Les révolutionnaires ne meurent jamais : conversations avec Georges Malbrunot Georges Habache

Résumé

Figure historique de la résistance palestinienne, Georges Habache, le fondateur du FPLP, a accepté pour la première fois de révéler à un journaliste l'histoire de ses combats et de sa vie. Attendue de longue date, la publication en France de ses Mémoires constitue un événement d'ampleur internationale. Dans ses entretiens avec Georges Malbrunot, Georges Habache raconte un demi-siècle d'errance et de clandestinité, dévoile les dessous des opérations dont il fut l'instigateur, notamment les détournements d'avions et les prises d'otages lors de Septembre noir en Jordanie en 1970. Il évoque ses relations mouvementées avec les dirigeants arabes, ses rencontres avec Nasser, Hafez al-Assad, Saddam Hussein. Il révèle qui sont ses bailleurs de fonds, ses fournisseurs d'armes, et comment le FPLP recruta Carlos. A la fois rival et compagnon de route de Yasser Arafat, Habache raconte leurs combats communs sans rien dissimuler de leurs antagonismes. Il revient enfin sur le scandale politique déclenché par sa venue à Paris en 1992 pour recevoir des soins : un " piège " dont il désigne ici les véritables responsables à ses yeux. Défenseur intègre et irréductible de la cause palestinienne, Georges Habache livre une analyse sans concession de la situation de son peuple et de celle du monde arabe. Il reste plus que jamais fidèle à ce qui fut l'espoir et l'objectif de toute sa vie : la reconnaissance des droits légitimes des Palestiniens et l'établissement d'un Etat laïc réunissant Arabes et Juifs en Palestine.

Auteur :
Habache, Georges (1926-2008)
Auteur :
Malbrunot, Georges (1962-....)
Éditeur :
[Paris], Fayard,
Collection :
Témoignages pour l'histoire
Genre :
Entretien
Langue :
français.
Note :
Index
Mots-clés :
Nom de personne :
Habache Georges 1926-2008 -- Entretiens
Nom commun :
Conflit israélo-arabe -- Récits personnels | Palestiniens -- Politique et gouvernement -- 1948-.... -- Récits personnels
Description du livre original :
1 vol. (326 p.-[12] p. de pl.) : ill., cartes, couv. ill. ; 24 cm
ISBN :
9782213630915.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Préface
  • CHAPITRE PREMIER Éveil d'une conscience politique
    (1926-1951)
    • Vous êtes né à Lydda le 2 août 1926 dans ce qui était alors la Palestine, de parents commerçants chrétiens. Quel fut votre environnement familial ?
    • Quel événement vous éveille à la politique ?
    • Saviez-vous déjà à l'époque ce qu'était le sionisme ?
    • Lorsque vous enseignez à Jaffa, exercez-vous une activité militante ?
    • Le plan de partage de la Palestine adopté le 29 novembre 1947 par l'ONU vous fait basculer dans l'action politique ?
    • Que découvrez-vous à votre retour en Palestine ?
    • Quand Lydda tombera-t-elle ?
    • Pendant les trois semaines de siège de Lydda, vous n'avez pas pris les armes ni n'avez songé à combattre ?
    • À quelle cause attribuez-vous la défaite de 1948 : la mauvaise organisation des Palestiniens ou l'abandon de vos voisins arabes ?
    • Vous rendiez-vous compte de la puissance montante de la Haganah avant 1948 ?
    • Aviez-vous établi un lien de cause à effet entre l'Holocauste et l'arrivée des Juifs en Palestine ?
    • Comment se passe votre retour à l'université à Beyrouth ?
  • CHAPITRE II Les fondations du nationalisme arabe
    (1951-1961)
    • Après la défaite de 1948, vous allez consacrer l'essentiel de votre action au développement du nationalisme arabe qui doit viser, selon vous, à faciliter la récupération de la Palestine. En 1951, pourquoi quittez-vous Beyrouth pour la Jordanie ?
    • Quels étaient les principes fondateurs du MNA ?
    • Dans ces conditions, comment vos activités vont-elles se développer ?
    • Durant cette période (1952-1953), comment votre activisme politique est-il perçu par les autorités jordaniennes ?
    • Quelles auront été les principales résolutions adoptées lors de ce premier congrès du MNA ?
    • D'où venaient alors vos armes ?
    • En 1956, vous quittez Damas pour revenir à Amman poursuivre clandestinement vos activités. Pourquoi ?
    • D'autant plus que cette année 1957, des opposants tentent de renverser le roi Hussein.
    • Comment s'organisa votre vie dans la clandestinité entre avril 1957 et janvier 1959 ?
    • Entre 1957 et 1959, vous êtes clandestin ; Waddie Haddad, lui, est en prison. Le Mouvement des nationalistes arabes s'est-il retrouvé affaibli ou a-t-il bénéficié au contraire de l'« effet Nasser », qui battait son plein en Égypte après la nationalisation du canal de Suez et la proclamation de la République arabe unie (RAU) entre l'Égypte et la Syrie, en 1958 ?
    • L'échec de la République arabe unie a entraîné une radicalisation à gauche du Mouvement des nationalistes arabes et une plus grande indépendance de ses branches dans les pays où il était implanté. Comment avez-vous contenu ces évolutions ?
  • CHAPITRE III Nasser, ce héros arabe
    • Comment votre relation avec le président Gamal Abdel Nasser a-t-elle commencé ?
    • Finalement, le 28 septembre 1961, la séparation entre la Syrie et l'Égypte est proclamée, c'est la fin de la République arabe unie.
    • Quelles leçons tirez-vous de cet échec ?
    • Quelles conséquences aura eues l'échec de la RAU sur votre propre combat ?
    • Vous rejoignez ensuite vos camarades à Beyrouth pour remettre de l'ordre dans le Mouvement, confronté à de nouvelles secousses internes après l'échec de l'union égypto-syrienne.
