La part inconstructible de la Terre : Critique du géo-constructivisme Frédéric Neyrat

Résumé

La conquête de l'espace est terminée ? Non, une nouvelle planète est apparue : la Terre. Une Terre post-naturelle qu'on pourrait refaire et piloter grâce aux prouesses d'une ingénierie absolue. Cet imaginaire accompagne la naissance d'un géopouvoir prenant la planète entière comme objet de gouvernement. Ce nouveau Grand récit est secondé par une pensée constructiviste aujourd'hui hégémonique. Celle-ci a remis en cause la coupure nature-culture ; mais sur les ruines de cette critique a été construite une nature 2-0, hybride, homogène au réquisit d'un géocapitalisme prospère. Déniant toute altérité à la nature, cette pensée anaturaliste est incapable de s'opposer au projet géoconstructiviste de terraformation de la planète. Au mythe fusionnel de toute-puissance technologique, mais sans revenir à la coupure nature-culture, l'auteur oppose une écologie de la séparation qui insiste sur la capacité inconstructible de la nature. Ni objet constructible, ni effroyable Gaïa, la Terre est un devenir insubstituable, qui, traversant les milliards d'années, se retirant dans le passé le plus lointain et le futur le plus inaccessible, échappe à toute saisie.

Auteur :
Neyrat, Frédéric
Éditeur :
Paris, Seuil,
Genre :
Essai
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (378 p.)
ISBN :
9782021296488.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Introduction
    REFAIRE LA TERRE ?
    • Un nouveau grand récit
    • Technologie d’un monde sans nature
    • Reformater la Terre : la machine de pilotage
    • Les fondements théoriques de l’éco-constructivisme
    • Du paradoxe de l’Anthropocène à l’écologie de la séparation
    • Du multinaturalisme à l’antiproduction
    • Éloge de l’inconstructible
  • Première partie LE MIROIR DE L’ANTHROPOCÈNE
    Géo-ingénierie, terraformation et intendance de la terre
      • Le chiasme de Copenhague
    • 1. L’ÉCRAN DE LA GÉO-INGÉNIERIE
      • Lever de soleil avec bouclier
      • Écran réel, écran idéologique
      • Rhétorique du plan B
      • Une technologie pompier ?
    • 2. LE MIROIR DE L’ANTHROPOCÈNE
      • L’Homme face à la Terre : un nouveau grand récit
      • Homo sapiens, le fermier, l’industriel et l’homme pressé
      • La Terre est une boîte vide
      • Le paradoxe d’anthropos (le genre et l’espèce)
    • 3. TERRAFORMATION : REFAIRE LA TERRE, REFAIRE LA VIE
      • Refaire la Terre
      • Le retournement de la frontière
      • Refaire la vie : création, synthèse, et résurrection
      • Le pilotage d’un monde refait
    • 4. LOGIQUE DU GÉOPOUVOIR
      • Pouvoir, management et intendance de la Terre
      • Les deux corps politiques de l’Anthropocène
      • Pas d’Anthropocène ?
      • Politique géo-constructiviste et justice climatique :
        les corps minoritaires de l’Anthropocène
  • DEUXIÈME PARTIE L’AVENIR DE L’ÉCO-CONSTRUCTIVISME
    De la résilience à l’accélérationnisme
      • Turbulence, résilience, distance
    • 5. L’ÉCOLOGIE DE LA RÉSILIENCE
      • Économie politique de la turbulence
      • Instabilité et résilience
      • De la résilience à la panarchie
      • Pour un salutaire recul de Pan
    • 6. L’ENVIRONNEMENT EXTRAPLANÉTAIRE DES ÉCO-MODERNES
      • L’éco-modernisme contre le vieil environnementalisme
      • Planète sans retour
      • Le post-environnementalisme est-il pré-anthropocénique ?
    • 7. L’« ÉCOLOGIE POLITIQUE » DE BRUNO LATOUR
      • Ni environnements, ni limites, ni monstres (même pas peur)
      • Résolument moderne
      • Le syndrome von Neumann
      • Dr Frankenstein hésitant au seuil de la magie moderne
      • Collectifs incertains
    • 8. L’ANATURALISME ET SES FANTÔMES
      • La sainte alliance contre l’idéologie de la nature
      • La pulsion anaturaliste et les quatre morts de la nature
      • Faire comme si la nature n’existait pas
      • Le romantisme sauvage d’un passé inaccompli
    • 9. LA FERVEUR TECHNOLOGIQUE DE L’ÉCO-CONSTRUCTIVISME
      • Éco-constructivisme et géo-constructivisme
      • Plus vite, plus fort, plus qu’humain : accélérationnisme,
        transhumanisme et risques existentiels
      • Cosmotechnologies et dispositifs appelés
        (séparer les technologies)
      • Contre la politique inconséquente de l’éco-constructivisme
  • Troisième partie L’ÉCOLOGIE DE LA SÉPARATION
    Naturé, naturant, dénaturant
      • Objet, sujet, trajet
    • 10. NATURE NATURANTE ET NATURE NATURÉE
      • La nature coupée en deux
      • L’échec programmé de la cure spinoziste
      • De la deep ecology à la sharp ecology
      • Homo naturans : machinisme et naturalisme
    • 11. LA NATURE RÉELLE DE L’ÉCOLOGIE DE LA SÉPARATION
      • Le principe des principes de l’écologie
      • De la différence entre séparation et clivage
      • Échapper au narcissisme transcendantal d’Homo naturans
      • Le contre-principe de séparation et la nature réelle
    • 12. NATURE DÉNATURANTE
      • L’antiproduction
      • Retrait de la nature et romantisme noir
      • Sauvage est la préservation du monde
      • Qu’est-ce que l’inconstructible ?
    • 13. LA PART INCONSTRUCTIBLE DE LA TERRE
      • La Terre comme corps plein :
        néo-organicistes versus géo-constructivistes
      • Le versant inaccessible de la Terre et la « condition » humaine
      • La Terre comme trajet inconstructible
      • L’excentricité de la Terre et le point de vue du dehors
      • Visions du retour (dialectique de Gravity et Interstellar)
  • Conclusion
    QUE DÉFAIRE ?
    • La dimension extragéologique de l’écologie politique
    • Choix de nature ou nature du choix ?
    • Le capitalisme géologique et ses ennemis
    • Écologie politique de la séparation : se défaire
  • Remerciements
  • NOTES

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