J'ai servi Pétain : le dernier témoin : entretiens avec Arnaud Benedetti Paul Racine

Résumé

Témoignage d'un membre du cabinet de Pétain durant l'occupation nazie en France. Il dresse le tableau tragique d'une scène où des hommes s'affrontent sans éluder aucune des questions de ces années-là : pourquoi en novembre 1942, Pétain refuse de partir en Algérie ? Qui sont les hommes qui composent son entourage ? Pourquoi enfin P. Racine a fait le choix de servir Pétain ?

Auteur :
Racine, Paul (1914-....)
Auteur :
Benedetti, Arnaud
Éditeur :
Paris, Cherche midi,
Collection :
Documents, histoire
Genre :
Entretien
Langue :
français.
Note :
Bibliogr. p. 257-258. Index
Mots-clés :
Nom géographique :
France -- Politique et gouvernement -- 1940-1945 -- Récits personnels
Description du livre original :
1 vol. (269 p.) : couv. ill. ; 22 cm
ISBN :
9782749135342.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Introduction
  • Avec l’aide
    de Jean-Gabriel Parly
  • Une amitié
    d’un autre siècle
  • Ouverture
    • En avril 1941, vous décidez de vous mettre au service du Maréchal. Comment vous prenez cette décision ? Quelles sont vos motivations ?
  • 1 Une jeunesse d’autrefois
    • Parlez-nous en préambule de votre enfance, du milieu dans lequel vous êtes né, de vos origines familiales.
    • Plus précisément, quelle était l’atmosphère de cette enfance, les principes d’éducation qui régissaient les relations des enfants avec les parents ?
    • Avez-vous des souvenirs de la Grande Guerre ? Ou tout au moins comment cet événement, considérable, s’inscrit dans la mémoire familiale ?
    • Nous y reviendrons lorsque nous aborderons vos années de formation politique. Mais l’éducation, c’est aussi la scolarisation, quelle fut celle-ci ?
    • Comment, dans votre milieu, se structurait un adolescent ?
    • Votre départ de chez les Jésuites a-t-il constitué un tournant à la fois pour votre scolarité et pour votre caractère ?
    • Vous passez le baccalauréat en 1931 et se pose alors pour vous la question de votre orientation future…
    • Vous êtes donc dans ce Paris des années 1930, des années particulières dans le climat politique de la France d’alors. Est-ce que la politique vous intéresse à ce moment-là ou pas ? Vous suivez un peu ?
    • Le Front populaire surgit au printemps 1936. Quelle est votre réaction, quel est votre sentiment ? Et quel est le regard que vous portez aujourd’hui sur cette époque ?
    • Et est-ce que, dans cette fin des années 1930, dans ces années-là, il y a des figures politiques, publiques, intellectuelles, qui revêtent à vos yeux une importance particulière ?
    • Au fond, votre avant-guerre, entre passions politiques, goût pour l’action et l’armée, études, comment la caractérisez-vous ?
  • 2 Le jeune homme
    et la guerre
    • Plongeons dans votre mémoire et vos souvenirs. Le pacte germano-soviétique est signé entre Staline et Hitler en août 1939. C’est le prélude à la déclaration de guerre en septembre 1939. Comment vous réagissez face à ces événements ?
    • Quand les hostilités démarrent, l’offensive allemande, on est au printemps 1940. Vous êtes où ? Toujours à Toul ? Et comment les événements se précipitent-ils alors ?
    • Vous êtes resté six jours sans soins ou presque ! C’est quand même extraordinaire, votre affaire : vous êtes six jours seul, sur le terrain, en Belgique, au mois de mai ; sans doute fait-il moins froid au mois de mai que durant les longues nuits d’hiver, je vous le concède. Mais comment vous vous nourrissez ? Comment parvenez-vous à résister physiquement ? Et psychologiquement ?
    • On va y revenir. Vous aviez des frères. Je trouve cela très beau ce que vous avez dit sur votre sœur qui priait. C’est magnifique comme souvenir. Mais vos frères, ils se trouvent où à ce moment-là ? Ils sont tous combattants…
    • On va y revenir. Mais auparavant parlez-nous de la France que vous retrouvez. Vous l’avez quittée souveraine et libre, vous la retrouvez battue, amoindrie et fractionnée en plusieurs zones.
