Les Intellectuels français et la guerre d'Espagne : Une guerre civile par procuration (1936-1939) Pierre-Frédéric Charpentier

Résumé

"La tragédie espagnole est un charnier.", écrit Georges Bernanos dans Les Grands Cimetières sous la lune. La guerre d'Espagne (1936-1939) a pris fin il y a quatre-vingts ans, et avec elle l'un des épisodes les plus passionnels de l'histoire des intellectuels français. Dans ce conflit qui annonçait directement la Seconde Guerre mondiale, les clercs se sont en effet engagés avec une ferveur inédite pour l'un ou l'autre des deux camps en présence. Cet ouvrage rappelle que l'intelligentsia de gauche a pris fait et cause pour la défense de la République espagnole au nom de l'antifascisme et de la défense des libertés, tandis certains écrivains se rendaient même de l'autre côté des Pyrénées combattre les armes à la main, tels André Malraux, à la tête de l'escadrille Espana, Benjamin Péret ou Simone Weil. A droite, la mobilisation des consciences ne fut pas moindre, allant de la célébration de Franco à l'exaltation de la "croisade" contre le communisme, sous la plume d'auteurs comme Charles Maurras, Robert Brasillach ou Paul Claudel. Les deux camps n'en étaient pas moins traversés par des contradictions internes qui complexifient ce schéma binaire aujourd'hui couramment admis. Les fractures internes de la gauche entre pacifistes et interventionnistes, communistes staliniens et révolutionnaires, empêchèrent ainsi son unité et annoncèrent à terme sa défaite. Quant à la droite, plus homogène dans sa lutte, elle n'en dut pas moins affronter la défection des chrétiens progressistes qui, par la voix de François Mauriac ou de Jacques Maritain, refusaient d'entériner la "guerre sainte" contre les "rouges". Pierre-Frédéric Charpentier s'est attaché à restituer ce pan singulier de l'histoire intellectuelle française à l'aide de nombreuses sources d'époque. Son étude, qui propose la première synthèse d'ensemble sur le sujet traité, rappelle combien, trois années durant et dans le contexte trouble de la montée des périls, la guerre d'Espagne représenta pour les intellectuels français une véritable guerre civile par procuration.

