Les secrets de la Maison-Blanche : L’impact des fuites d’informations confidentielles sur la politique étrangère Karine Prémont

Résumé

On peut penser que les fuites d'informations confidentielles, en raison de leur nature et de leur côté souvent spectaculaire, influencent les décisions de politique étrangère prises par le président des Etats-Unis et son entourage. Des exemples tels que les Pentagon Papers ou, plus récemment, la divulgation des actes de torture perpétrés à la prison d'Abou Ghraïb, semblent avoir contribué au changement de cap respectif des administrations Nixon et Bush au sujet du Vietnam et de l'Irak. En y regardant de plus près, on constate cependant qu'il n'en est rien : les fuites n'ont que très peu d'influence sur la politique étrangère américaine. Pourtant, elles sont légion et très largement couvertes par les médias, comme en témoigne la grande popularité de WikiLeaks, organisme ayant comme objectif de révéler les secrets des gouvernements. Comment expliquer cette apparente contradiction ? En fait, les fuites constituent l'un des outils les plus utilisés pour manipuler le processus décisionnel et, par conséquent, agissent le plus souvent sur les mécanismes internes plutôt que sur la politique elle-même. Les fuites nous permettent d'avoir un aperçu des dissensions qui existent au sein de l'équipe décisionnelle et, quelquefois, nous aident à prédire l'orientation que prendra la politique étrangère au terme de ces luttes. A l'aide d'études de cas provenant de toutes les administrations, depuis John F Kennedy jusqu'à George W Bush, cet ouvrage tente de démontrer, d'une part, dans quelles conditions les fuites peuvent influencer directement la formulation de la politique étrangère et, d'autre part, comment elles aident la compréhension du processus décisionnel entourant la formulation de la politique étrangère des États-Unis.

Éditeur :
Presses de l'Université du Québec,
Genre :
Essai
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (316 p.)
ISBN :
9782760534551.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Avant-propos
  • Liste des abréviations, des sigles et des acronymes
  • Introduction : les fuites peuvent-elles influencer la politique étrangère des États-Unis ?
    • Qu’est-ce qu’une fuite ?
    • Qui est à l’origine des fuites ?
    • L’étude des fuites
    • La sélection des fuites analysées
    • L’évaluation des conséquences des fuites non autorisées sur la politique étrangère
      • La cohésion de l’équipe décisionnelle
      • Le leadership du président
      • La position de la Maison-Blanche
      • La réaction des médias
    • L’analyse des fuites non autorisees de politique étrangere
  • Chapitre 1 : La présidence de John f. Kennedy
    • 1.1. L’administration kennedy et les fuites
      • 1.1.1. La baie des Cochons (1961)
      • 1.1.2. Les relations avec l’URSS
    • 1.2. Étude de cas : la fuite Lemnitzer sur la position de Kennedy à l’égard du Vietnam (1961)
      • 1.2.1. La cohésion de l’équipe décisionnelle
        • 1.2.1.1. Le système décisionnel collégial de Kennedy
        • 1.2.1.2. La présence de la plaidoirie multiple
      • 1.2.2. Le leadership fort de Kennedy
        • 1.2.2.1. Une vision qui manque de netteté
        • 1.2.2.2. Un président très pragmatique
        • 1.2.2.3. Un consensus de courte durée
        • 1.2.2.4. Un charisme indéniable
        • 1.2.2.5. Une solide crédibilité
      • 1.2.3. La position prudente du président
        • 1.2.3.1. Intervenir sans engager l’armée
        • 1.2.3.2. Une politique de statu quo malgré tout
      • 1.2.2. L’indifférence des médias
        • 1.2.4.1. Une crise parmi d’autres
