur où il restera jusqu’au 29 janvier 1991. Dans quelles conditions revenez-vous au premier plan ?
    • Dans ses bagages, Pierre Joxe apporte l’Institut des hautes études de la sécurité intérieure (IHESI), qui deviendra en 2004 l’Institut national des hautes études de sécurité (INHES). Vous voulez doter la police de plus de matière grise ?
    • Que reste-t-il aujourd’hui de l’IHESI dont vous aviez rêvé avec Pierre Joxe ?
    • Pierre Joxe arrive également avec un énorme chantier en tête, celui de la départementalisation. Est-ce bien raisonnable ?
    • Pourquoi s’attaquer à l’organisation même de la police, au risque de bousculer les habitudes et de provoquer la grogne dans les rangs ?
    • La police est-elle si réfractaire au changement ?
    • Que deviendra la départementalisation après le départ de Pierre Joxe pour le ministère de la Défense, à la fin de janvier 1991 ?
    • Département, Région, bassin de délinquance… Chaque époque propose une nouvelle approche. Le département était-il vraiment le territoire idoine pour traiter des phénomènes criminels ?
    • Pierre Joxe souhaite également relancer le plan de modernisation lancé cinq ans auparavant. Comment plaide-t-il sa cause auprès du gouvernement ?
    • Personne n’imagine un instant que la Place Beauvau soit un îlot de tranquillité où tout se passe conformément aux prévisions. De quelle façon se déclenche une tempête, si vous ne deviez n’en retenir qu’une ?
    • Le scandale touche en effet de plein fouet les RG de la préfecture de police, dont plusieurs fonctionnaires, membres du Groupe des enquêtes réservées, se retrouvent bientôt sur la sellette, suspectés d’avoir mal négocié, dans le meilleur des cas, une prise de contact avec ce pasteur dont le corps sera retrouvé en forêt de Rambouillet au mois d’octobre suivant. « Bavure » : le mot éclate bientôt à la une des journaux… Comment gérez-vous cela ?
    • Que découvrez-vous ?
    • Vieille tradition de la Ve République : la Place Beauvau sait étouffer les scandales et protéger les siens. Cette perception des choses vous effleure-t-elle, dans le cadre de cette affaire ?
    • Où se situait au juste la défaillance ?
    • Comment contrôler une si vaste maison ?
  • Chapitre 7 Place Beauvau,
    tout peut très vite basculer
    • Place Beauvau, « tout peut très vite basculer », dites-vous parfois… L’affaire Georges Habache, du nom de ce dirigeant palestinien venu se faire soigner en France en janvier 1991, est à ce titre exemplaire : plusieurs têtes sont coupées, dont la vôtre, et la tourmente n’est pas loin d’emporter le ministre de l’Intérieur, le socialiste Philippe Marchand. Comment se noue un tel imbroglio politico-policier ?
    • Que se passe-t-il pendant votre séjour espagnol ?
    • Quelle va être la réponse de Matignon ?
    • Comment le Quai d’Orsay avait-il été mis au courant de la venue de ce malade encombrant ?
    • Qui est exactement Georges Habache ? Le connaissiez-vous auparavant ?
    • Comment s’enchaînent les événements ?
    • Le magistrat, futur candidat à la députation sous les couleurs de l’UMP, fait-il déjà de la politique ?
    • En attendant, la polémique enfle encore dans la presse. Comment réagit l’Élysée ?
    • À quel moment le ministre se saisit-il de votre cas ?
    • À qui pensez-vous ?
    • Quelle réponse donnez-vous finalement à Philippe Marchand ?
    • Hormis celui de Pierre Joxe, avez-vous reçu d’autres soutiens ?
    • Outre le fait d’avoir assisté à cette fameuse réunion, aviez-vous commis quelques erreurs dans cette affaire ?
    • Que devient Philippe Marchand ?
    • L’Intérieur est le royaume de l’imprévu ; une « affaire d’État » peut donc vous emporter du jour au lendemain ?
  • Chapitre 8 L’Intérieur vu de la « PP »
    • Comment la préfecture de police de Paris vous accueille-t-elle en février 1992 ?
    • On parle souvent, au sujet de la préfecture de police de Paris, d’un « État dans l’État ». Y a-t-il du vrai dans cette expression ?
    • De quoi s’agit-il ?
    • Secrétaire général de la zone de défense de Paris : tel est l’intitulé exact de vos nouvelles fonctions, mais elles consistent en quoi ? Est-ce un placard doré ?
    • Quelles sont alors vos relations avec Pierre Verbrugghe, le préfet de police en place ?
    • Passé de la direction générale de la police à la préfecture de police, Pierre Verbrugghe devient-il pour autant un défenseur acharné de la « PP » ?
