Toutes nos mères : roman Margherita Giacobino traduit de l'italien par Nathalie Bauer

Coup de cœur

Pour apprécier ce roman, se laisser porter par la narration car les personnages sont nombreux et la chronologie n’est pas respectée. Mais au final, quel beau moment de lecture ! L’écriture est très belle et sert bien le propos et les personnages sont attachants. L’auteur s’interroge sur l’histoire de sa famille en se demandant d’emblée ce que ses ancêtres ont pu lui transmettre. Elle nous fait partager le quotidien d’une lignée de femmes exerçant un matriarcat puissant et qui ont eu à affronter la pauvreté, la faim et la maladie. Au centre de cette tribu il y a Ninin son arrière grand-tante à la forte personnalité qui élèvera 3 générations. les femmes sont majoritaires et l’auteur en a parfaitement saisi les caractères et les aspirations, les hommes moins présents font ce qu’ils peuvent! Le récit est truffé d’anecdotes pittoresques. L’auteur décrit avec minutie les paysages, la vie des petites gens, leurs croyances et leurs modes de vie. C’est un milieu où la parole ne sert qu’à donner des ordres, on n’exprime pas ses émotions, on ne s’épanche pas mais une minute de tendresse peut suffire, écrit l’auteur. On découvre l’Italie de la fin du 19^e siècle avec le chômage, les débuts de l’industrialisation, l’émigration, la guerre. Les filles rêvent de la ville, les garçons de l’Amérique. Mais l’auteur s’interroge aussi sur l’instinct maternel, l’éducation et le féminisme avec quelques clins d’œil à Virginia Woolf, Elisabeth Badinter, madame de Sévigné ou Emma Bovary.

Résumé

Margherita, la narratrice, est née fille dans une famille de femmes, elle représente l'avenir et la continuité. Une histoire qu'elle explore pour retrouver les êtres aimés : au premier rang se tient Ninin, origine et archétype, entourée de ses soeurs Maria, Margherita et Michin. Tout commence à la fin du XIXe siècle dans une bourgade du Canavese, une région du Piémont aux frontières incertaines. Le quotidien à la ferme est rude. Exposées à la tyrannie de la matriarche, les soeurs ne rêvent que de la ville. Elles seront mieux dans la vallée où les fabriques de textile embauchent des femmes et des adolescentes et où l'on ne se contente pas de polenta. Au nouveau siècle tout juste entamé, elles réalisent leur rêve et s'installent à Circé, où elles élèveront ensemble leur fille - à elles toutes, elles n'en auront qu'une - et leur petite-fille. Pas facile pour les hommes de trouver leur place quand ils ne sont pas contraints à l'exil. Ils constituent pourtant des figures fugitives mais incontournables de ce portrait de groupe. Au-dessus de leur tête va défiler l'histoire de près d'un siècle, avec ses événements et ses prodiges : la lumière électrique, les vagues d'émigration, les automobiles, le cinéma, Mussolini, la Libération et la République, la populaire émission de variétés Canzonissima, les premiers pas sur la Lune, les minijupes. Au gré de photos retrouvées, des fables transmises de génération en génération, des couleurs et des odeurs ni vues ni senties, juste imaginées dans l'écho des mots, Margherita recompose l'histoire de sa famille, "une histoire minuscule, obstinée, toujours à recoudre et à sauver, une aventure discrète" qui coupe le souffle.

Auteur :
Giacobino, Margherita (1952-....)
Traducteur :
Bauer, Nathalie (1964?-....)
Éditeur :
Paris, Stock,
Collection :
La Cosmopolite
Genre :
Roman
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (287 p.) ; 22 cm
ISBN :
9782234077508.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • L’air de l’entrée
  • La petite fille d’Amérique
  • Il va bientôt neiger
  • Ciels-gris
  • L’est et l’ouest de mon enfance
  • Chasse au trésor
  • La Cosmopolite
    Collection créée par André Bay
    (Extrait du catalogue)

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