    • C'est donc là votre première rencontre avec Nasser ?
    • Que lui avez-vous répondu ?
    • Ne croyez-vous pas que votre mouvement, en tant que concurrent, pouvait gêner Nasser ?
    • Pour quelles raisons vos relations privilégiées avec Nasser connaîtront-elles ensuite plusieurs périodes de froid ?
    • Ce ne sera pourtant pas le dernier accroc avec la direction égyptienne ?
  • CHAPITRE IV La fondation du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP)
    (1964-1969)
    • De 1948 à 1958, la priorité a été donnée à l'action proprement palestinienne. De 1958 jusqu'en 1967, il s'agit ensuite de se fondre dans le nassérisme. Après la défaite de la guerre des Six Jours, vous recentrez de nouveau vos activités sur la lutte palestinienne. Pourquoi ?
    • En juin 1967 éclate la guerre des Six Jours, qui entraînera la dissolution du Mouvement des nationalistes arabes et la naissance, en décembre, du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP).
    • À partir de 1967, nous assisterons à la fois à une radicalisation et à une fragmentation des mouvements palestiniens. Quelles seront les conséquences de cette défaite sur votre action politique ?
    • D'où la création du FPLP, avec Waddie Haddad ?
    • Votre volonté de mener la résistance depuis le Golan a gêné les Syriens ?
    • Cette rencontre a-t-elle eu lieu ?
    • À votre retour en Jordanie, fin 1968, votre parti est sur le point de se scinder en deux courants ?
    • C'est à cette époque que votre ligne militaire adopte le principe des détournements d'avions ?
    • Vous essayez alors de rencontrer Nasser de nouveau au Caire, mais pour la première fois vous n'y parvenez pas. Pourquoi ?
    • À votre retour en Jordanie, la rivalité avec le Fatah ira croissant ?
  • CHAPITRE V La montée vers Septembre noir
    (1970)
    • Quelle est la situation de la résistance palestinienne lorsque vous revenez en Jordanie à la fin de 1969 ?
    • Y avait-il une coordination entre les différents mouvements de la résistance, principalement entre le Fatah et le FPLP ?
    • Ces bases étaient-elles surveillées par les autorités jordaniennes ?
    • À partir de quand cet accord entre les autorités jordaniennes et les feddayin a-t-il été rompu ?
    • La trêve avec les forces jordaniennes n'est que temporaire : en juin 1970, au lendemain du Conseil national palestinien du Caire, des affrontements éclatent à Zarka. Les combats avec les forces jordaniennes atteignent ensuite Amman.
    • Un nouvel accord jordano-palestinien est alors conclu, qui affirme la liberté d'action, la sécurité des feddayin et leur droit à la mobilisation populaire nationale. Cela est garanti par le gouvernement jordanien « dans le cadre des limites de la souveraineté de l'État ». Est-ce pour vous une victoire ? Pensez-vous alors que l'affrontement peut encore être évité entre les feddayin et le régime ?
    • En août, l'Égypte et la Jordanie acceptent le plan américain Rogers qui met fin à la guerre d'usure israélo-égyptienne sur le canal de Suez. Quel impact cet accord a-t-il sur la résistance palestinienne ?
    • Toujours en août 1970, le comité exécutif de l'OLP s'oppose officiellement au plan Rogers. Nasser Ben Jamil, le responsable jordanien démissionnaire, est rappelé par le roi Hussein qui, le 1er septembre, échappe à un attentat. Le 6, le FPLP détourne quatre avions de ligne sur Mafraq. Le 14 septembre, un gouvernement militaire dirigé par le Palestinien Mohamad Dahoud est constitué. Ensuite, le chef d'état-major, le maréchal Majali, est chargé d'appliquer la loi martiale. Il est partisan de la manière forte face aux Palestiniens. Cette nomination est-elle ressentie comme une déclaration de guerre ?
    • À partir de là, le Comité central de l'OLP décide d'unifier toutes les forces armées palestiniennes. Une grève générale est réclamée par l'OLP et les syndicats jordaniens. Allez-vous être surpris par la vigueur de la réaction de l'armée jordanienne ?
    • Vous étiez en effet en visite officielle en Corée du Nord lorsque les événements de Septembre noir éclatèrent. Qu'alliez-vous rechercher chez Kim Il-Sung ?
    • Dans quel état trouvez-vous vos camarades à votre retour en Jordanie ?
    • Un accord jordano-palestinien du 13 octobre 1970 garantit « la continuité de l'action des feddayin, le respect de la souveraineté du pays dans les limites imposées par la loi, à l'exception de ce qui est nécessaire à l'action des feddayin ». Ce texte ne désigne ni vainqueur, ni vaincu.
    • Pourquoi souhaitez-vous continuer le combat depuis les montagnes jordaniennes plutôt que de vous abriter au Liban ?
  • CHAPITRE VI Les années de plomb du terrorisme
    (1970-1972)
    • Le 6 septembre 1970, vous êtes en Corée du Nord, comme nous l'avons vu, quand le FPLP détourne quatre avions de ligne sur Mafraq. Qui a pris cette décision ?
    • Comment avez-vous traité les otages ?
    • Quel a été le rôle exact joué par Waddie Haddad dans ces détournements ?
    • Ces détournements d'avions, assortis de prises d'otages, ont été assimilés par l'Occident à des actes terroristes. N'ont-ils pas nui à la cause palestinienne ?
    • Waddie Haddad a donc ensuite constitué le FPLP-Opérations spéciales ?
    • Parlez-nous de vos relations avec Waddie Haddad.
    • Avait-il suivi une formation à l'étranger ?
    • Quel était l'impact de vos opérations militaires, notamment ces détournements d'avions, sur la base palestinienne ?
    • Existait-il un esprit de concurrence entre les différentes factions palestiniennes en matière d'opérations extérieures ?