        • 1.2.4.2. La gestion de l’information par Kennedy
    • 1.3. L’influence réelle de la fuite Lemnitzer : conclusions
  • Chapitre 2 : La présidence de Lyndon Johnson
    • 2.1. L’administration Johnson et les fuites
      • 2.1.1. L’incident du golfe du Tonkin (1964)
      • 2.1.2. Les négociations de paix au Vietnam (1965)
    • 2.2. Étude de cas : la fuite Westmoreland sur la nécessité d’augmenter le nombre de soldats au Vietnam (1968)
      • 2.2.1. Une équipe décisionnelle sous haute tension
        • 2.2.1.1. Le système décisionnel collégial de Johnson
        • 2.2.1.2. Les nombreuses dysfonctions de la plaidoirie multiple
      • 2.2.2. Le leadership déclinant de Johnson
        • 2.2.2.1. Une vision parcellaire de la politique étrangère
        • 2.2.2.2. Un pragmatisme déficient
        • 2.2.2.3. Un impossible consensus
        • 2.2.2.4. Un charisme inexistant
        • 2.2.2.5. Une administration en perte de crédibilité
      • 2.2.3. Une courte période de doute pour le président
        • 2.2.3.1. Une personnalité allergique à l’indécision
        • 2.2.3.2. L’importance de l’enjeu
      • 2.2.4. La critique soutenue des médias
        • 2.2.4.1. Les médias comme acteurs politiques
        • 2.2.4.2. Le début de l’acharnement médiatique
    • 2.3. L’influence réelle de la fuite Westmoreland : conclusions
  • Chapitre 3 : La présidence de Richard Nixon
    • 3.1. L’administration Nixon et les fuites
      • 3.1.1. Le massacre de My Lai (1969)
      • 3.1.2. Le bombardement du Cambodge (1969)
      • 3.1.3. Les négociations de SALT I (1971)
      • 3.1.4. Le conflit indo-pakistanais (1971)
    • 3.2. Étude de cas : les pentagon papers sur les décisions de la Maison-Blanche concernant le Vietnam (1971)
      • 3.2.1. La mainmise de Nixon et de Kissinger sur le processus décisionnel
        • 3.2.1.1. Le système décisionnel formel de Nixon
        • 3.2.1.2. L’impossible plaidoirie multiple
      • 3.2.2. Le leadership contesté de Nixon
        • 3.2.2.1. Une vision claire de la politique étrangère
        • 3.2.2.2. Un pragmatisme très élevé
        • 3.2.2.3. Une absence évidente de consensus
        • 3.2.2.4. Un président très peu charismatique
        • 3.2.2.5. Une administration en chute libre
      • 3.2.3. Vers « la paix dans l’honneur »
        • 3.2.3.1. La doctrine Nixon
        • 3.2.3.2. La viêtnamisation du conflit
      • 3.2.4. Des médias en guerre ouverte avec la Maison-Blanche
        • 3.2.4.1. Les relations houleuses entre les médias et le président
        • 3.2.4.2. La couverture médiatique négative des Pentagon Papers
    • 3.3. L’influence réelle de la fuite des pentagon papers: conclusions
  • Chapitre 4 : La présidence de Gerald Ford
    • 4.1. L’administration Ford et les fuites
      • 4.1.1. L’intervention de la CIA au Chili (1974)
    • 4.2. Étude de cas : les family jewels sur les activités de la CIA (1974)
      • 4.2.1. Une équipe décisionnelle désorganisée
        • 4.2.1.1. Le système décisionnel formel de Ford
        • 4.2.1.2. Aucune plaidoirie multiple
      • 4.2.2. Un président sans leadership
        • 4.2.2.1. Un président dénué de vision politique
        • 4.2.2.2. Un grand manque de sens pratique
        • 4.2.2.3. Un consensus... contre le président
        • 4.2.2.4. Des qualités personnelles inadéquates
        • 4.2.2.5. L’incapacité du président à gouverner
      • 4.2.3. L’impuissance de Ford devant la volonté du Congrès
        • 4.2.3.1. La présidence accidentelle de Ford
        • 4.2.3.2. Des décisions qui échappent à la Maison-Blanche
      • 4.2.4. La couverture médiatique négative de l’administration