    • Vous êtes encore en poste à la préfecture de police lorsque surviennent les attentats de 1995 à Paris. Comment vivez-vous ces événements ?
    • Les plus anciens se souviennent de la dérive d’un brigadier-chef de la « PP », Daniel Voiry, secrétaire particulier de quatre directeurs successifs de la sécurité publique, jusqu’à son suicide, en 1991, sur fond de scandale immobilier. Belle occasion de noircir l’image d’une préfecture de police hors de tout contrôle ?
    • Ce n’est pas spécifique à la « PP »… Mais quel regard portez-vous sur ceux qui dérapent et ont gagné le surnom de « ripoux » ?
  • Chapitre 9 Pasqua revient… seul
    • Quel vent fait souffler Charles Pasqua, de retour Place Beauvau après les élections législatives de mars 1993 gagnées par la droite ?
    • Personne, au sein de la police, ne défend la nouvelle organisation ?
    • Les hauts cadres ont-ils œuvré à l’enterrement de cette réforme ?
    • Concrètement, comment ce retour en arrière se traduit-il ?
    • Jacques Chirac et Charles Pasqua s’en prennent aussi aux hommes qui incarnaient cette période, à commencer par vous…
    • Beaucoup ont glosé sur vos relations avec Philippe Massoni, considéré comme un fidèle de Jacques Chirac. De quelle nature sont ces liens ?
    • Comme préfet auriez-vous accepté n’importe quelle affectation ?
    • Quel est le bilan sécuritaire de ces deux années durant lesquelles la droite est revenue aux commandes de la Place Beauvau ?
    • On a l’impression de vous entendre évoquer, à quelques nuances près, le bilan de Nicolas Sarkozy…
  • Chapitre 10 Chevènement, Vaillant
    et le prétendu laxisme
    • Pourquoi ne succédez-vous pas à Claude Guéant dès 1997, à l’heure de l’alternance, alors que Lionel Jospin s’installe à Matignon ?
    • Le grand projet socialiste de ces années-là, c’est la police de proximité. Persistez-vous à croire que c’était la bonne idée ?
    • Police de proximité : est-ce vraiment un concept révolutionnaire ?
    • Aviez-vous vraiment les moyens de déployer dans de bonnes conditions cette police de proximité ?
    • L’épisode de l’accident opératoire de Jean-Pierre Chevènement est unique dans les annales de la Place Beauvau. Comment apprenez-vous la nouvelle ?
    • L’hospitalisation de Jean-Pierre Chevènement l’éloigne donc un certain temps de la Place Beauvau. Dans quel état d’esprit est-il à son retour ?
    • Daniel Vaillant s’inscrit dans la continuité de Jean-Pierre Chevènement, à partir du mois d’août 2000, et poursuit la mise en œuvre de la police de proximité. À marche forcée ?
    • Considérez-vous aujourd’hui qu’il aurait mieux valu cibler les quartiers sensibles, et ne pas offrir cette police de proximité à tous ?
    • Où avez-vous trouvé les moyens humains ? Avez-vous vidé un certain nombre de services pour alimenter la police de proximité, au risque d’affaiblir l’ensemble du système ?
    • La préparation de la loi sur la présomption d’innocence donne lieu à d’âpres discussions entre la chancellerie et la Place Beauvau. Sur quoi porte le débat ?
    • En attendant, le climat politique se tend avec la mobilisation des syndicats de police…
    • Avec quelle efficacité ?
    • Cette manifestation des gendarmes a-t-elle été mal gérée par le pouvoir socialiste ?
    • La droite s’empare de la question sécuritaire, non sans succès…
    • Mais les chiffres n’ont jamais été aussi mauvais…
    • Vous plaidez l’erreur de communication gouvernementale ?
    • Quelles explications apportez-vous à l’explosion de la délinquance en zone de gendarmerie, en ce début d’année 2002 ?
    • Diriez-vous, comme Lionel Jospin à l’époque, que la gauche a parfois fait preuve de « naïveté » dans le domaine de la sécurité ?
    • La campagne culmine, à la veille de l’élection présidentielle de 2002, avec l’apparition sur TF1 du visage meurtri de « Papy Voise », agressé à son domicile dans la banlieue d’Orléans. Dans la foulée, c’est un nouvel échec de la gauche, distancée au deuxième tour par le Front national. Nicolas Sarkozy arrive Place Beauvau et vous devenez encombrant…
  • Chapitre 11 L’enquête Érignac, « cause sacrée »
    • Dans quelles conditions apprenez-vous la nouvelle de l’assassinat du préfet de Corse Claude Érignac, perpétré le 6 février 1998 à 20 h 56, à Ajaccio, alors qu’il se rendait à un concert de musique classique ?
    • Sur quelles décisions débouche cette réunion ?
    • Que savez-vous des faits à ce moment-là ?