    • Quelles conséquences sur votre vie personnelle ont eues ces opérations qualifiées de « terroristes » par Israël et l'Occident ?
    • Le 30 avril 1972, vous payez le prix de cette hyperactivité : vous êtes victime d'un infarctus du myocarde.
    • Au cours de l'été 1972, vous partez en convalescence en Union soviétique : l'occasion pour vous de découvrir votre allié communiste ?
    • Quelques mois plus tard, les Israéliens tenteront de vous kidnapper.
    • Comment cela s'est-il passé ?
    • Kadhafi était-il au courant ?
  • CHAPITRE VII L'installation au Liban
    (1972-1975)
    • Pourquoi choisissez-vous le Liban après votre départ forcé de Jordanie ?
    • Quelle est la situation du FPLP au Liban lorsque vous y arrivez ?
    • En restant désunie au Liban, la résistance palestinienne n'avait pas tiré la leçon de la défaite en Jordanie ?
    • Sur le plan politique, une des questions qui agitent les Palestiniens après la défaite de 70 est celle des relations jordano-palestiniennes et du rôle de la Jordanie vis-à-vis de la cause palestinienne. Le Fatah renoua assez rapidement avec Amman. Quelle fut la position du FPLP sur ce point ?
    • Le FPLP se doutait-il que Yasser Arafat tentait de renouer avec la Jordanie ?
    • L'ensemble des courants palestiniens étaient favorables à une séparation entre les deux rives, orientale et occidentale, du Jourdain. Était-ce également la position du FPLP ?
    • Quelle implication a eue l'unité combattante des Palestiniens en Jordanie sur la structure de l'OLP ? À l'époque, le FPLP ne faisait pas partie de l'OLP, mais il a combattu avec le Fatah. C'était une façon pour le FPLP d'amener le Fatah sur des positions plus radicales ?
    • Au cours de la confrontation armée en Jordanie s'est créé, au sein de l'OLP, le Comité central auquel le FPLP a appartenu alors qu'il ne faisait pas partie du Comité exécutif. N'y avait-il pas là une contradiction ?
    • Dans ses Mémoires, Abou Iyad, un des compagnons de route de Yasser Arafat, dénonce les prises de positions démagogiques du FPLP, à l'époque, ainsi que les surenchères de chaque faction qui cherche à apparaître plus révolutionnaire que l'autre. Partagez-vous cette analyse ?
    • C'est pourquoi votre priorité reste alors l'unité. Est-ce la raison pour laquelle vous décidez finalement d'intégrer le Comité exécutif de l'OLP en y envoyant Taysir Kouba ? Pourquoi n'y participez-vous pas en personne ?
    • À partir du printemps 1973, les heurts entre la résistance palestinienne et l'armée libanaise vont s'aggraver. Comme en Jordanie, les Palestiniens veulent créer un État dans l'État pour mieux affronter Israël...
    • En octobre 1973, les armées égyptienne et syrienne déclarent la guerre à Israël. Mais ce n'est pas votre guerre...
    • Si cette guerre n'avait pas pour principal objectif la libération de la Palestine, est-ce à dire que les Syriens et les Égyptiens ont alors voulu s'approprier la cause palestinienne ?
    • Le plus grand profit que l'OLP ait retiré de son rapprochement avec les régimes arabes à l'occasion de la guerre d'Octobre ne fut-il pas sa reconnaissance, au sommet arabe d'Alger, fin 1973, « comme l'unique représentant légitime des Palestiniens » ?
    • Deux mois après ce Conseil national, en septembre 1974, le FPLP se retire du Comité exécutif de l'OLP pour protester contre la « déviation » d'Arafat. Mais, par souci d'unité, le FPLP reste membre de l'OLP. De nouveau nous assistons à une certaine fragmentation de la scène palestinienne autour de choix stratégiques, en particulier quant aux étapes qui devraient conduire à la libération de la Palestine. Pourquoi un tel retrait ?
    • Étiez-vous au courant des premiers contacts entre l'OLP et les Américains ?
    • Le discours d'Arafat devant les Nations unies, peu après, en 1974, brandissant d'une main l'olivier, de l'autre son revolver, n'était pas celui d'un capitulard. Qu'en avez-vous pensé, au FPLP ?
    • C'était le revolver, pas l'olivier.
    • Vu la peur que provoqua la guerre de 1973 chez les Israéliens, pourquoi continuiez-vous à considérer l'État palestinien comme un rêve lointain ?
    • Dans ses Mémoires, Abou Jihad, un proche de Yasser Arafat, écrit que « la lutte armée sert la violence révolutionnaire, s'insère dans un large mouvement structuré, lui sert de force d'appoint et contribue, en période de refus ou de défaite, à lui donner un nouvel élan ». La lutte armée est considérée ici comme un palliatif des négociations politiques lorsque celles-ci sont au point mort. Vous défendez une conception différente, considérant la lutte armée comme l'instrument essentiel pour préparer les conditions de la négociation...
  • CHAPITRE VIII Face à l'intervention syrienne au Liban
    (1975-1976)
    • La présence de l'armée palestinienne au Liban sera un des éléments déclencheurs de la guerre civile qui ensanglantera le pays de 1975 à 1990. Comment avez-vous vécu les premiers combats ?
    • En 1969, puis en 1973, de graves incidents avaient déjà éclaté entre la résistance et l'armée libanaise. À chaque action des feddayin, l'armée israélienne répliquait en frappant le Liban. On retrouve le même problème qu'en Jordanie : la résistance palestinienne met en danger la souveraineté du pays sur son propre territoire. Comment appréhendez-vous cette question, à l'époque ?
    • D'accord, mais les Libanais risquaient des représailles.
    • Qu'est-ce qui vous conduit alors à penser que cette guerre va être longue ?
    • Cette alliance avec le Mouvement national a permis aux Palestiniens de renforcer leurs actions de résistance contre Israël, et aux islamo-progressistes de Kamal Joumblatt d'accentuer leurs revendications pour un nouveau partage du pouvoir entre communautés libanaises.
