Histoire du STO Raphaël Spina

Résumé

Le STO est l'inconnu le plus célèbre des années noires. Plus de 600 000 Français – et étrangers – ont été envoyés de force en Allemagne nazie au titre du Service du travail obligatoire. Près de 250 000 réfractaires ont réussi à se cacher, dont 40 000 maquisards. Et des centaines de milliers de " refusants " ont usé de tous les subterfuges possibles pour rester sans devenir clandestins : certificats médicaux de complaisance, retour à la terre, entrée dans les emplois protégés... Phénomène capital, et pourtant largement ignoré, le STO a été victime de simplifications abusives. Tous les réfractaires ne sont pas devenus maquisards. Et les Français ne se sont pas immédiatement rebellés contre cette nouvelle forme de servage. C'est dire que ce livre, fondé sur une large variété de sources souvent inédites, offre une contribution majeure à l'histoire du STO, des origines à sa mémoire. Négociations entre Berlin et Vichy, réactions de l'opinion publique, impacts sur la Résistance et sur la collaboration, calvaire méconnu des travailleurs requis par l'organisation Todt (véritable STO de l'intérieur), vie au coeur du Reich, retour... rien n'échappe à l'analyse qui saisit le drame du STO dans la pluralité de ses aspects. Un ouvrage important, surprenant et exhaustif sur l'instrument emblématique de la collaboration et sur son impact majeur durant la Seconde Guerre mondiale.

Auteur :
Spina, Raphaël
Éditeur :
Paris, Perrin,
Genre :
Essai
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (570 p.)
ISBN :
9782262047573.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Page de Titre
  • Glossaire
  • Introduction générale
  • PREMIÈRE PARTIE . PRÉLÈVEMENTS
    • 1. Le temps du volontariat dirigé
      • Précédents et héritages des deux guerres
      • La France occupée : de la réduction intéressée du chômage à la pénurie de main-d’œuvre
      • La région de Lille : comme en 14-18 ?
      • Recrutés pour l’Allemagne : qui est volontaire et pourquoi ?
    • 2. Volontariat méprisé et Relève désirée
      • Le volontariat et les volontaires : un net rejet par l’opinion
      • Vichy, des réticences au travail en Allemagne…
      • … aux concessions croissantes
      • Faire relever des prisonniers par les travailleurs : une idée venue d’en bas
    • 3. L’appel du 22 juin 1942 et la Relève volontaire
      • Le volontariat français, déclin d’un fait de société
      • En attendant Sauckel : la double radicalisation allemande et vichyste
      • Dramatis personnae Dramatis personnae : entrée en scène des acteurs décisifs (printemps 1942)
      • Le discours lavalien du 22 juin, préparatifs
      • Le discours lavalien du 22 juin, réceptions
      • Créer une « mystique de la Relève Créer une « mystique de la Relève 66 » : un vain déchaînement de propagande
      • Un succès relatif et éphémère
    • 4. La Relève, chronique d’un échec annoncé
      • Raisons sociales et psychologiques d’un fiasco
      • Le refus populaire de la Relève
      • 11 août 1942 : la comédie de Compiègne
      • L’opinion, Compiègne et la « duperie » de la Relève
    • 5. La loi du 4 septembre 1942 ou le premier STO
      • Ultimes négociations et fronde unique de quatre ministres
      • Un dispositif abhorré et efficace
      • Automne 1942 : les ouvriers seuls et impuissants face au premier STO ?
      • Une contrainte physique relative
      • Les signatures des contrats de travail : un critère d’accommodement ?
    • 6. La première ère de la résistance civile aux départs
      • Contestation ouvrière : échec aux propagandistes et arrêt de leurs tournées
      • Grèves, débrayages et manifestations : le symbole avant l’effet concret
      • Une première refusance, un premier réfractariat
      • La zone sud à la traîne des départs
      • 12 octobre 1942 : la grève générale part d’Oullins
      • 20 octobre 1942 : Laval reprend la parole, le monde scandalisé
      • 11 novembre 1942 : l’invasion de la zone sud et ses suites
      • 6 janvier 1943 : le train de Montluçon et les grèves de Firminy, des barouds d’honneur ?