    • Comment réagit Jean-Pierre Chevènement face à cet événement considérable ?
    • Vous retournez en Corse pour les obsèques de Claude Érignac. Quelles sont les premières hypothèses qui circulent ?
    • Comment se présente l’enquête ?
    • De quelle façon les luttes internes à la magistrature et les rivalités entre services de police pèsent-elles sur l’enquête ?
    • De quelle façon Jean-Pierre Chevènement s’implique-t-il dans le dossier Érignac ?
    • À quel moment le nom de Colonna apparaît-il ?
    • L’enquête avance, mais les tensions sont de plus en plus visibles entre les différents acteurs…
    • Comment l’hypothèse de la piste agricole a-t-elle pris corps ?
    • Comment ont émergé les noms des suspects ?
    • Pourquoi cibler le pont de la Pentecôte 1999 pour passer à l’action ?
    • Se répand l’idée selon laquelle Yvan Colonna aurait bénéficié d’une certaine mansuétude de la part des autorités, à cause des liens de son père avec la gauche. En clair, on aurait facilité sa cavale. Qu’en est-il au juste ?
    • Comment les politiques gèrent-ils ce que la plupart des spécialistes considèrent comme un succès policier ?
    • En attendant, quels sont les moyens déployés pour localiser le fugitif Yvan Colonna ?
    • Avez-vous vraiment cru à cette piste sud-américaine ?
    • En Corse où il reste introuvable…
    • Les enchères montent-elles à l’approche de l’élection présidentielle de 2002 ?
    • Vous utilisez, comme on dit, les grands moyens. Y compris ceux des services de renseignements ?
    • On sait comment Nicolas Sarkozy a exploité la cavale du nationaliste Yvan Colonna et les échecs de la police. À vous entendre, la PJ a plutôt bien fait son travail ?
    • On n’y assassine pas tous les jours un préfet de la République, mais la Corse a toujours mobilisé une partie non négligeable de l’attention des ministres de l’Intérieur. Pourquoi tant de soins ?
    • C’est Place Beauvau qu’a été concocté le statut particulier qui prévaut aujourd’hui dans l’île. Comment Pierre Joxe, chargé de l’élaborer, s’y est-il pris ?
    • Quel regard Pierre Joxe porte-t-il alors sur la Corse ?
    • Les tractations secrètes entre les émissaires de la Place Beauvau et les nationalistes vous choquent-elles ?
  • Chapitre 12 On a fait croire aux Français
    que la sécurité était un problème simple
    • Nicolas Sarkozy champion de la lutte contre l’insécurité : est-ce un mythe ?
    • La rupture « façon Sarkozy » appliquée à la police, c’est aussi la valorisation de la « culture du résultat ». Il n’y en a plus que pour les chiffres. Est-ce en la matière le plus grand mensonge de la décennie écoulée ?
    • A-t-on accordé trop d’importance aux chiffres de la délinquance ?
    • Le piège du chiffre ne se referme-t-il pas, dix ans plus tard, sur celui qui l’a installé ?
    • Nicolas Sarkozy a pourtant pris la peine d’installer un Observatoire national de la délinquance, censé garantir la scientificité des chiffres…
    • La masse des crimes et délits décroît officiellement chaque année depuis 2002… Une illusion d’optique, à votre avis ?
    • Nicolas Sarkozy et Claude Guéant n’ont eu de cesse, depuis dix ans, de souligner la hausse du taux d’élucidation des affaires par la police et la gendarmerie. Ce chiffre-là est-il lui aussi contestable ?
    • Nicolas Sarkozy a montré qu’il savait exploiter les résultats de la police, les bons comme les mauvais. Est-ce un exemple à suivre ?
    • Dans ces conditions, quelle est la marge de manœuvre du politique face à l’insécurité ? Le politique peut-il contrôler la qualité des enquêtes de police ?
    • Justice et police dressées l’une contre l’autre : c’est l’un des leitmotive du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Un fossé s’est-il creusé pour longtemps entre les deux institutions ?
    • Faut-il voir là l’amorce d’un véritable clivage entre la droite et la gauche à la veille de l’élection de 2012 ?
    • En martelant sans cesse qu’il est l’« ennemi » des voyous, Nicolas Sarkozy ne laisse-t-il pas entendre que d’autres en seraient les « amis » ?
    • Le principal point noir statistique du quinquennat Sarkozy, c’est la hausse des violences contre les personnes. Quel commentaire cela vous inspire-t-il ?
    • Existe-t-il une autre approche de cette violence qui envahit la vie quotidienne des Français et enflamme les statistiques de la délinquance ?
    • La répression pour la droite, la prévention pour la gauche : la frontière a longtemps été entre ces deux approches. Un tel schéma est-il désormais dépassé ?