    • Parlez-nous de Kamal Joumblatt.
    • Comment était répartie la population palestinienne dans la capitale libanaise ?
    • Ce fut alors le terrible siège de Tal el-Zaatar ?
    • À quoi attribuez-vous les erreurs commises par les Palestiniens ?
    • Comment les Syriens en sont-ils arrivés à intervenir au Liban ?
    • Quelles conséquences aura eues l'intervention syrienne sur votre combat ?
    • À l'occasion de cette bataille des camps, vous allez vivre une période particulièrement difficile que vous relatez dans votre journal, entre le 7 juin et le 12 juillet 1976. Voici ce que vous écriviez au plus dur de l'intervention syrienne contre les camps palestiniens :
  • CHAPITRE IX La trahison de Sadate à Jérusalem
    (1977-1981)
    • Qu'avez-vous ressenti en voyant le président égyptien Anouar el-Sadate se rendre en visite à Jérusalem, en novembre 1977 ?
    • La visite de Sadate à Jérusalem provoqua-t-elle un durcissement de votre position vis-à-vis de Yasser Arafat ?
    • En signant les accords de Camp David quelques mois plus tard, en septembre 1978, Sadate a-t-il trahi la cause palestinienne ?
    • En mai 1978, cinq factions palestiniennes avaient soumis au Comité central du Fatah un mémorandum exigeant une attitude politique unifiée face à l'« intensification des conspirations » qui menaçaient l'OLP. Le texte accusait la direction de la centrale palestinienne de s'appuyer sur « des régimes réactionnaires et capitulationnistes arabes », notamment l'Arabie Saoudite et l'Égypte. Tout en resserrant les rangs palestiniens, la visite de Sadate est loin d'avoir fait disparaître les divisions internes.
    • Qu'est-ce qu'une « politique claire » ?
    • Pour quelles raisons cette « politique claire » que vous appeliez de vos vœux ne sera-t-elle pas adoptée par l'OLP ?
    • Au sein du Fatah, qui était partisan de cette unité ?
    • Un an auparavant, en 1978, lors de votre premier tête-à-tête avec le président syrien Hafez al-Assad, soit dix ans après votre emprisonnement en Syrie, ce dernier s'était pourtant déclaré en faveur de cette unité ?
    • Que vous êtes-vous dit ?
    • Il critiquait à demi-mot Abou Ammar ?
    • Avez-vous alors parlé de votre séjour en prison en Syrie ?
    • Avez-vous finalement trouvé des financements ?
    • Pourquoi les Syriens ne financèrent-ils pas ce front ? S'il y avait eu un financement, à quoi aurait-il servi concrètement ?
    • Comment perceviez-vous ce soutien ? Ne nourrissiez-vous pas quelques doutes sur les intentions réelles des Syriens ?
    • Quelles étaient vos relations, à l'époque, avec les régimes arabes ?
    • Ensuite, vous vous consacrez à la préparation du IVe congrès du Front, mais vos problèmes de santé vous rattrapent une fois de plus au cours de l'été 1980.
    • Abou Ammar vous a-t-il contacté pendant votre maladie ?
    • Comment étaient vos relations avec le bloc socialiste, à l'époque ?
    • Un intellectuel comme vous n'avait-il pas conscience des graves manquements qui paralysaient le fonctionnement des pays communistes ?
  • CHAPITRE X « Une victoire morale »,
    été 1982 à Beyrouth
    • Avez-vous été surpris par l'invasion israélienne du Liban en juin 1982 ?
    • Comment s'organisaient vos journées dans l'enfer de Beyrouth ?
    • Vous aviez été opéré un an auparavant ; comment vous sentiez-vous physiquement durant le siège de Beyrouth ?
    • Ces quatre-vingt-huit jours de résistance ont fait d'Arafat le grand vainqueur de l'invasion israélienne du Liban.
    • Comptiez-vous sur un appui extérieur pour vous extraire de la nasse ?
    • Comment accueillez-vous la médiation américaine entreprise par Philip Habib ?
    • Pourquoi le FPLP a-t-il décidé d'évacuer Beyrouth alors qu'il se disait déterminé à en faire un nouveau Stalingrad ?
    • Qui a décidé de quitter Beyrouth ? Comment s'est organisé votre départ ?
    • L'objectif d'Ariel Sharon était de faire disparaître l'OLP. À partir de quand avez-vous compris qu'il fallait quitter Beyrouth ?
    • Quand vous quittez Beyrouth, fin août 1982, avec les combattants, êtes-vous inquiet pour les civils qui restent et qui vont être massacrés à Sabra et Chatila ?
    • Au final, qui a gagné ? Les Israéliens, qui ont réussi à faire sortir l'OLP de Beyrouth ? ou les Palestiniens qui ont résisté pendant quatre-vingt-huit jours ?
    • Précisément, après cet abandon des régimes arabes, comment peut-on encore penser que l'unité arabe n'est pas qu'une illusion ?
  • CHAPITRE XI Sur la route d'un nouvel exil
    (1982)
    • Quels souvenirs gardez-vous de votre départ forcé de Beyrouth ?
    • Comment perceviez-vous votre marge de manœuvre face aux Syriens ?
    • Les feddayin s'entraînaient-ils dans ces camps ?
    • Cette rencontre était-elle secrète ?
    • Vous auriez pu refuser de le rencontrer ?
    • C'était la première fois que vous vous entreteniez avec un Israélien. Avez-vous commencé, comme vos filles, par avoir un mouvement de recul ?
    • Avez-vous obtenu son soutien ?
    • L'avez-vous rencontré à nouveau ?
    • À votre retour en Syrie, quelles ont été vos priorités ?
    • En février 1983 se tient la 16e session du Conseil national palestinien à Alger, au cours de laquelle l'OLP rejette le plan Reagan.
