Leçons sur l'éthique et la théorie de la valeur, 1908-1914 Edmund Husserl préface de Dominique Pradelle traduction, introduction, notes et glossaire par Philippe Ducat, Patrick Lang et Carlos Lobo

Résumé

Husserl est principalement connu en France pour ses recherches fondamentales en logique et théorie de la connaissance. Les traductions françaises de ces textes ont été si nombreuses qu'on a pu se croire autorisé à tenir les quelques développements relatifs à l'éthique qui y figuraient pour de malencontreuses incursions, portant la marque d'un intellectualisme et d'un logicisme inappropriés en cette matière. C'était méconnaître à la fois l'ampleur des efforts et la portée des résultats d'un aspect de son enseignement et de sa recherche qu'il jugeait lui-même essentiel. S'il est probablement excessif de prétendre, avec Husserl, que „ tous les développements ayant un sens analogue, intervenus depuis 1902 dans la littérature philosophique, se reportent à ces leçons et à ces exercices de séminaire, si importantes qu'aient été les modifications qu'ont subies les pensées communiquées ", il est incontestable que l'on a assisté, à partir des années 1900-1902, à une véritable explosion des tentatives de formalisation de l'éthique, et qu'on doit au moins reconnaître à Husserl un rôle de précurseur. La prise de connaissance de ces textes importerait donc déjà dans cette seule perspective historique. Mais il est non moins souhaitable, pour une compréhension du sens de la démarche du père de la phénoménologie, de prendre la pleine mesure des efforts déployés en vue d'une fondation phénoménologique de la théorie de la valeur et de l'éthique. Les lacunes documentaires en ces matières se sont progressivement et partiellement comblées grâce à des publications plus récentes (notamment les vol. XXVIII et XXXVII des Husserliana. Mais le massif des recherches visant à "développer de façon critique et concrète l'idée d'une axiomatique [des valeurs] et d'une pratique formelles" restait jusqu'à ce jour peu accessible à un public de langue française - pour ne rien dire de l'autre massif d'investigations phénoménologiques sur l'affectivité et la volonté dont la publication annoncée par les Archives Husserl de Louvain est fort attendue. Le présent ouvrage constitue donc un premier pas en ce sens, en offrant la traduction du texte principal et de deux annexes du volume XXVIII des Husserliana intitulé Vorlesungen über Ethik und Wertlehre, 1908-1914, publié en 1988, cours professés par Husserl à Göttingen pendant le semestre d'hiver 1908-1909 et les semestres d'été 1911 et 1914.

Auteur  :
Husserl, Edmund (1859-1938)
Contributeur  :
Pradelle, Dominique ; Ducat, Philippe (1967-....) ; Lang, Patrick (1965-....) ; Lobo, Carlos
Éditeur :
Presses universitaires de France,
Collection :
Épiméthée
Genre :
Essai
Langue :
français.