Auteur :
Charpentier, Pierre-Frédéric
Éditeur :
Paris, Le Félin,
Collection :
GF
Genre :
Essai
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (704 p.)
ISBN :
9782866458904.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • TABLE DES SIGLES ET DES ABRÉVIATIONS
  • INTRODUCTION
  • PREMIÈRE PARTIE
    • CHAPITRE I
      • des intellectuels français, vecteurs privilégiés des réalités hispaniques
      • Un pays chaotique, de la République fragile À LA RÉVOLTE DES ASTURIES (1931-1934)
      • Février 1936 : des clercs entre espoirs et INQUIÉTUDES DEVANT LE FRENTE POPULAR
      • Juillet 1936 : les réactions en France à L'ANNONCE DU PRONUNCIAMIENTO MILITAIRE
      • Pour aller plus loin
    • CHAPITRE II
      • Les grands écrivains, reporters de luxe de LA PRESSE FRANÇAISE
      • Voir (1) : entre clichés et novation, les INSTANTANÉS DE L'ESPAGNE EN GUERRE
      • Voir (2) : des miliciennes aux écrivaines, LES PERCEPTIONS D'UN CONFLIT FÉMINISÉ
      • Voir (3) : le siège de Madrid, approche ASYMÉTRIQUE DU « VERDUN DE LA LIBERTÉ »
      • Pour aller plus loin
    • CHAPITRE III
      • À GAUCHE (2) : LE CORONEL MALRAUX, CHEF ET ORGANISATEUR DE L'ESCADRILLE ESPAÑA
      • Anarchie au Palace : l'engagement avorté du jeune Claude Simon (1936)
      • À DROITE : DE L'EXALTATION FASCISTE AUX COMBATS, UN SENTIMENT TRÈS MINORITAIRE
      • Pour aller plus loin
    • CHAPITRE IV
      • une vague éditoriale polymorphe consacrée à la guerre d'Espagne
      • les organes de presse confrontés à la censure des informations
      • Des déclarations de principe à l'impossible NEUTRALITÉ DES CLERCS
      • Un cas d'école : l'affaire Bertrand de Jouvenel (1936)
      • les profranquistes gagnent la bataille de la radio . . .
      • ... ET LES PRORÉPUBLICAINS CELLE DU CINÉMA
      • pour aller plus loin
    • CHAPITRE V
      • La capitale : un siècle après Hernani, LA BATAILLE DE MUMANCE (1937)
      • la province : la guerre civile espagnole vue de ce côté-ci de la frontière
      • une extension géographique du domaine de la lutte : le cas de l’Afrique du nord
      • Pour aller plus loin
  • DeUXIÈME PARTIE
    • CHAPITRE VI
      • Une définition préalable : qui sont EXACTEMENT LES « REBELLES » ?
      • une opposition de principe : qui a détruit le patrimoine espagnol ?
      • Une tentative de captation : Unamuno était-il FRANQUISTE OU RÉPUBLICAIN ?
      • Pour aller plus loin
    • CHAPITRE VII
      • « Il n'y a plus de Pyrénées », la gauche se MOBILISE POUR LA RÉPUBLIQUE
      • un espoir déçu : l'échec de la campagne en faveur de l'intervention militaire
      • Une floraison de comités de soutien pour L'ORGANISATION DE L'ENTRAIDE
      • les héros á gauche : la pasionaria, le peuple et les brigades internati onales
      • des clercs témoins privilégiés de la révolution prolétarienne en catalogne
      • un leitmotiv : les communistes contre l'ingérence italienne et allemande
      • une victoire artistique : pablo picasso remporte la bataille de guernica (1937)
      • Pour aller plus loin
    • CHAPITRE VIII
      • un soulèvement légitime face au péril communiste et à la crainte de révolution
      • la « croisade » : un but de guerre fédérateur pour la droite conservatrice
      • franco vu par les maurrassiens : de l'homme providentiel au modèle du chef
      • Les héros à droite : des Cadets de l'Alcazar (1936) À El Requeté (1937)
      • la mise en place des relais intellectuels profranquistes à paris et en province
      • Juan estelrich et l'action d’occident, « l'organe officiel de franco en france »
      • La Terre promise : les clercs tra los montes au pays de Franco
      • Pour aller plus loin
    • CHAPITRE IX
      • François Mauriac, Badajoz ou la chronique d'un revirement de fond
      • Emmanuel mounier et esprit contre la croisade franquiste (1936)
      • Printemps 1937 : guernica et le manifeste pour la défense du peuple basque
      • Jacques maritain ou la réfutation de la guerre sainte par la théologie
      • l'impossible troisième voie et la curée contre les « marxistes catholiques »
      • Pour aller plus loin
    • CHAPITRE X
      • Défense de la révolution ou de la paix ? Le DOULOUREUX DILEMME DES PACIFISTES
      • de barcelone à paris : les règlements de comptes entre staliniens et trotskistes
      • le désengagement communiste d'andré gide et ses répercussions espagnoles
      • la crise interne au canard enchaîné et le départ de jean galtier-boissière
      • Le IIe Congrès des écrivains en Espagne et à Paris ou la fiction de l'unité (1937)
      • Pour aller plus loin
    • CHAPITRE XI
      • « Terreur rouge » contre « terreur blanche », des horreurs vécues et relatées
      • la polémique albert bayet-francisque gay autour des exactions de l'été 1936
      • un postulat : le refus de simone weil de cautionner les exécutions républicaines
      • Contre la « terreur rouge » : l'ode de Paul Claudel « Aux martyrs espagnols » (1937)
      • Contre la « terreur blanche » : georges bernanos et le choc des grands cimetières sous la lune (1938)
      • Pour aller plus loin
  • TROISIÈME PARTIE
    • CHAPITRE XII
      • La guerre d'Espagne sur le terrain ou l'omniprésence de la mort
      • Les risques du métier : l'assassinat de Guy de Traversay (1936)
      • Les hasards de la guerre : l'exécution de Renée Lafont (1936)
      • « Comment Paris -Soir eut "son" mort » : l'affaire Louis Delaprée (1936-1937)
      • Une disparition héroïsée : les funérailles de Gerda Taro (1937)
      • La torture par le cubisme ? L'étrange cas d'Alphonse Laurencic (1939)
      • Chant funèbre pour une procession de frères ennemis
      • Pour aller plus loin
    • CHAPITRE XIII
      • L'Espoir (1937) d'André Malraux, le roman à succès d'une épopée incertaine
      • De teruel à l'èbre, ou l'impuissance militaire des républicains et la démoralisation de leurs soutiens
      • Mai 1938 : Charles Maurras « ambassadeur de la vraie France » chez Franco
      • un conflit éclipsé par la crise de munich et la victoire des pacifistes intégraux
      • La fin de la République espagnole sur grand écran : Sierra de Teruel (1938-1939)
      • de l'effondrement de la catalogne à la victoire finale des franquistes
      • Pour aller plus loin
    • CHAPITRE XIV
      • la retirada : l'afflux des républicains espagnols en france, entre rejet et entraide
      • de la mort de machado à l'accueil éphémère des intellectuels espagnols
      • Un bilan factuel : écrire la première Histoire de la guerre d'Espagne (1939)
      • un bilan littéraire : le temps des réinterprétations de la guerre civile
      • un bilan idéologique : « pas d'union sacrée avec la canaille ! »
      • Pour aller plus loin
    • ÉPILOGUE
    • CONCLUSION
  • ANNEXES
    • ANNEXE 1
      • 1936
      • 1937
      • 1938
      • 1939
  • ANNEXE 2
    • SOURCES
    • PÉRIODIQUES
  • BIBLIOGRAPHIE
    • écrits contemporains de la guerre d'espagne (1936-1939)
    • RÉCITS ET ESSAIS
    • Publications retardées par la Seconde Guerre MONDIALE
    • Romans et nouvelles
    • Brochures
    • Préfaces
    • Poèmes
    • THÉÂTRE
    • Essais généraux
    • Journaux, correspondance
    • ÉCRITS D'AUTEURS ÉTRANGERS (SÉLECTION)
    • Scénario
    • Photographies, arts graphiques
    • ÉCRITS POSTÉRIEURS AU CONFLIT
    • Mémoires
    • Guerre d'Espagne
    • Intellectuels au xxe siècle
    • Intellectuels et guerre d'Espagne
    • Groupes et mouvements
    • Médias, périodiques et édition
    • Essais biographiques
    • FILMS ET SITOGRAPHIE
      • Films documentaires d'époque
      • SITOGRAPHIE
      • Sites internet consacrés À la politique ou À LA LITTÉRATURE
  • REMERCIEMENTS

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