    • Face aux messages simplistes, calqués sur le modèle des slogans publicitaires, la gauche peut-elle retrouver l’écoute des citoyens lorsqu’elle parle sécurité ?
  • Chapitre 13 Sarkozy, MAM, Hortefeux, Guéant :
    quatre ministres et un bilan
    • En 2002, Nicolas Sarkozy s’installe Place Beauvau en sacrifiant publiquement la police de proximité et ceux qui l’ont soutenue. Comment vivez-vous cet instant ?
    • Voyez-vous dans cette décision une erreur stratégique de la part de Nicolas Sarkozy ?
    • La France aurait sabordé ce que le Brésil était venu chercher chez elle ?
    • Dix ans plus tard, il a tout de même fallu envoyer les blindés dans les favelas de Rio de Janeiro…
    • Pour en revenir à la France de 2002, Nicolas Sarkozy semble bénéficier d’appuis nombreux au sein de l’institution policière à l’heure de programmer ce grand sabordage…
    • Comment s’y prend concrètement Nicolas Sarkozy pour abattre la police de proximité ?
    • Après 2007 et sa victoire à la présidentielle, Nicolas Sarkozy installe Michèle Alliot-Marie Place Beauvau, à charge pour elle de poursuivre dans la même voie, avec les mêmes hommes. De quel poids pèse-t-elle vraiment ?
    • D’où est venue cette idée de « police de projection » ?
    • L’expérience MAM ayant tourné cours, Nicolas Sarkozy nomme Place Beauvau un ami fidèle, Brice Hortefeux. Comment s’acquitte-t-il de sa tâche ?
    • Le 10 décembre 2010, on a vu des policiers manifester en tenue devant le tribunal de Bobigny après la condamnation à des peines de prison de sept de leurs collègues, accusés d’avoir injustement mis un homme en cause. Comment interprétez-vous cette démonstration, apparemment survenue avec l’approbation des plus hautes autorités, de l’Élysée à la Place Beauvau ?
    • Est-ce l’esprit de corps qui est ce jour-là à l’œuvre dans la rue ?
    • L’attitude de Brice Hortefeux face à ces manifestations de policiers vous a-t-elle choqué ?
    • Peut-on imputer à Brice Hortefeux le spleen de plus en plus manifeste des préfets ?
    • Lorsque Brice Hortefeux refuse de communiquer à la presse le nombre de voitures brûlées pendant la nuit du réveillon, le 1er janvier 2010, comment réagissez-vous ?
    • La nomination, en remplacement de Brice Hortefeux, de Claude Guéant, secrétaire général de l’Élysée depuis le début du quinquennat, vous a-t-elle étonné ?
    • Claude Guéant à l’Intérieur : était-ce la certitude d’avoir une campagne présidentielle axée sur l’insécurité ?
    • La police doit être davantage au contact de la population, clame Claude Guéant dès ses premières interventions Place Beauvau. Comment interprétez-vous ce discours ?
    • Claude Guéant est bientôt l’auteur d’un nouveau concept, celui de « patrouilleur ». Quelle traduction en faites-vous ?
    • Peu après sa nomination, Claude Guéant annonce également qu’il souhaite mettre 1 000 policiers de plus dans la rue. Dispose-t-il d’une telle réserve ?
    • L’une des réformes de la décennie écoulée, c’est le « Grand Paris de la sécurité ». Qu’en pensez-vous ?
    • Le 2 mars 2011, devant les députés, Claude Guéant chiffrait à 8 000 les pertes d’emplois consécutives à l’application des « 35 heures » dans la police. Il certifiait au passage compter dans ses effectifs 4 500 policiers et gendarmes de plus qu’en 2002. Vrai ou faux ?
    • En mars 2011, le Conseil constitutionnel a censuré treize articles de la Loppsi (loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure). Quel commentaire cela vous inspire-t-il ?
    • Qu’attendez-vous justement de la vidéosurveillance ?
    • En juillet 2011, la Cour des comptes a rendu à son tour un rapport sévère sur la politique menée depuis 2002 en matière de sécurité. S’agissait-il, selon vous, d’un rapport sérieux ou d’un pavé lancé par la gauche dans la vitrine de la police à la mode Sarkozy ?
    • Quelle analyse faites-vous de l’éviction du préfet délégué à la police de Marseille, Gilles Leclair, en septembre 2011, sept mois seulement après avoir été nommé en fanfare pour reprendre en main une situation très dégradée ?
    • Cinq ministres Place Beauvau en dix ans pour une seule et même politique ?
  • Chapitre 14 P comme Plan com’
    • La police n’implique-t-elle pas aussi un art de la com’ ?
    • Faire la police ne suffirait donc pas, il faut aussi savoir la « vendre » ?
    • Pensez-vous que Nicolas Sarkozy a su à cet égard vendre l’invendable ?