    • En effet, en mai 1983, Yasser Arafat nomme, dans les zones sous influence syrienne au Liban, deux officiers du Fatah, Abou Adjin et Hadj Ismaïl, accusés de corruption par leurs camarades. Une rébellion éclate, menée par Abou Moussa. Ces dissidences vont provoquer les batailles interpalestiniennes de Tripoli que les Syriens vont attiser en appuyant les rebelles d'Abou Moussa contre les loyalistes fidèles à Arafat. Que pensez-vous du rôle de la Syrie dans cette affaire ?
    • C'est à partir de là que le torchon a véritablement brûlé entre Damas et Arafat ?
    • Expulsé de Syrie, Yasser Arafat va tenter de revenir au Liban ?
    • Vous pensiez une nouvelle fois avoir l'occasion de corriger la position de Yasser Arafat et de convaincre une majorité au sein de l'OLP de vous suivre ?
    • Une fois de plus, votre alliance avec le Front démocratique est rompue par ce dernier et vous ne parvenez pas à mettre en échec Arafat...
    • Ce sera le moment où la Syrie vous placera dans une position très difficile en décidant d'en finir avec la présence armée palestinienne dans les camps de réfugiés au Liban ?
  • CHAPITRE XII La première Intifada
    (1985-1990)
    • À partir de 1985, vous consacrez une partie de votre temps à lutter contre le rapprochement entre Yasser Arafat et la Jordanie du roi Hussein, qui veut concéder une autonomie à la Cijsordanie et à la bande de Gaza.
    • Étiez-vous tout de même satisfait ?
    • Après s'être divisés en 1985-86, les mouvements palestiniens vont se rassembler en avril 1987 lors d'une session du Conseil national palestinien à Alger.
    • En décembre 1987, cette « révolte des pierres » lancée par la jeunesse palestinienne des territoires occupés contre l'occupant israélien vous a-t-elle surpris ?
    • Quel était votre rôle au cours de cette première Intifada ?
    • Pourquoi pensiez-vous que vous alliez enfin parvenir à réaliser vos objectifs ?
    • Pourquoi ?
    • Revenons à Yasser Arafat : en quoi sa vision de l'Intifada différait-elle de la vôtre ?
    • Vous étiez à Damas à l'époque ; y accueilliez-vous des jeunes des territoires occupés venus suivre un entraînement ?
    • Ces jeunes Palestiniens, qui étaient parvenus à émouvoir l'opinion internationale, ne remettaient-ils pas en cause le bien-fondé de vos actions militaires ?
    • Un an à peine après le déclenchement de l'Intifada, Yasser Arafat convoque finalement un Conseil national palestinien à Alger en novembre 1988 pour proclamer un État palestinien indépendant. Pourquoi vous-y opposez-vous ?
  • CHAPITRE XIII Saddam Hussein et l'Irak contre l'occupation américaine
    • L'Irak a longtemps été un pays phare du monde arabe. Qu'a-t-il représenté pour vous et pour le FPLP ?
    • Comment se passe votre rencontre avec Saddam Hussein ?
    • Que vous a répondu Saddam Hussein ?
    • Vous rencontrez alors Saddam Hussein, juste après la guerre. Quelle impression vous fait-il ?
    • Connaissant assez bien Saddam Hussein, son refus de se plier aux exigences américaines en 2003 vous a-t-il surpris ? Quelle fut votre réaction à l'intervention américaine de 2003 ?
    • Comment expliquez-vous cette défaite aussi rapide des Irakiens à Bagdad ?
    • Pensiez-vous, à l'époque, que plus de quatre ans après la guerre, des Irakiens continueraient à se battre contre l'occupation américaine ?
    • Compte tenu de sa mosaïque multiconfessionnelle, l'Irak peut-il être gouverné par un régime autre que fort ?
    • Sauf certains de leurs leaders actuels, qui souhaitent la création d'un Chiistan ?
    • Croyez-vous que les influences grandissantes de l'Iran et d'Al-Qaida puissent être des sources d'inquiétude en Irak ? L'État irakien existe-il encore alors que les violences font des dizaines de morts chaque jour, et que la guerre civile a commencé ?
    • N'y a-t-il pas un risque qu'Al-Qaida prenne le dessus sur les autres mouvements de la guérilla et que le pays sunnite, fief de cette rébellion, se transforme alors en un émirat djihadiste ?
    • On voit maintenant d'anciens baassistes qui collaborent avec des islamistes. Comment expliquez-vous cela ?
    • Autrefois, l'Irak était un pays laïc avec un régime fort qui bridait le sentiment religieux. On assiste depuis la guerre à un réveil de ce sentiment religieux en Irak, chez les chiites comme chez les sunnites. Croyez-vous qu'une intervention américaine en Syrie produirait le même effet sur les Syriens ?
    • Mais on y voit de plus en plus de femmes voilées... On assiste à une islamisation progressive de la société, sans doute encouragée par le pouvoir.
    • Aujourd'hui, êtes-vous, comme beaucoup inquiet de l'influence iranienne au Liban, en Irak et ailleurs au Moyen-Orient ? Le roi de Jordanie a parlé de « croissant chiite », le président égyptien Hosni Moubarak a dit qu'il fallait faire attention. Qu'en pensez-vous ?
    • Avez-vous senti que l'Iran aurait souhaité un rapprochement avec le FPLP ?
    • Aujourd'hui, l'Iran n'essaie-t-il pas de mettre la main sur le Hamas ?
    • Certes, mais lorsque Téhéran donne 120 millions de dollars au Hamas, on est en droit de se demander s'il n'y a pas un risque que l'Iran finisse par contrôler le bureau politique du Hamas, notamment son chef, Khaled Meshaal.
    • Pensez-vous que Nasrallah compte faire du Liban une république islamique ?
    • Depuis 2000, le Hezbollah est davantage impliqué dans la seconde Intifada, n'est-ce pas ?
