Pouvoir et religion en Europe : XVIe-XVIIIe siècle Eric Suire

Résumé

Si le religieux est aujourd'hui affaire personnelle et n'est pas censé interférer avec le politique, il en allait tout autrement dans l'Europe moderne. Dans l'ancien monde, où la religion était structurante et commandait à tout et tous, le christianisme a forgé des concepts essentiels à la régulation des sociétés. Trois principes ont façonné les rapports entre Eglises et Etats : l'autorité vient de Dieu, les pouvoirs temporel et spirituel sont indépendants, les fins humaines sont subordonnées aux spirituelles. Ce cadre restait toutefois assez large pour justifier des politiques différentes. Les théologiens n'ont pas dicté une réponse unique quand le souverain, fût-il le pape, se trouva confronté à un conflit. Déstabilisées par les réformes du seizième siècle, les monarchies surent tirer profit de la dislocation de la Chrétienté latine, abandonnant la guerre religieuse pour la raison d’État. Aux siècles suivants, alors que le désenchantement du monde ôtait à la Création son aspect magique, l'essor du rationalisme contribua autant à extraire la religion du champ politique qu'à asseoir la tutelle de l’État sur l’Église.

Auteur :
Suire , Eric
Éditeur :
Armand Colin,
Genre :
Manuel
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (301 p.)
ISBN :
9782200272135.
Domaine public :
Non
Téléchargement du livre au format PDF pour « Pouvoir et religion en Europe »

Table des matières

  • Table des matières
  • Introduction
    • Sortir de la religion
    • Théologie et politique
    • De la monarchie sacrée au Léviathan
  • Chapitre 1 L’agonie de la respublica christiana médiévale
    • La Réformation dans le Saint Empire
      • Luther et l’appel à la noblesse allemande
      • Les princes adhèrent à la Réformation
      • De la ligue de Smalkalde à la paix d’Augsbourg
    • L’Église d’Angleterre sous le contrôle du roi
      • Le schisme henricien
      • Entre protestantisme et restauration catholique
      • L’établissement de l’Église d’Angleterre sous Élisabeth Ire
    • La réception des décrets tridentins par les royaumes catholiques
      • L’engagement tridentin de la monarchie portugaise
      • L’Espagne à l’heure du concile
      • Les hésitations françaises
  • Chapitre 2 L’État confronté aux conflits religieux
    • La lutte contre l’hérésie
      • Le temps des bûchers
      • Troubles civils ou « guerres de religion » ?
      • Des violences d’État
    • La tentation du régicide
      • On « lui obéira s’il commande bien » : les thèses monarchomaques
      • Les tyrannicides catholiques
      • L’exécution de Charles Ier d’Angleterre
    • Restaurer l’autorité du prince
      • La sacralisation du souverain
      • Juristes et philosophes au secours du trône
      • La victoire de l’État sur les « partis »
  • Chapitre 3 Un « seul corps et deux âmes » : le pouvoir pontifical
    • Le Saint-Siège, un modèle d’État ?
      • Le sursaut de la papauté
      • Les visées absolutistes de la monarchie pontificale
      • Le gouvernement de l’État ecclésiastique
    • La « Romanité » face aux tendances régalistes
      • Rome, une vitrine des ambitions pontificales
      • Les prétentions romaines. L’Interdit de Venise
      • L’antiromanisme catholique
    • La papauté dans le concert des nations
      • Une politique de paix et d’équilibre européen
      • Un cadet encombrant : le Roi Catholique
      • Un aîné turbulent : le Roi Très-Chrétien
  • Chapitre 4 La « religion royale » au temps des monarques absolus
    • Être roi de droit divin
      • Une éducation fondamentalement chrétienne
      • Les clercs dans l’entourage du monarque
      • Les représentations religieuses du roi et la mobilisation de la « cohorte céleste »
    • Les fastes de la « liturgie royale »
      • Une vie scandée par les rites religieux
      • Entre Ciel et terre : le sacre des rois
      • Des funérailles édifiantes
    • L’Église dans l’État
      • Les progrès du patronage royal
      • Le déclin des immunités ecclésiastiques
      • Le clergé, auxiliaire de l’État
  • Chapitre 5 Entre tolérance et refus. Le sort des minorités religieuses
    • Des communautés en marge. Les minorités non-chrétiennes
      • Les Turcs : péril ou recours ?
      • Les morisques. L’échec d’une assimilation
      • Les Juifs à l’âge du ghetto
    • Entre chrétiens. L’invention de la coexistence confessionnelle
      • L’Europe centrale et orientale, laboratoire de la diversité
      • L’Angleterre et les Provinces-Unies, terres de liberté religieuse ?
      • L’impossible unité de religion dans la France du Très-Chrétien
    • Le jansénisme, une affaire d’État
      • Une « hérésie » fabriquée par l’État ?
      • Le « second jansénisme » et la contestation de l’absolutisme
      • L’essor d’une « internationale janséniste »
  • Chapitre 6 Les Lumières, ou la sécularisation de l’État
    • Déchristianisation, ou mutation du sentiment religieux ?
      • Le discours anticlérical des Lumières
      • Une réalité plus nuancée. Déclin et résistance de la pratique
      • Les « Lumières chrétiennes ». Convergences et transferts religieux
    • Le malentendu s’installe entre l’Église et l’État
      • Un pouvoir désacralisé ?
      • Un État moins protecteur
      • Les séductions d’une sociabilité nouvelle
    • Des politiques religieuses « éclairées »
      • Dépoussiérer la foi
      • La disgrâce des jésuites
      • La tolérance s’inscrit dans la loi
  • Conclusion
  • Repères chronologiques
  • Bibliographie
  • Index
    • A
    • B
    • C
    • D
    • E
    • F
    • G
    • H
    • I
    • J
    • K
    • L
    • M
    • N
    • O
    • P
    • Q
    • R
    • S
    • T
    • U
    • V
    • W
    • X
    • Y
    • Z
    • l
    • É
    • Ł

Commentaires

Laisser un commentaire sur ce livre