    • Peut-on dire que l’on a assisté, à partir de 2002, à une forme de « coproduction » entre la Place Beauvau et certaines chaînes de télévision, sur le thème de la sécurité ?
    • Un ministre de l’Intérieur doit-il obligatoirement être un bon communicant ?
    • Comment Pierre Joxe ou Jean-Pierre Chevènement communiquaient-ils ?
    • Daniel Vaillant restera comme l’un des ministres les moins communicants que la Place Beauvau ait connus. Était-ce une stratégie ?
    • Hormis le passage à l’euro, en quelle autre occasion avez-vous eu le sentiment de bien « vendre » la police ?
    • Une méthode à faire fructifier ?
  • Chapitre 15 PJ : Guyot, Genthial, Riou, Cancès,
    Marion et les autres
    • La PJ, ce sont d’abord des hommes. Dans les années 1980, la gauche s’est beaucoup appuyée sur le commissaire Jacques Genthial. Pourquoi lui ?
    • La gauche a également placé sur le devant de la scène le commissaire Robert Broussard, qui s’est fait un nom lorsqu’il dirigeait l’antigang. Dans quelles circonstances ?
    • Parmi les hommes qui ont pesé dans l’histoire de la P.J. parisienne, vous citez souvent le cas de Jean-Pierre Sanguy. Quels étaient vos liens avec lui ?
    • Roger Marion est l’un de ces « grands flics », comme les appellent les médias, qui ont brillamment poursuivi leur carrière sous la gauche. En quelles circonstances s’est effectuée votre rencontre ?
    • Le 24 février 1999, Jean-Pierre Chevènement promeut deux « grands flics » dans l’ordre de la Légion d’honneur : Michel Guyot et Claude Cancès. Pourquoi eux ?
    • L’existence de réseaux de la droite au sein de la PJ relève-t-elle du fantasme ?
    • Christian Lambert, ancien patron de l’antigang, promu préfet de Seine-Saint-Denis par Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, n’est-il pas un cas à lui tout seul ?
    • Il a plusieurs fois été question du rattachement de la PJ au ministère de la Justice. Vraie bonne idée, selon vous ?
    • La PJ, ce sont aussi des textes, des fichiers, des traités, des moyens techniques… La réforme de la garde à vue votée en 2010 a suscité l’ire de la plupart des organisations professionnelles de la police et le ravissement des avocats. Qu’en pensez-vous ?
    • Le gouvernement a-t-il mal géré la mise en place de cette réforme ?
    • Comment alléger la procédure pour dégager du temps d’enquête ?
    • Diriez-vous que la police, faute d’investissements en ce domaine, est à nouveau en retard d’une guerre ?
    • Quel est le coût de cette révolution que vous prônez ?
    • Vous dites miser sur les fichiers pour augmenter les performances de la police. Sauf que, pour certains, la création et l’exploitation de fichiers ne sont pas compatibles avec les valeurs de la démocratie…
    • L’Intérieur serait-il en retard d’une mondialisation ?
    • Entre la police de proximité et la coopération internationale, quel grand écart !
    • La droite n’a pas le monopole de la police bien faite : c’est ce que vous voulez dire ?
    • Dans quelles conditions a été mis sur pied cet Office central de répression de la grande délinquance financière que vous évoquez ? Quelle a été sa mission ?
    • Vous est-il arrivé de subir des pressions dans une affaire politico-financière, en tant que directeur général de la police ?
    • Il n’y a pas que la PJ. Il y a ceux dont on parle moins, dont le grand public ne connaît pas les noms, les femmes et les hommes qui forment le gros cortège de la police : la sécurité publique. Cruel anonymat ?
  • Chapitre 16 Paris, Madrid et l’ETA
    • Avec ses pages noires, ses zones d’ombre et ses succès, la lutte contre l’organisation séparatiste ETA revient de loin…
    • A-t-on fermé les yeux parce que la police espagnole était directement visée par les terroristes basques ?
    • À peine installé à la direction générale de la police en 1998, vous nommez à la tête du SRPJ de Bordeaux un ancien de la division antiterroriste passé par la Corse au début des années 1990, le commissaire divisionnaire Jean Espitalier. Une nouvelle page ?
    • Quel type de coopération se met alors en place avec le gouvernement espagnol ?
    • Le gouvernement espagnol a-t-il exercé des pressions sur la France ? De quelle manière ?
    • En septembre 2000, les autorités espagnoles ont souhaité vous remettre une décoration à l’occasion de la fête de la police, mais vous avez décliné la proposition. Pourquoi ?