Note :
Glossaire. Index
Mots-clés :
Nom commun :
Morale | Valeurs (philosophie)
Description du livre original :
1 vol. (478 p.) ; 22 cm
ISBN :
9782130549796.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • PRÉFACE UNE PROBLÉMATIQUE UNIVOCITÉ DE LA RAISON
    • Explicitation du concept de logique formelle
      • 1 / Caractère a priori
      • 2 / Réfutation du scepticisme
    • Limites du formalisme en éthique : primat de l’éthique matériale
    • Éthique phénoménologie et philosophie néokantienne de la valeur
    • Phénoménologie de la raison axiologique et pratique
    • L’importance du rapport de fondation
    • Conclusion
  • INTRODUCTION DES TRADUCTEURS
    • I
    • II
  • A. LEÇONS SUR DES QUESTIONS FONDAMENTALES CONCERNANT L’ÉTHIQUE ET LA THÉORIE DE LA VALEUR (1914)
    • Section I. le parallélisme entre logique et éthique
      • § 1. La logique en tant que technologie [Kunstlehre] et la logique pure
      • § 2. L’opposition entre empirisme éthique et absolutisme éthique
      • § 3. Les conséquences anti-éthiques de l’empirisme éthique
      • § 4. La réfutation du scepticisme et du psychologisme
        • a) L’invalidation [Aufhebung] du scepticisme logique par son contresens formel
        • b) L’analogon du contresens sceptique dans la sphère pratique : le contresens pratique>
        • c) Récapitulation. L’analogie entre l’affirmation sceptique et l’exigence sceptique
      • § 5. Pratique formelle et axiologie formelle en tant qu’analoga de la logique formelle
        • a) Le desideratum d’une pratique formelle pour la réfutation de l’empirisme éthique. Le sens des principes logiques
        • b) Le sens traditionnel des principes éthiques. La justesse formelle selon l’impératif catégorique de KantKant par opposition avec la justesse logique formelle
        • c) Sur la possibilité de principes formels pratiques et axiologiques
        • d) La distinction entre acte et contenu dans la sphère pratique et axiologique. La tournure normative des lois pratiques et axiologiques>
      • § 6. La relation formelle entre moyen et fin n’est pas une relation logique. La souveraineté universelle [Allherrschaft] de la raison logique
      • § 7. Les analogies pour la prise de position judicative de la croyance dans la classe des actes affectifs et celle des actes de volonté en tant que fondement pour le parallélisme des types de raison
      • § 8. Récapitulation. La logique formelle en tant que fil conducteur pour la découverte des structures parallèles dans la sphère de l’affectivité. La primauté de la raison logico-prédicative
    • Section II. Axiologie formelle
      • § 9. Lois aprioriques de la motivation en tant que lois de la conséquence rationnelle. Connexions de motivation entre sphère logique et sphère axiologique
      • § 10. Les lois de la valeur en tant qu’expression objective des lois de la motivation. Les lois axiologiques formelles de la conséquence
      • § 11. Le principe de contradiction dans la sphère axiologique.
        • a) La référence à la situation de motivation dans l’analogon du principe de contradiction dans la sphère affective. L’exemption de valeur et les axiomes qui en relèvent
        • b) La loi du quart exclu pour les valeurs fondamentales. L’objectivité des valeurs
      • § 12. Les lois de la comparaison de valeurs.
        • a) Lois concernant les relations de gradation de valeurs [Wertsteigerungsverhältnisse] et les collections de valeurs
        • b) Les différentes relations entre tout-de-valeur et composantes-de-valeur : sommation de valeur et production de valeur. La signification de l’étalement temporel et de l’intensité pour la détermination de la valeur>
    • Section III. Phénoménologie de la volonté
      • § 13. La sphère de la volonté au sens restreint et au sens large
      • § 14. Souhait et volonté
      • § 15. Volonté d’action et décision volontaire dirigée sur un futur
      • § 16. La structure de la volonté d’action
      • § 17. Les parallèles entre modalités de jugement et modalités de volonté>
        • a) Le vouloir au sens originaire en tant qu’analogon de la croyance certaine. La modification problématique, hypothétique et disjonctive du vouloir
        • b) La question de volonté comme analogon de la question d’être. À propos de la morphologie des questions
        • c) Les analogies entre réfléchir, décider et conjecturer dans les domaines théorique et pratique
        • d) Affirmation et négation dans les domaines de la croyance et de la volonté
    • SECTION IV PRATIQUE FORMELLE
      • § 18. Les lois rationnelles s’appliquant aux modalités de la volonté et à leurs corrélats