  • 3 Du côté de Vichy
    • Quelle est l’atmosphère générale en ce printemps 1941 au moment où vous faites votre entrée au cabinet et comment celui-ci s’organisait-il ? Comment le secrétariat particulier s’articule-t-il avec le reste des autres services ?
    • Comment était organisé le cabinet du maréchal Pétain ? Il y avait le secrétaire particulier avec le docteur Ménétrel. Il y avait d’autres structures ?
    • Quelles sont vos missions donc au cabinet et comment évoluent-elles au gré des circonstances et de vos contacts ?
  • 4 Vent mauvais
    • 1941, c’est tout à la fois l’internationalisation du conflit avec l’opération Barbarossa, l’entrée en guerre des États-Unis en décembre, le durcissement de l’Occupation avec les premières exécutions d’otages, la création des sections spéciales, les affrontements franco-français en Syrie, etc. Comment la guerre prend forme dans les yeux du jeune homme que vous êtes ? Et comment le cabinet de Pétain réagit-il à cette succession d’événements ?
    • Courant 1941, le secrétariat, à travers la personne de Ménétrel, est l’objet de nombreuses attaques. Comment réagit le docteur et comment ressentez-vous ce climat ?
    • Finalement, vous êtes à un poste d’observation hors pair puisque vous êtes au plus près du chef de l’État et de son gouvernement…
  • 5 Le tournant
    • Arrive l’année 1942. Début 1942, c’est la fin de Darlan et l’arrivée de Laval. Quelques jours avant l’arrivée de Laval, du Moulin est de fait limogé, parce que considéré comme trop hostile aux Allemands.
    • Le printemps 1942 avec le départ de du Moulin, le départ du général Laure, secrétaire général, de René Gillouin, l’un des proches conseillers de Pétain, traduit la défaite des opposants les plus déterminés à Laval. Comment réagit alors le secrétariat particulier ?
    • Laval prononce son fameux discours du 2 juin 1942…
    • De Chalvron, qui a témoigné après la guerre, dit : « En 1942, Ménétrel est complètement grillé », pas auprès de Pétain, mais il s’est fait un nombre d’ennemis incalculables. Est-ce que vous aviez ce sentiment à ce moment-là ?
    • Le capitaine de vaisseau Fréat s’oppose également avec force à Ménétrel. Il reproche à celui-ci d’avoir été à l’origine du départ de du Moulin et du général Laure. C’est ce que mentionne la biographe du docteur Ménétrel, Bénédicte Vergez-Chaignon qui a retrouvé une lettre explicite de Fréat à ce sujet. Je ne dis pas que c’est la réalité, je ne fais que citer Fréat. Et il y a là un véritable réquisitoire contre Ménétrel, qu’il accuse entre autres d’avoir suscité le départ du directeur du cabinet civil et du secrétaire général, et il écrit ceci : « Vous êtes absolument sorti de votre fonction de secrétaire particulier et vous avez entrepris de diriger tout seul la politique française. »
    • Arrive novembre 1942. Qu’est-ce qui se passe ? L’Algérie, le Maroc, l’Afrique du Nord sont libérés au moment de l’opération Torch. Darlan se trouve lui-même en Afrique du Nord… Et à ce moment-là les Allemands décident par mesure de rétorsion d’occuper l’ensemble du pays et de passer la ligne de démarcation. Comment se dessine cette nouvelle donne dans l’entourage du Maréchal ?
    • Il y a quand même une question qu’on se pose dans ce moment très précis où les Allemands vont occuper l’ensemble du territoire, où les Alliés sont en Afrique du Nord ; c’est une question que les historiens n’ont jamais vraiment résolue, parce que Pétain, dans cet instant crucial, s’il décide de partir, de faire le saut en Algérie, de quitter Vichy, devient le personnage politique incontournable pour l’après-guerre. C’est la grande question que tout le monde se pose. Raymond Aron, peu suspect de pétainisme, se la pose aussi dans ses Mémoires. On ne comprend pas pourquoi Pétain n’a pas fait ce choix, celui de partir en novembre 1942, de quitter le territoire et de rejoindre Alger.
    • En août 1942, Pétain va rencontrer le comte de Paris. Cela se passe moyennement d’ailleurs entre le comte de Paris et lui. Vous, vous vous sentez monarchiste encore à ce moment-là ou plus du tout ?