  • Chapitre 17 Fadettes et grandes oreilles
    • S’il y a bien une page tournée en matière de renseignement et d’espionnage, c’est celle de la guerre froide, quand l’Union soviétique et ses visées étaient la préoccupation exclusive de la Direction de la surveillance du territoire (DST, contre-espionnage). Vous étiez aux premières loges lorsque ce tournant a été pris avec, à la clef, un complet recentrage des agents, passés de la menace communiste aux menaces terroristes…
    • Vous étiez aux commandes de la police, le 11 septembre 2001. Vous souvenez-vous du moment où vous avez appris la nouvelle des attentats ?
    • Quel était, à l’époque, le degré de coopération entre Français et Américains dans la lutte contre le terrorisme ?
    • Les attentats du 11 septembre 2001 et l’effondrement des tours jumelles changent-ils la donne dans les relations entre services français et américains ?
    • Les services de renseignements français étaient donc en pointe, selon vous, sur le sujet de l’islamisme radical ?
    • Les Renseignements généraux ont été démantelés par Nicolas Sarkozy. Yves Bertrand, longtemps indéboulonnable à la tête de ce service malgré les changements de majorité, a-t-il bénéficié de votre soutien ?
    • Avez-vous apprécié vous aussi les fameuses « notes blanches » dont Yves Bertrand savait alimenter le cabinet du ministre ?
    • Les petites notes sur la vie privée des hommes politiques ou des stars du showbiz sont-elles bien nécessaires ?
    • Nicolas Sarkozy a chamboulé le paysage en organisant notamment le rapprochement d’une partie des RG et de la DST pour créer la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en 2008. Quel bilan tirez-vous de cette réforme ?
    • De quelles sortes d’informations le gouvernement se serait-il privé en supprimant les Renseignements généraux ?
    • Avec Nicolas Sarkozy, les chefs des services de renseignements ont eu accès au président de la République. Quelle est la place du directeur général de la police nationale dans ce schéma ? Comment avez-vous géré le renseignement ?
    • À plusieurs reprises, ces dernières années, s’est posée la question du recours aux opérateurs de communication électronique pour l’obtention de données personnelles dans des affaires où la menace contre les intérêts du pays n’était pas patente. Parleriez-vous là de « dérive » ?
    • En 2011, Bernard Squarcini, patron de la DCRI, et Frédéric Péchenard, directeur général de la police, ont été accusés d’avoir exploité les « fadettes » d’un journaliste pour confondre sa source… L’illégalité d’une telle pratique vous a-t-elle jamais tenté ?
    • Même en cas de « fuites » désagréables dans la presse ?
    • Dans le cas d’espèce qui a mobilisé la DCRI, il s’agissait de repérer un fonctionnaire soupçonné de transmettre des procès-verbaux à la presse…
    • Quelle est en résumé la bonne approche en matière de renseignement ?
    • La preuve qu’il ne faut pas laisser le renseignement entre n’importe quelles mains ?
    • Comment voyez-vous évoluer l’espionnage et le renseignement dans les années à venir ?
    • La loi doit fixer le cadre en matière de renseignement, dites-vous. Tout le pouvoir en ce domaine doit-il être concentré à l’Élysée ?
  • Chapitre 18 Police, quartiers et République
    • La gauche a-t-elle correctement appréhendé la montée des « caïds » de banlieue ?
    • La droite prend le pouvoir en 2002 en clamant qu’elle va faire disparaître les zones de non-droit. Qu’en est-il dans la réalité ?
    • Est-on passé à côté de la lutte contre le trafic de drogue ?
    • En 2002, Nicolas Sarkozy a présenté les groupes d’intervention régionaux (GIR) comme l’arme décisive contre l’économie souterraine. Que sont-ils devenus ?
    • Certains responsables à gauche, parmi lesquels l’ancien ministre de l’Intérieur Daniel Vaillant, prônent un assouplissement de la loi sur la consommation de cannabis en expliquant que la mesure porterait un coup fatal au trafic, véritable manne financière des cités. Quelle est là-dessus votre position ?
    • Cette affaire de dépénalisation serait-elle, pour la gauche, le terrain « glissant » par excellence ?
    • Comment retrouver un semblant de paix sociale dans les cités ?
    • Que ce soit après l’électrocution de deux jeunes de quinze et dix-sept ans à Clichy-sous-Bois, en octobre 2005, au cœur d’une Seine-Saint-Denis devenue symbole de la délinquance dans les banlieues, ou après la mort accidentelle de deux jeunes motards à Villiers-le-Bel, en novembre 2007, la Place Beauvau a donné l’impression qu’elle dissimulait des informations. Auriez-vous géré différemment ces situations ?
    • Que vous inspire le couvre-feu instauré en 2010 dans deux communes des Hauts-de-Seine pour calmer la « guerre des bandes » ?
    • Croyez-vous encore à la prévention, dans un tel contexte ?
    • La gauche, en son temps, a-t-elle vraiment fait le nécessaire ?