    • 7. La loi du 16 février 1943 : le STO par classes d’âge
      • Décembre 1942-janvier 1943 : offensive et empiétements des services allemands
      • Février 1943 : vers la conscription du travail
      • Une loi plus égalitaire et moins impopulaire ?
      • Les recensements et départs de février-mars : obéissance et crise du moral
    • 8. Essor spontané des désobéissances (mars-avril 1943)
      • Refus du recensement et manifestations sporadiques
      • Des contreparties apparentes au STO jugées insuffisantes
      • Bilan d’une Bilan d’une Aktion réussie
    • 9. Radicalisation du STO et pic ultime de départs (mai-juillet 1943)
      • Vers la troisième action Sauckel
      • Le raidissement de Laval
      • Une répression accentuée
      • Le dernier succès de l’exil massif
    • 10. Trois départs particuliers : étudiants, paysans et travailleurs Todt (été 1943)
      • La fin du sursis étudiant
      • Les paysans face au STO
      • Les rafles sur les chantiers Todt
      • Le STO de l’intérieur : le calvaire oublié des ouvriers Todt
    • 11. Déclin et remise en cause (été 1943)
      • Le brusque effondrement des départs
      • 6 août 1943 : le heurt Laval-Sauckel
      • La troisième action Sauckel, raisons d’un demi-échec
      • 9 septembre 1943 : la mainmise sur la main-d’œuvre italienne de France, une consolation limitée pour les recruteurs et l’opinion
    • 12. Revirement stratégique et trêve des départs (automne 1943)
      • 17 septembre 1943 : les accords Speer-Bichelonne
      • 16 octobre 1943 : accords Laval-Sauckel et suspension des départs
      • Lassitude hivernale et régularisations en entreprises « S »
    • 13. Le spasme ultime du STO (premier semestre 1944)
      • La vaine revanche de Sauckel : vers la loi du 1 La vaine revanche de Sauckel : vers la loi du 1 er février 1944
      • L’opinion entre révolte et expectative
      • Un fiasco des plus prévisibles
      • Rejet et échec des commissions de peignage
      • Les femmes menacées ?
      • Le STO des ministres ultra-collaborationnistes
    • 14. Ultimes expédients et saison des rafles (printemps-été 1944)
      • Le STO-sanction : les départs des prisonniers politiques ou de droit commun
      • L’ère des rafles de rue
      • 23 juin 1944 : arrêt officiel des départs, prolongation de la peur et des rafles
  • DEUXIÈME PARTIE . IMPACTS
    • 15. Révolution nationale sacrifiée et jeunesse trahie
      • STO et faillite du projet social vichyste
      • Un dessein pour la jeunesse remis en cause
      • Le drame des Chantiers de la jeunesse
      • S’échapper de la nasse
      • Les Chantiers croupions, de la visée éducative au travail forcé
      • La mission des chefs de Chantier en Allemagne
    • 16. La grève perlée de l’ordre public
      • Les forces de l’ordre impuissantes et complaisantes
      • Le Commissariat général au STO : dysfonctionnements, infiltrations et faillite
      • Maires et secrétaires de mairie au secours des réfractaires
      • Se démettre de la mairie pour ne pas soumettre au STO
    • 17. La collaboration discréditée et radicalisée
      • Face au STO : Pétain, la stratégie payante du silence ; Laval, l’impopularité jusqu’à la lie
      • La Légion française des combattants : un auxiliaire du STO qui se vide
      • La Jeunesse ouvrière française travaillant en Allemagne (JOFTA) : dérive collaborationniste et fiasco d’un encadrement officiel des requis
      • La Délégation officielle française de Gaston Bruneton : un rouage peu efficace du La Délégation officielle française de Gaston Bruneton : un rouage peu efficace du Deutsche Arbeitsfront nazi
      • Le collaborationnisme idéologique : l’impasse et la fuite en avant
      • Automne et hiver 1944 : les débris civils de la collaboration mis au travail en Allemagne
    • 18. Une société fragilisée
      • Aider les nouveaux absents ?