  • CHAPITRE XIV Une hospitalisation très mouvementée à Paris
    (janvier 1992)
    • Quel était votre état de santé avant votre hospitalisation à Paris en janvier 1992 ?
    • Que s'est-il passé exactement dans la nuit du dimanche au lundi ?
    • Les Français se contentaient d'assurer votre sécurité ?
    • Que lui répondait-il ?
    • Le président de la République, François Mitterrand, et son ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas, étaient en voyage officiel au sultanat d'Oman. En première ligne, Édith Cresson, le Premier ministre, était furieuse de ne pas avoir été informée de votre venue.
    • Après avoir remis votre sort entre les mains des Algériens, que s'est-il passé concrètement ?
    • Pourquoi les Français voulaient-il associer le Croissant-Rouge et la Croix-Rouge à la conclusion de cette affaire ?
    • Redoutiez-vous d'être arrêté ?
    • Continuiez-vous d'être en contact avec Abou Ammar ?
    • Comment l'affaire a-t-elle fini par se dénouer ?
    • Vous repartez donc vers Tunis sans avoir été soigné, apparemment en pas si mauvaise santé que cela ! Comment avez-vous perçu toute cette affaire ?
    • Que vous a dit Yasser Arafat en vous accueillant à votre retour à Tunis ?
    • Vous n'avez donc pas pu avoir accès aux certificats médicaux que vous aviez réclamés avant de partir pour la France ?
    • Pensez-vous que l'OLP, imaginant ce qui allait se passer à Paris, vous aurait tendu un piège ?
    • D'après la presse, la fuite concernant votre arrivée à Paris venait de Bassam Abou Charif, le conseiller en communication de Yasser Arafat, qui en aurait informé France 2, seule chaîne à être présente à l'aéroport du Bourget le soir de votre arrivée en France. Un de ses journalistes, Gérard Sebag, avait appris la nouvelle en appelant un de ses amis, journaliste tunisien. En effet, le matin du 29, le quotidien panarabe Al-Hayat annonçait dans un entrefilet que le Dr Habache avait eu des problèmes de santé et qu'il était question de le transférer dans un pays européen qui pourrait être la France.
    • Lesquels ?
    • Aviez-vous déjà rencontré Adnan Yassin ?
    • Votre visite à Paris eut lieu peu après le lancement du processus de paix israélo-arabe et la Conférence de Madrid en 1991. Le FPLP y était farouchement opposé. Étiez-vous gênant ?
    • Six mois avant votre visite en France, votre épouse s'y était rendue pour voir s'il était possible de vous y faire soigner.
    • Cet épisode a-t-il terni l'image que vous aviez de la France ?
  • CHAPITRE XV La compromission d'Oslo
    (1993-2001)
    • Pour quelles raisons souhaitez-vous en 1993 démissionner de la direction du FPLP ?
    • Les Américains vont en effet lancer leur initiative de paix à travers la médiation de leur secrétaire d'État, James Baker.
    • Les accords d'Oslo étaient très favorables à Israël. Qu'avez-vous pensé de leur contenu ?
    • En 1999, Ehoud Barak, le nouveau Premier ministre israélien, promet une accélération des négociations de paix avec la Syrie. Comment accueillez-vous cette annonce ?
    • Quelque temps auparavant, le Front avait en effet décidé, contre votre gré, de transférer une partie de sa direction dans les territoires occupés.
    • Lorsque Abou Ali Moustapha, secrétaire général adjoint du FPLP, rentre en Cisjordanie, cela signifie-t-il que, contrairement à vos souhaits, le Front entérine le processus de paix israélo-palestinien ?
    • Pensez-vous aujourd'hui que rentrer a été une erreur, pour les dirigeants du FPLP ?
    • Vous voulez dire que la situation d'aujourd'hui vous donne raison a posteriori ?
    • Quand vous avez ensuite démissionné, comment conceviez-vous votre action : souhaitiez-vous rester un membre actif ou prendre du recul ?
    • J'imagine que vous avez été consulté sur la question de savoir s'il fallait riposter à l'assassinat par Israël d'Abou Ali Moustapha et sur la liquidation, en guise de représailles, du ministre du Tourisme Rehavam Zeevi ?
    • La deuxième Intifada a-t-elle surpris au sein du FPLP ?
    • Avec la disparition du schéma « pierre contre char » lors de cette seconde Intifada, ne croyez-vous pas que les Palestiniens ont perdu beaucoup ?
    • Pourquoi cette seconde Intifada a-t-elle été « militarisée » ?
    • Qu'avez-vous pensé de la gestion de l'Intifada par Yasser Arafat ?
    • Pour le FPLP, hostile aux accords israélo-palestiniens, cette nouvelle Intifada est une aubaine ?
    • Pourtant, les dirigeants du Fatah pourraient vous répondre qu'ils ont appris à connaître les Israéliens, depuis quinze ans qu'ils négocient avec eux ?
    • Quand vous dites qu'Israël est inflexible, ce n'est plus tout à fait exact aujourd'hui. En 2005, les Israéliens ont évacué la bande de Gaza et démantelé des colonies : ne croyez-vous pas que des pas ont été faits dans la bonne direction ?
    • À Camp David, en 2000, lorsque Bill Clinton réunit pendant quinze jours Yasser Arafat et Ehoud Barak, avez-vous cru un instant que le processus de paix pouvait aboutir ?
    • La crainte qu'Arafat cède existait, car la pression était forte et les Israéliens étaient prêts à céder 95 % de la Cisjordanie.
    • N'aurait-il pas mieux valu continuer les négociations plutôt que de relancer une Intifada ?
    • Quand vous dites qu'Arafat a été patient, ne croyez-vous pas que la responsabilité de l'échec d'Oslo incombe davantage à la communauté internationale ?
    • Pourquoi ?
    • Le rôle de l'Europe a-t-il eu un effet positif sur la question palestinienne ? Ou trouvez-vous que l'Europe favorise elle aussi Israël ?