    • Longtemps la droite a cloué le bec à la gauche en expliquant que celle-ci traitait ces jeunes exclusivement comme des « victimes ». Où en est-on ?
    • Policiers et gendarmes prennent de plus en plus de coups dans l’exercice de leur métier. Faut-il davantage les protéger ?
    • Comment enrayer la montée des violences urbaines ?
    • À vous entendre, ces territoires ne seraient pas complètement perdus pour la République…
    • En novembre 2005, alors qu’une partie de la banlieue s’enflamme, vous êtes préfet du Val-de-Marne. Avez-vous instauré l’état d’urgence comme le suggérait le gouvernement ?
    • La question du recrutement dans la police de jeunes issus de l’immigration revient régulièrement sur le tapis. Quels avantages cette présence offre-t-elle ?
    • Ces recrutements sont-ils un gage de succès pour la police dans ces quartiers ?
    • Ces adjoints de sécurité sont-ils encore d’actualité ?
    • Une polémique a aussi éclaté sur le point de savoir si les ADS devaient être armés. Que ressortait-il de vos observations ?
    • Les jeunes des quartiers « sensibles » ont-ils répondu « présent » ?
    • Il y a les quartiers difficiles et ceux qui n’ont pas de quartier du tout : les gens du voyage, dont la gestion pose de grandes difficultés aux élus locaux. Comment appréhendez-vous cette question ?
  • Chapitre 19 Tous syndiqués
    • L’influence des organisations syndicales est importante Place Beauvau, et ce depuis plusieurs décennies. Une fois n’est pas coutume, commençons par la tête : la hiérarchie est réunie au sein d’un Syndicat des commissaires et des hauts fonctionnaires qui a longtemps fonctionné comme une sorte d’amicale. Comment les relations se sont-elles nouées entre cette organisation traditionnellement conservatrice et la gauche ?
    • François Mitterrand réélu en 1988, comment les commissaires accueillent-ils le retour de Pierre Joxe Place Beauvau ?
    • Cette fois, la délégation ne sort pas de sa manche des demandes de promotions personnelles ?
    • Où en sont les commissaires, un quart de siècle plus tard ?
    • Le syndicat des commissaires, qui n’est plus syndicat unique depuis l’apparition dans son dos d’une petite organisation, est-il toujours aujourd’hui l’allié fidèle des gouvernements conservateurs ?
    • Syndicalisme policier et engagement politique sont-ils historiquement liés ?
    • Vous avez côtoyé de près la Fédération autonome des syndicats de police au temps où elle était largement majoritaire chez les gardiens de la paix et dirigée par Bernard Deleplace, avant de pratiquer cette organisation en tant que directeur général de la police. Quelle était la marque dominante de ce syndicalisme ?
    • De quel moule était issu Bernard Deleplace ? Quel était le style de ce syndicaliste désormais à la retraite ?
    • Qu’est-ce qui caractérisait la Fédération autonome des syndicats de police dans les années 1980 ?
    • Politiquement, les dirigeants de la FASP étaient plutôt à gauche. Pourquoi cet ancrage ?
    • Parmi les successeurs de Deleplace que Nicolas Sarkozy a trouvé sur son chemin, Joaquin Masanet, dit « Jo », un ancien CRS que vous avez également bien connu. Avait-il un profil similaire ?
    • Pourquoi les policiers ont-ils fait plutôt confiance à des organisations syndicales dont les leaders étaient ancrés à gauche ?
    • Comment expliquer justement l’important taux de suicides qui frappe la police ?
    • Les syndicats brandissent régulièrement la menace de la manifestation de rue, souvent avec succès ; il leur arrive même de battre le pavé et ces défilés revêtent toujours un poids politique…
    • Pour qualifier les relations entre la Place Beauvau et les organisations syndicales, on a parfois parlé de « cogestion ». Qu’en est-il ?
    • Quelle différence entre Charles Pasqua et Pierre Joxe dans la manière de « traiter » les syndicalistes ?
    • Dans quelle direction le syndicalisme policier évolue-t-il aujourd’hui ?
    • Depuis près de trente ans, les syndicats, toutes organisations confondues, se plaignent en effet de ce qu’ils appellent les « charges indues ». Ils expliquent que trop de policiers sont occupés à des tâches qui n’ont rien à voir avec leur métier. Pourquoi ne les écoute-t-on pas ?
    • Après la condamnation de plusieurs policiers par le tribunal de Bobigny, en 2010, des syndicats comme Alliance et Synergie, respectivement représentatifs des gardiens de la paix et des officiers, plutôt marqués à droite, ont pris le risque d’accompagner une manifestation antimagistrats, en uniformes et en armes. Qu’en pensez vous ?