        • 4.2.4.1 Le pardon accordé à Nixon
        • 4.2.4.2. Le jugement sans appel des médias
    • 4.3. L’influence réelle de la fuite des family jewels: conclusions
  • Chapitre 5 : La présidence de Jimmy Carter
    • 5.1. L’administration Carter et les fuites
      • 5.1.1. Les capacités stratégiques de l’URSS (1976)
      • 5.1.2. L’existence de l’avion Stealth (1979)
    • 5.2. Étude de cas : la brigade soviétique à Cuba (1979)
      • 5.2.1. Deux camps qui s’opposent au sein de l’équipe décisionnelle
        • 5.2.1.1. Le système décisionnel compétitif de Carter
        • 5.2.1.2. Une plaidoirie multiple impossible à gérer
      • 5.2.2. L’absence de leadership de Carter
        • 5.2.2.1. Une vision peu définie
        • 5.2.2.2. Un idéalisme inapproprié au contexte politique
        • 5.2.2.3. Des acteurs sociopolitiques négligés
        • 5.2.2.4. Une absence totale de charisme
        • 5.2.2.5. Une perte constante de crédibilité
      • 5.2.3. Le président coincé entre les « faucons » et les « colombes »
        • 5.2.3.1. Des déclarations publiques rapides malgré l’indécision
        • 5.2.3.2. La valse-hésitation de Carter entre Vance et Brzezinski
      • 5.2.4. Des médias hostiles
        • 5.2.4.1. La méfiance de Carter
        • 5.2.4.2. La gestion difficile de la crise médiatique
    • 5.3. L’influence réelle de la fuite sur la brigade soviétique à Cuba : conclusions
  • Chapitre 6 : La présidence de Ronald Reagan
    • 6.1. L’administration Reagan et les fuites
      • 6.1.1. La « guerre des étoiles » (1983)
      • 6.1.2. L’affaire Iran-contra (1986)
    • 6.2. Étude de cas : le minage des ports du Nicaragua (1983)
      • 6.2.1. Une équipe décisionnelle déchirée par les contradictions
        • 6.2.1.1. Le système décisionnel collégial de Reagan
        • 6.2.1.2. L’absence de plaidoirie multiple
      • 6.2.2. Le faible leadership de Reagan au sein de son administration
        • 6.2.2.1. Une certaine idée de l’Amérique
        • 6.2.2.2. Un pragmatisme idéologique
        • 6.2.2.3. Une politique d’affrontements
        • 6.2.2.4. Un président très charismatique
        • 6.2.2.5. Une crédibilité entachée
      • 6.2.3. Une orientation politique claire
        • 6.2.3.1. L’obligation morale d’aider la contra, mais sans plan politique précis
        • 6.2.3.2 La doctrine Reagan
      • 6.2.4. Les relations particulières du président avec les médias
        • 6.2.4.1. Le « grand communicateur »
        • 6.2.4.2. Les médias en tant que critiques des actions de l’administration
    • 6.3. L’influence réelle de la fuite sur le minage des ports du Nicaragua : conclusions
  • Chapitre 7 : La présidence de George H. Bush
    • 7.1. L’administration Bush et les fuites
      • 7.1.1. L’intervention en Somalie (1992)
    • 7.2. Étude de cas : le defense planning guidance sur la position stratégique des Etats-Unis dans l’après-guerre froide (1992)
      • 7.2.1. Une cohésion à toute épreuve
        • 7.2.1.1. Le système décisionnel collégial de Bush
        • 7.2.1.2. Les effets pervers de la plaidoirie multiple
      • 7.2.2. Le leadership effacé de Bush
        • 7.2.2.1. Aucune vision politique
        • 7.2.2.2. Le pragmatisme comme mode de gouvernance
        • 7.2.2.3. Une stratégie de conciliation vouée à l’échec
        • 7.2.2.4. Un président sans charisme
        • 7.2.2.5. Peu de crédibilité malgré les réalisations de l’administration
      • 7.2.3. L’application stricte de la realpolitik
        • 7.2.3.1. Le « nouvel ordre mondial »
        • 7.2.3.2. L’inévitable domination des États-Unis
      • 7.2.4. L’intérêt mitigé des médias