  • CHAPITRE XVI S'allier avec les islamistes
    (2001-2007)
    • Quel bilan tirez-vous de vos cinquante ans de lutte ?
    • C'est bien peu, au regard du combat pour la Palestine !
    • Qu'y a-t-il de commun entre le Maroc et la Syrie ?
    • La démocratie progresse en Afrique, en Asie, mais pas dans le monde arabe. Pourquoi ?
    • Si la démocratie était respectée, en Égypte les Frères musulmans l'emporteraient, en Palestine ce serait vraisemblablement le Hamas, au Liban le Hezbollah, en Jordanie les Frères musulmans encore. Des élections libres porteraient les forces islamistes au pouvoir. Faut-il poursuivre dans la voie de la démocratisation ou prendre en compte ce danger ?
    • C'est ce qu'avait réalisé le roi Hussein en 1989 en nommant plusieurs ministres parmi les Frères musulmans qui venaient de remporter les élections législatives – avant de les congédier quelques années plus tard.
    • Et si les islamistes ne veulent plus quitter le pouvoir, une fois élus ?
    • Comment voulez-vous instaurer aujourd'hui l'alternance lorsqu'on voit que Bachar al-Assad succède à son père, Hafez al-Assad, en Syrie, que Gamal Moubarak fera vraisemblablement de même en Égypte après le départ d'Hosni Moubarak, et idem dans la Libye du colonel Kadhafi ?
    • La société civile étant trop souvent figée dans le monde arabe, doit-on instaurer la démocratie par la force, comme en Irak, ou en misant sur le temps et la décomposition de ces régimes, en appuyant les ONG par exemple ?
    • Que pensez-vous de l'islamisme radical et de ses dérives violentes ?
    • Vous reconnaissez que certains de vos sympathisants sont désormais sensibles aux sirènes islamistes. N'est-ce pas le résultat de votre entente, pendant longtemps, avec les islamistes du Hamas contre le Fatah et l'Autorité palestinienne qui défendaient le processus de paix avec Israël ?
    • Pour un mouvement laïc, cette part importante prise par les islamistes pour déjouer le plan américain n'est-elle pas inquiétante ?
    • J'insiste : n'est-ce pas dangereux ?
    • Estimez-vous que les islamistes sont des démocrates ?
    • Le Hamas a remporté les dernières élections législatives en 2006. Avant même qu'il ait pris le pouvoir par la force à Gaza, la communauté internationale a refusé de discuter avec lui, parce qu'il ne reconnaît pas Israël, les accords passés avec l'Autorité palestinienne, et ne renonce pas au terrorisme. Que pensez-vous de cette politique marquée également par une volonté de le sanctionner financièrement ?
    • N'y a-t-il pas un risque qu'un jour, des déçus du Hamas dérivent vers Al-Qaida ?
    • Qu'avez-vous pensé des attentats commis par Al-Qaida, le 11 septembre 2001, aux États-Unis ?
    • Les deux.
    • Pourquoi les Arabes ne manifestent-ils pas plus contre Ben Laden ?
    • Ce silence n'est-il pas dangereux, là aussi ?
    • Faudrait-il que les Américains règlent le problème palestinien pour pouvoir compter sur le soutien des populations arabes dans leur lutte antiterroriste ?
    • Faites-vous une différence entre le démocrate Bill Clinton, qui a œuvré pour le rapprochement israélo-palestinien, et le républicain George Bush ?
    • Avec une administration démocrate comme celle de Clinton, pourriez-vous négocier la paix ?
    • Dans les années 70, le FPLP avait-il pensé aux attentats-kamikazes ?
    • Peut-être est-ce dû aussi à la religion chrétienne, où le mot Jihad, la « guerre sainte », n'existe pas ?
    • Vous êtes partisan de la laïcité. Comprenez-vous qu'au nom de cette laïcité la France ait interdit le port du voile à l'école ?
    • Au printemps 2007, avant la prise de contrôle de Gaza par le Hamas, vous confiiez vos craintes qu'une guerre civile puisse éclater. Comment avez-vous réagi à ce coup de force de vos amis du Hamas ?
    • Est-il envisageable que le Hamas revienne sur cette victoire militaire ?
    • Quelles sont les questions essentielles que le FPLP doit aborder dans l'avenir ?
    • Qu'attendez-vous de la conférence internationale réunie en novembre 2007 aux États-Unis pour faire avancer le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens ?
    • Votre femme a joué un rôle important dans votre vie et dans votre combat. Au-delà, quel est votre regard sur la place de la femme dans la société arabe ?
    • Trouvez-vous que le statut de la femme arabe est satisfaisant aujourd'hui ?
  • CHAPITRE XVII Arafat, Carlos, Castro, l'argent
    • Arafat fut votre « frère ennemi » et votre principal adversaire pendant un quart de siècle au sein de l'OLP. Outre vos deux lignes politiques différentes, vos personnalités permettaient difficilement un rapprochement.
    • Comment les achetait-il ?
    • A-t-il essayé de vous acheter ?
    • Vous le découvrez vraiment pendant la période des affrontements avec les troupes jordaniennes, en 1970. Comment vous apparaît-il alors ?
    • Abou Jihad avait-il un vrai pouvoir de contestation auprès d'Abou Ammar ?
    • Abou Jihad, comme d'autres proches de Yasser Arafat, était-il tenu par l'argent ?
    • De quand date votre dernière rencontre avec Yasser Arafat ?
    • Comment avez-vous réagi à sa mort, en novembre 2004 ?
    • Abou Mazen lui a succédé à la tête de l'OLP et de l'Autorité palestinienne : est-il l'homme qui permettra aux Palestiniens de réaliser leur indépendance ?