  • Chapitre 20 Sport, club et autres cercles
    • Quand vos activités policières croisent-elles pour la première fois le monde du sport ?
    • Là est le secret de votre implantation dans la police ?
    • Quel genre de personnages croise-t-on en « Ovalie » ?
    • Y a-t-il un lien entre rugby et police ?
    • À quel moment vous intéressez-vous à la sécurité dans les stades ?
    • En quelles circonstances vous confie-t-on la préparation de cette Coupe du monde ?
    • Mais l’histoire a en fait commencé plus tôt…
    • Comment abordez-vous cette Coupe du monde ?
    • De quelle façon la Coupe du monde de rugby vous échoit-elle à son tour ?
    • Comment se passe la compétition ?
    • La franc-maçonnerie a-t-elle joué pour vous un rôle semblable à celui du rugby en termes d’intégration et de relations ? Avez-vous fait vôtre ce critère lorsque vous aviez la haute main sur les promotions ? Quel poids représente la maçonnerie au sein de la police ?
  • Chapitre 21 Le carnet de contraventions
    • Faut-il en finir avec les chiffres de la délinquance ?
    • Détectez-vous, derrière la culture du résultat, un dévoiement du métier de policier ?
    • La culture du résultat infantiliserait-elle le policier ?
    • La politique mise en œuvre depuis dix ans ne résisterait pas à l’épreuve de la sécurité routière ?
    • La fin du printemps 2010 a été marquée par une révolte d’usagers, portée par quelques élus issus pour la plupart du sud de la France. Qu’en avez-vous pensé ?
    • Comment sortir du piège du carnet de contraventions, autrement dit de la course aux résultats chiffrés ?
    • Que se passera-t-il le jour où l’autorité politique révisera la manière dont sont collectés les chiffres ? Ne risque-t-on pas d’assister à des variations spectaculaires ?
    • La mise au jour d’une partie du « chiffre noir » de la criminalité, pendant les années Jospin, a coûté cher à la gauche. Comment gérer l’impact sur l’opinion d’une nouvelle « opération vérité » ?
    • Y a-t-il encore des chiffres que l’on cache ? Qu’en est-il par exemple de l’outre-mer ?
    • Que révèlent, sur le long terme, les statistiques de la criminalité ?
    • Le recul des atteintes aux biens, affiché par le gouvernement depuis dix ans, correspond-il à une réalité ?
    • Y a-t-il une autre façon de gérer les chiffres de la délinquance ?
  • Chapitre 22 La Place Beauvau
    après Nicolas Sarkozy
    • Une autre politique que celle de Nicolas Sarkozy est-elle possible ?
    • La gauche peut-elle dépasser l’image de laxisme dans laquelle la droite tend à l’enfermer ? N’y aurait-il de bonne police que de droite ?
    • Nicolas Sarkozy a imprimé au titulaire de l’Intérieur l’allure d’un Zorro, d’une sorte de sauveur capable, par son discours et sa gesticulation, de rassurer les populations – « Jésus-Christ », disait l’ancien préfet de police de Marseille, Gilles Leclair. Comment sortir de cette hagiographie ?
    • Pensez-vous qu’un rapprochement entre les deux ministères, Justice et Intérieur, soit le prochain moteur de la lutte contre la délinquance et la criminalité ?
    • Quelles sont les causes de cette cassure ?
    • L’effort financier qu’il faudrait consentir pour rattraper nos voisins européens semble colossal. La gauche n’est-elle pas passée elle aussi à côté de la justice ?
    • Place Vendôme, Place Beauvau, même combat ?
    • Vous rêvez ainsi d’une grande réconciliation ?
    • Le rapprochement entre police et gendarmerie est en marche depuis plus de dix ans. Faut-il aller plus loin pour gagner en efficacité et en productivité dans la lutte contre la délinquance ?
    • Vous avez brossé une description alarmante de la situation dans les quartiers dits sensibles. Comment la gauche pourrait-elle inverser le cours des choses ?
    • La réforme de la garde à vue, adoptée en 2011 sur pression des magistrats et des instances européennes, a mécontenté bon nombre de policiers et de gendarmes. Allait-elle selon vous dans le bon sens ?
    • La décennie écoulée a clairement été celle de l’extension du domaine des polices municipales. Quelle est votre position sur ce point ?
    • Ces polices municipales ne surfent-elles pas sur les lacunes de la sécurité publique ?
    • L’État contrôle-t-il suffisamment les sociétés privées de sécurité ?
    • Comment corriger les inégalités des territoires en matière de sécurité ?
    • Combien de policiers et de gendarmes faudrait-il recruter pour revenir à un niveau satisfaisant ?
    • Quel serait le coût de ces mesures ?
    • Après 2012, comment renouer le fil entre police, gendarmerie et population ?

Commentaires

Laisser un commentaire sur ce livre