      • Des solidarités vichystes et collaborationnistes intéressées
      • Les familles à l’épreuve
    • 19. Maintenance d’une économie éprouvée
      • Produire avec moins d’hommes
      • Démoralisation des travailleurs et productivité en berne
      • Les patrons face à la Relève volontaire
      • Les patrons face au travail obligatoire
    • 20. Le STO, un écran à la tragédie juive
      • « Déportation » des travailleurs et incompréhension du sort des Juifs
      • Un nouvel argument pour les antisémites
    • 21. Les chrétiens face au STO
      • Les protestants : une minorité très majoritairement hostile au STO
      • Desservants de paroisses et ordres religieux : une aide dominante au réfractariat
    • 22. La pire crise interne du monde catholique occupé
      • Les occasions manquées d’une hiérarchie catholique divisée
      • 15-21 mars 1943 : la phrase du cardinal Liénart
      • 9 mai 1943 : la timide déclaration des trois cardinaux
      • Le STO, cause de débat théologique
      • Lassitude du STO et dernières prises de position
    • 23. Une « Eglise des catacombes » en Allemagne ?
      • Missionnaire ou réfractaire : l’Action catholique divisée
      • Un désir missionnaire minoritaire, compatible avec le rejet du STO et du nazisme
      • L’aumônerie des travailleurs français en Allemagne : des initiatives spontanées aux audaces d’en haut
      • Une moisson peu abondante par des ouvriers peu nombreux ?
      • Une clandestinité toute relative, des « martyrs » problématiques
      • Une mémoire hésitante
    • 24 . « La contribution allemande à la Résistance . « La contribution allemande à la Résistance 1 » ?
      • Le consensus général des résistants contre le STO
      • Réunifier la nation par la lutte contre le STO
      • Automne 1942-printemps 1943 : le STO, facteur de crise et de division de la Résistance
      • Mai-juillet 1943 : le STO, facteur d’unité de la Résistance
      • Juillet 1943-août 1944 : l’œuvre du Comité d’action contre la déportation
    • 25. Sabotages du STO, modes d’emploi
      • Pousser au refus : dénoncer la « déportation »
      • Sabotage silencieux : faux papiers et infiltrations
      • L’action immédiate : détruire locaux et fichiers
      • La tentation de l’action violente : abattre des exécutants
    • 26. La Résistance renforcée et transformée
      • Travail obligatoire et mutations des effectifs clandestins
      • Une Résistance rajeunie
      • Une Résistance plus rurale et ouvriériste
      • Une Résistance plus masculine pour une France plus « virile »
    • 27. Le Maquis, enfant non voulu du STO
      • Les fermes du « maquis diffus »
      • Naissance du maquis groupé
      • Du réfractaire au combattant
      • Hiver 1943-1944 : du refuge anti-STO attaqué au maquis de combat consolidé
  • TROISIÈME PARTIE . EXPÉRIENCES
    • 28. Les requis : pourquoi l’obéissance ?
      • Une contrainte physique relative, un désarroi efficace
      • Une propagande généralement inopérante
      • Menaces mythiques sur les familles, pressions réelles des familles
      • Pression sociale et peur de la délation
      • Du requis au réfractaire : le permissionnaire défaillant
    • 29. Etre réfractaire
      • Géographie du réfractariat
      • Motivations d’une désobéissance
      • Les chemins du réfractariat : passer la ligne de démarcation ou les frontières
      • Cachette à domicile, chantiers forestiers et fermes : les refuges privilégiés
      • Des risques modérés mais qui vont crescendo
      • Une mémoire très résistantialiste
    • 30. La galaxie des refusants
      • La refusance du côté de l’accommodement : recourir aux officiels
      • Les emplois protégés
      • La refusance-désobéissance : les complicités médicales
      • La refusance ambiguë : l’entrée dans les forces armées et les polices
      • La refusance-compromission : Milice et uniforme allemand
    • 31. Le grand dépaysement
      • De la route de l’exil à l’arrivée chez l’ennemi
      • L’introuvable communauté : clivages et individualismes
      • Hasards de l’affectation et nécessités du travail
      • Souffrir et mourir en terre allemande
    • 32. Vivre chez l’ennemi
      • Acclimatation et accommodements
      • Un collaborationnisme à la portion congrue
      • Esprit de refus et patriotisme de la masse
      • De rares passages à la Résistance organisée
    • 33. Revenir
      • L’hiver terrible 1944-1945 : bombes, faim et exodes
      • Des retours spontanés aux retours organisés
      • La France, enfin…
      • Des hommes changés par l’épreuve ?