        • a) Les lois relatives à la fondation d’acte et à l’itération d’acte
        • b) Les lois de volonté du choix. La loi d’absorption. L’Idée du domaine pratique et le problème de l’impératif catégorique
      • § 19. L’idée de la parfaite justesse de volonté. L’ordre des disciplines éthiques
      • § 20. Le vouloir éclairé par l’évidence en tant que but de la volonté
      • § 21. L’objectivité des possibilités pratiques et leur relativité au sujet. La convenance ou l’inconvenance se fondant dans l’essence de l’acte de volonté. Les composantes de la parfaite justesse de volonté
  • B. INTRODUCTION ET SECTION FINALE DES LEÇONS CONCERNANT DES PROBLÈMES FONDAMENTAUX DE L’ÉTHIQUE ET DE LA THÉORIE DE LA VALEUR (1911)
    • INTRODUCTION. L’IDÉE DE PHILOSOPHIE
      • § 1. L’intérêt purement théorétique et la tendance à la connaissance parfaite. De la connaissance naturelle du singulier à la théorie explicative
      • § 2. La question de droit relative à la rationalité et à l’irrationalité des actes de connaissance et d’évaluation
      • § 3. La connaissance absolue et universelle comme idéal de la philosophie. Les disciplines philosophiques. La construction apriorique de l’Idée d’un monde absolument parfait et d’une conscience absolument parfaite
      • § 4. Philosophie apriorique et métaphysique
        • a) La caractéristique épistémologique des disciplines logiques et noétiques
        • b) La prise en vue de la réalité sous les idéaux téléologiques et théologiques
        • c) L’entrelacement de toutes les espèces de raison et de leurs idéaux
      • § 5. Science naturelle et philosophie
        • a) La naïveté des sciences naturelles
        • b) Les problèmes de la connaissance. Le contresens caché de toute théorie naturelle de la connaissance
      • § 6. La signification des doctrines des principes pour la critique de la connaissance
        • a) Les doctrines des principes fournissent les fils conducteurs pour les recherches phénoménologiques et critiques sur la connaissance
        • b) Les niveaux sur le chemin de la connaissance absolue. La nécessité de la critique des théories fausses de la connaissance d’une part, de la construction des doctrines des principes d’autre part
      • § 7. La sphère de la raison théorique et objectivante comme fil conducteur analogique pour l’exploration de la sphère de la raison axiologique et pratique
      • § 8. Les différences, sous-jacentes aux disciplines logiques et noétiques, entre l’avis comme acte et le contenu de l’avis, entre la matière de proposition et la qualité de proposition, entre le mode originaire de la croyance et ses modalisations
    • SECTION FINALE L’IDÉE FORMELLE DU CHOIX RATIONNEL>
      • a) Le domaine pratique et l’exigence catégorique s’y rapportant
      • b) Les lois formelles du choix rationnel et la détermination formelle du bien pratique suprême
  • C. DEUXIÈME PARTIE DES LEÇONS CONCERNANT DES PROBLÈMES FONDAMENTAUX DE L’ÉTHIQUE (1908/1909)
    • Raison théorétique et raison axiologique
      • § 1. Conclusion des considérations sur l’éthique formelle
        • a) Passage des lois de conséquence à l’exigence inconditionnelle de l’impératif catégorique. Le meilleur vouloir est le vouloir intuitivement évident du meilleur
        • b) L’analogie entre logique et éthique comme fil conducteur pour l’édification scientifique de l’éthique
      • § 2. Passage à la strate de problèmes proprement philosophique : le problème de la connaissance et l’exigence de la réduction phénoménologique
      • § 3. La relation problématique entre l’entendement et l’affectivité lors de l’objectivation de valeur
      • § 4. La confrontation des prédicats logiques et axiologiques
        • a) La fondation des prédicats axiologiques sur les prédicats logiques. L’équivoque dans le concept de prédicat logique
        • b) Les prédicats de valeur ne sont pas fondés seulement sur des prédicats de réalités naturelles. La question des classes fondamentales d’objectivités non axiologiques fondatrices
      • § 5. Raison théorique et raison axiologique : les dimensions inférieure et supérieure de la raison
        • a) Le type de fondation des objectivités axiologiques sur les objectivités non axiologiques
        • b) L’entendement considéré selon l’approche psychologique des sciences de la nature et selon l’approche phénoménologique de la critique de la connaissance
        • c) La raison évaluative en tant que conscience constituant une objectivité de valeur. Comment des actes affectifs peuvent-ils objectiver ?