  • 6 Questions diverses
    • Fin 1941 est créé le Commissariat général au reclassement des prisonniers. Quelle était la fonction, la mission de ce commissariat ?
    • Avez-vous le souvenir d’autres cas très concrets de protection que vous auriez pu accorder à des gens qui, comme Mitterrand, avaient une action clandestine ou tout de même un lien avec la clandestinité ?
    • Quel jugement vous portez sur Mitterrand ?
    • Un autre sujet, le plus difficile quand on aborde cette époque parce que c’est devenu le sujet central de l’histoire, des historiographies, même si cela ne l’était pas à l’époque, c’est la question des Juifs, du statut des Juifs et de la responsabilité de Vichy dans la tragédie de la Shoah. Quel est votre regard à l’époque sur ce qui se passe alors ? L’état de vos informations ? Et quel est le regard que vous portez aujourd’hui sur cette histoire ?
    • Une partie de l’épiscopat a condamné fortement les rafles de 1942. Ce qu’on constate par exemple quand on lit les rapports des préfets sur l’opinion publique, c’est que justement l’opinion va massivement, dans ses profondeurs, condamner les rafles, considérant que la France a manqué à son devoir en raflant et en aidant à rafler les Juifs. L’épiscopat réagit en 1942, notamment monseigneur Saliège avec son fameux message où il écrit : « Les Juifs sont d’abord des humains, ce sont nos frères… » Et les autorités religieuses dans leur ensemble, les protestants aussi, je pense au pasteur Boegner notamment, se mobilisent… Quel est votre sentiment au moment où l’épiscopat réagit ?
    • Fin 1941, les Américains entrent dans le conflit. Qu’est-ce que vous pensez à ce moment-là ? Quelle est la réaction à Vichy ?
  • 7 1943 ou les derniers feux de la maison Pétain
    • En février 1943, un événement intérieur va changer la donne pour la relation du régime avec l’opinion. C’est l’instauration du Service du travail obligatoire. L’opinion publique désapprouve. La rupture, c’est le STO…
    • Donc, 1943, c’est le STO. C’est aussi un moment où l’étau se resserre pour les Allemands : capitulation de Stalingrad, capitulation italienne, victoire anglaise à El-Alamein, débarquement en Corse… Le problème est que la légitimité du régime, au fur et à mesure que les Allemands perdent du terrain, est quand même remise en cause par l’opinion.
    • Mais, par exemple Valentin, qu’on ne peut pas soupçonner d’être particulièrement à gauche, et c’est quelqu’un plutôt de courageux, écrit : « On ne construit pas une maison pendant qu’elle flambe. » Est-ce que c’était raisonnable de penser qu’on pouvait réformer la France ? Que le maréchal Pétain se sacrifie, entretienne un État, une administration, un gouvernement pour protéger la population française, on peut l’envisager. Ce qui est peut-être plus délicat à comprendre, c’est : est-ce qu’on peut réformer un pays alors qu’il est occupé ? Est-ce qu’on peut changer un pays alors qu’il est sous la botte de l’occupant ?
    • Au cabinet de Laval, quels étaient les gens avec qui vous aviez le plus de contacts ?
  • 8 Fin de partie à Vichy
    • Les ultras entrent au gouvernement. Vous les croisez ?
    • Tout en étant conscient que ça ne servait plus à rien…
    • Comment vous vivez les derniers mois de 1944 ? Parce que les événements se précipitent. Pétain continue à voyager ?
    • Pour vous, c’est un espoir qui se lève au moment où les Américains débarquent. Le fait est que le débarquement américain va coïncider avec des exactions de l’armée allemande, notamment à Oradour-sur-Glane.
    • Comment ça se passe concrètement pour vous, après ?
    • Quel regard vous portez sur cette période de la Libération ?
    • Comment vivez-vous le procès Pétain, le procès du Maréchal ?
    • Une expression revient souvent dans vos propos : c’est dans l’ordre des choses… Êtes-vous fataliste ?
    • Après la guerre, n’avez-vous eu jamais la tentation d’un engagement politique ?
    • Qu’est-ce que vous retirez de cette expérience de quatre ans ?
  • Postface
  • Bibliographie
  • Remerciements

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