    • En 1982, en quittant Beyrouth, vous installez le FPLP à Damas. Par le passé, des conflits vous avaient opposé aux Syriens. Avez-vous dû passer sous leurs fourches caudines ? Ont-ils cherché à imposer des conditions à votre présence ?
    • Hafez al-Assad était en quelque sorte votre protecteur ?
    • En 1991, après vingt ans d'absence, vous revenez à Amman participer à une conférence populaire de soutien à l'Irak. À cette occasion, le roi Hussein demande à vous voir...
    • Cette rencontre était celle de deux anciens ennemis qui se reparlent. Hussein vous a-t-il dit, à un moment : « Je vous pardonne » ?
    • Depuis lors, avez-vous rencontré son fils, le roi Abdallah II ?
    • Après votre première rencontre fortuite avec Carlos, en 1971, dans la montagne jordanienne, comment vont se développer vos relations avec celui qui va devenir un des principaux acteurs du terrorisme mondial ?
    • L'avez-vous revu ensuite ?
    • Comment voyiez-vous l'appui que vous donnaient les groupuscules d'extrême gauche au Japon et en Europe ?
    • Quels étaient vos liens avec Fidel Castro, le Líder Máximo cubain ?
    • Comment avez-vous accueilli la révolution islamique iranienne conduite par l'ayatollah Khomeiny en 1979, qui renversa le shah ?
    • Au Maghreb, l'Algérie a longtemps été un de vos principaux soutiens. À quand remontent vos liens avec Alger ?
    • De quelle manière l'Algérie vous a-t-elle aidés ?
    • J'aimerais aborder maintenant les questions financières liées à votre combat. D'où provenait l'argent du FPLP ?
    • Au sein de l'OLP, la répartition des fonds entre factions palestiniennes était-elle équitable ?
  • CHAPITRE XVIII Un État démocratique entre Juifs et Arabes
    • Au terme de ces entretiens, comment voyez-vous l'avenir des relations entre Palestiniens et Israéliens ?
    • Ce projet d'un État binational semble aujourd'hui irréaliste. Les Israéliens se sont battus pendant mille ans pour vivre dans un État souverain ; croyez-vous qu'ils accepteront jamais de le partager ?
    • Vous inscrivez vos objectifs dans une perspective historique à long terme ?
    • Beaucoup de Palestiniens, en Cisjordanie et à Gaza, souffrent et ne sont peut-être pas prêts à attendre encore cinquante ans...
    • Cet État démocratique sera-t-il le fruit du combat politique ou militaire ?
    • Aujourd'hui, le rapport de forces militaire est très nettement en faveur d'Israël.
    • Comptez-vous aussi sur la démographie ?
    • Sur le terrain, en Cisjordanie, les Israéliens construisent de nombreuses colonies. Sur ce plan, le temps joue plutôt contre vous ?
    • N'est-on pas plus radical lorsqu'on vit loin des territoires palestiniens ?
    • Que répondez-vous à ceux qui vous accusent d'avoir été un « terroriste » ?
    • À travers ce que vous dites, on perçoit une grande fidélité à vos principes affichés il y a vingt ou trente ans, mais est-ce que la politique, ce n'est pas aussi savoir s'adapter ?
    • Faites-vous une différence entre la gauche et la droite israéliennes ? Serait-il plus facile de faire la paix avec les travaillistes qu'avec le Likoud ?
    • Y a-t-il un leader israélien, depuis David Ben Gourion jusqu'à Ehoud Olmert, auquel vous reconnaîtriez des qualités particulières ?
    • Même rassemblées, ces forces ne pèsent pas bien lourd...
    • Vous satisferiez-vous d'une « reconnaissance du droit au retour » de la part des Israéliens, comme l'OLP était prête à le faire lors des accords de Camp David en 2000 ?
  • ANNEXES
    • Le 24 novembre 1998, Georges Habache adresse une lettre à Carlos pour lui demander de mettre un terme à la grève de la faim que ce dernier observe depuis sa prison française, où il est détenu à vie. Le terroriste, capturé quatre ans plus tôt au Soudan par le général Philippe Rondot, a été recruté au début des années 70 par le Front populaire de libération de la Palestine. Georges Habache a fait sa connaissance dans les montagnes jordaniennes où la résistance palestinienne luttait contre l'armée du roi Hussein.
    • Dans une lettre en date du 17 juin 2001, Georges Habache félicite Mohamed Khatami pour sa réélection à la présidence de la République islamique d'Iran. En 1979, le FPLP avait aidé des mouvements iraniens à renverser le régime du shah. Cette lettre est écrite quelques mois seulement après le déclenchement de la seconde Intifada qui verra l'action de l'Iran contre Israël se renforcer dans les territoires palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza.
    • Discours prononcé par Georges Habache à 5 heures 30 du matin, le 12 juin 1970, devant trois cents journalistes retenus en otages à l'hôtel Intercontinental d'Amman par un commando du Front populaire pour la libération de la Palestine. Ce dernier menaçait de faire exploser l'hôtel si le roi Hussein ne renvoyait pas le commandant en chef de l'armée jordanienne, le sharif Nasser Ben Jamil, partisan de la manière forte contre la résistance palestinienne, qui voulait s'emparer du pouvoir en Jordanie afin de mieux affronter Israël. Quelques heures plus tard, ayant obtenu satisfaction, le FPLP libérera les captifs.
    • Le 24 novembre 1970, alors que la résistance palestinienne affronte l'armée jordanienne non loin d'Amman, Georges Habache répond à sa fille aînée Mayssa, âgée de huit ans, qui se plaint de ne pas voir assez souvent son père. Les violents combats empêchaient le chef du FPLP de rendre visite à sa famille restée dans la capitale.
    • Lettre de félicitations adressée par Georges Habache à Cheikh Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, après les trente-trois jours de la guerre qui opposa la milice chiite libanaise à Israël, à l'été 2006.
  • CARTES
  • GLOSSAIRE
    • INDEX
      • REMERCIEMENTS
      • Table

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