        • 7.2.4.1. Des relations polies entre les journalistes et le président
        • 7.2.4.2. Une couverture médiatique peu soutenue avant la guerre du Golfe
    • 7.3. L’influence réelle de la fuite du defense planning guidance: conclusions
  • Chapitre 8 : La Présidence de Bill Clinton
    • 8.1. L’administration Clinton et les fuites
      • 8.1.1. L’intervention militaire en Haïti (1993)
      • 8.1.2. L’intervention militaire en Bosnie-Herzégovine (1995)
      • 8.1.3. L’intervention militaire au Kosovo (1999)
    • 8.2. Étude de cas : le programme nucléaire nord-coréen (1998)
      • 8.2.1. Une équipe décisionnelle en proie aux forces centrifuges
        • 8.2.1.1. Le système décisionnel collégial de Clinton
        • 8.2.1.2. Une plaidoirie multiple dysfonctionnelle
      • 8.2.2. Le leadership affirmé de Clinton
        • 8.2.2.1. Une vision humaniste de la politique étrangère
        • 8.2.2.2. Un pragmatisme élémentaire
        • 8.2.2.3. Une absence de consensus
        • 8.2.2.4. Un réel charisme malgré les écueils
        • 8.2.2.5. Une crédibilité chancelante
      • 8.2.3. La position claire du président
        • 8.2.3.1. Le modèle de 1994 comme gage de succès des négociations de 1998
        • 8.2.3.2. Des discours et des actions sans ambiguïté
      • 8.2.4. Le grand intérêt des médias
        • 8.2.4.1. Une couverture médiatique sélective
        • 8.2.4.2. Des médias qui prennent position
    • 8.3. L’influence réelle de la fuite sur le programme nucléaire nord-coréen : conclusions
  • Chapitre 9 : La présidence de George W. Bush
    • 9.1. L’administration Bush et les fuites
      • 9.1.1. L’affaire Valerie Plame (2003)
      • 9.1.2. La prison d’Abou Ghraïb (2004)
      • 9.1.3. La lutte contre le terrorisme (2005 et 2006)
      • 9.1.4. Les mémorandums sur l’Irak (2006)
    • 9.2. Étude de cas : la fuite slam dunk sur l’Irak (2004)
      • 9.2.1. Une équipe décisionnelle dysfonctionnelle
        • 9.2.1.1. Le système décisionnel collégial de Bush
        • 9.2.1.2. Une plaidoirie multiple inefficace
      • 9.2.2. Le leadership rassembleur de Bush
        • 9.2.2.1. Des objectifs bien définis
        • 9.2.2.2. Un pragmatisme intuitif
        • 9.2.2.3. Un fort consensus
        • 9.2.2.4. Un charisme inégal
        • 9.2.2.5. Une crédibilité lentement minée
      • 9.2.3. La position sans équivoque du président
        • 9.2.3.1. L’omnipotence des Vulcains
        • 9.2.3.2. L’incontournable ligne idéologique
      • 9.2.4. Des médias de plus en plus critiques
        • 9.2.4.1.. La naissance d’un président
        • 9.2.4.2. La méfiance de plus en plus marquée des journalistes
    • 9.3. L’influence réelle de la fuite slam dunk: conclusions
  • Conclusion : Bilan et réflexions
    • Pourquoi certaines fuites influencent-elles directement la politique étrangère des états-unis ?
      • Des présidences à la dérive
      • Le contexte politique : l’après-Viêtnam et l’après-Watergate
    • Pourquoi certaines fuites n’ont-elles qu’une influence indirecte sur la politique étrangère des Etats-Unis ?
      • L’importance d’une position claire et ferme
      • Un parfum de scandale
    • POURQUOI CERTAINES FUITES N’INFLUENCENT-ELLES PAS LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DES ÉTATS-UNIS ?
      • L’importance du leadership présidentiel et de la clarté de la position de la Maison-Blanche
      • La présence d’événements importants qui se déroulent simultanément
    • Et Obama ?
  • Annexe : Les principaux conseillers de politique étrangère, de John F. Kennedy à George. W Bush
  • Médiagraphie

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