        • d) La recherche théorétique ne conduit pas à des valeurs
      • § 6. L’essence de la problématique gnoséologique en général
      • § 7. Le problème gnoséologique de la distinction entre raison théorétique et raison axiologique en ce qui concerne la constitution des valeurs
        • a) L’inintelligibilité de la distinction entre raison théorétiqueet raison axiologique en ce qui concerne la constitution des valeurs
        • b) La question de l’être-donné intuitif des valeurs [anschaulichen Wertgegebenheit] et de la justification intuitive des jugements de valeur>
        • c) La question des démarcations entre domaines d’objets, en tant qu’elles intéressent la théorie de la connaissance
        • d) La théorie pure de la science et la critique de la connaissance comme corrélats de l’Idée de la raison théorétique au sens de la raison judicative. L’unité de recouvrement du penser et de l’intuitionner dans l’évidence
      • § 8. La critique de la raison analytique en tant que sens le plus général de la problématique de la critique de la raison
      • § 9. Les tâches de l’analytique transcendantale
        • a) Le problème de la corrélation entre lois analytiques et lois phénoménologiques
        • b) Le problème de la possibilité d’une connaissance purement analytique
        • c) L’analyse transcendantale du sens des concepts logiques fondamentaux en tant que présupposé de l’élucidation transcendantale des lois logiques et de leur validité. Les niveaux à l’intérieur de l’analytique
      • § 10. Les sciences de l’a priori réal
        • a) L’ousiologie générale en tant que logique objective de la réalité en général et l’ousiologie transcendantale qui lui correspond
        • b) L’ontologie de la nature et la physiologie transcendantale qui lui correspond
        • c) La phanséologie et la discipline transcendantale qui lui correspond
      • § 11. Le champ et les tâches de la phénoménologie
        • a) La distinction entre apparaître, apparition et objet dans le cas de l’intuition simple et de l’intuition catégoriale. L’immanence phanséologique face aux objectités réales immanentes
        • b) La signification en tant qu’essence identiquedes apparitions et avis qui se recouvrent. La parenté essentielle entre tous les actes susceptibles d’entrer dans une unité de recouvrement : les actes objectivants
        • c) Apparition et signification dans le cas des actes d’évaluation. Le problème de la distinction entre actes objectivants et non-objectivants
        • d) L’analogie entre les modes d’être et les modes axiologiques. Avis théorétique par opposition à avis axiologique
        • e) Que la phanséologie est inséparable de la phénoménologie au sens d’une théorie de l’apparition. L’élargissement de la phénoménologie en une philosophie transcendantale omni-englobante et en une science absolue de l’être
      • § 12. Le problème du rapport entre les actes objectivants et les actes d’évaluation
        • a) Le privilège du jugement dans la problématique de la constitution
        • b) Les modes d’intentionnalité essentiellement différents des actes objectivants et des actes affectifs. Le problème de l’unité du concept d’acte
        • c) Les actes d’évaluation ne sont pas dirigés sur des valeurs en tant qu’objets>
        • d) Le rapport entre intention et remplissement : l’analogie essentielle entre les actes objectivants et les actes affectifs
  • Annexe VIII. – Logique et éthique. <L’élaboration insuffisante de l’éthique pré-philosophique. La méthode de l’analogie>
  • Annexe IX (au § 1 a). – De la détermination formelle du bien pratique suprême et de la possibilité d’un impératif catégorique
    • a) La relation du bien pratique suprême à la personne et aux circonstances : la délimitation de la sphère d’un choix rationnel
    • b) La loi suprême de la volonté en tant que loi de la conséquence
    • c) Le passage de l’exigence hypothétique de la conséquence à l’exigence absolue de l’impératif catégorique
  • GLOSSAIRE
  • INDEX ONOMASTIQUE

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