    • 34. Travail en Allemagne et épurations
      • Les négriers allemands : Sauckel et Speer seuls punis ?
      • STO et épuration spontanée française
      • Un châtiment légal limité
    • 35. Oublieuse mémoire
      • Les rapatriés : de l’irénisme officiel à l’inéluctable division
      • Une mémoire confidentielle
      • Georges Marchais : une simple histoire de Français
    • 36. Une Fédération gardienne du souvenir
      • Sept décennies d’unité et de stabilité rarement égalées
      • Une Fédération plus transpartisane qu’apolitique
      • Adoption risquée des valeurs résistantialistes et reconstructions du passé
    • 37. Le Titre de la discorde ou la querelle de soixante ans
      • « Déportés du travail », oui ou non ?
      • La IV La IV e République, ou l’ère de la bataille parlementaire
      • La V La V e République ou la phase judiciaire et l’ultime défaite (1958-1992)
      • Les deux Allemagnes, consolation paradoxale des requis français
      • 1993-2006 : l’amertume jusqu’à la lie
      • 2006-2008 : le président Jean Chaize tranche le nœud gordien
  • Conclusion générale
  • Chronologie
  • Sources principales et bibliographie
    • I. ARCHIVES
      • 1) Archives nationales
        • Chef de l’Etat français
        • Présidence du Conseil
        • Ministère du Travail
        • Ministère de l’Intérieur
        • Chantiers de la jeunesse
        • Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale
        • Fonds privés
      • 2) Autres fonds en région parisienne
        • Centre de documentation juive contemporaine
        • Institut d’histoire du temps présent
        • Préfecture de police de Paris
        • Fédération nationale des victimes et rescapés des camps nazis du travail forcé (ex-Fédération nationale des déportés du travail)
      • 3) Autres archives
        • Archives départementales du Rhône, Lyon
        • Archives privées
      • 4) Entretiens oraux
    • II. SOURCES PUBLIÉES : ACTEURS ET TÉMOINS
      • 1) Le STO vu par les Allemands
      • 2) Le STO vu par Vichy
        • Ce qui se dit à l’époque
        • Ce qui s’écrit après la guerre
        • Contre-propagande
        • Témoignages de requis
    • III. OUVRAGES SUR LA GUERRE ET LE STO
      • 1) Le contexte de l’Occupation
        • Ouvrages généraux
        • La vie économique
        • L’Etat français à l’action
      • 2) Monographies locales et régionales
        • Villes
        • Départements ou régions
      • 3) Opinion publique, institutions civiles et catégories sociales
        • Etudes sur l’opinion
        • Mondes ouvriers
        • Sur la jeunesse
        • Milieux religieux
      • 4) Résistance et résistants
        • Milieux et mouvements
    • IV. Le STO et le travail forcé en France et en Europe
      • 1) Généralités
        • Filmographie
      • 2) Le STO, dimensions locales
      • 3) Le STO en entreprise
      • 4) Propagande en faveur du STO
      • 5) Profils et comportements
        • Les volontaires
        • Les requis des Chantiers de la jeunesse
        • Sur le réfractariat
        • Du rejet du STO aux maquis
        • Les travailleurs forcés en Allemagne
  • Remerciements
  • Notes
    • Introduction générale
    • PREMIÈRE PARTIE. PRÉLÈVEMENTS
      • 1. Le temps du volontariat dirigé
      • 2. Volontariat méprisé et Relève désirée
      • 3. L’appel du 22 juin 1942 et la Relève volontaire
      • 4. La Relève, chronique d’un échec annoncé
      • 5. La loi du 4 septembre 1942 ou le premier STO
      • 6. La première ère de la résistance civile aux départs
      • 7. La loi du 16 février 1943 : le STO par classes d’âge
      • 8. Essor spontané des désobéissances (mars-avril 1943)
      • 9. Radicalisation du STO et pic ultime de départs (mai-juillet 1943)
      • 10. Trois départs particuliers : étudiants, paysans et travailleurs Todt (été 1943)
      • 11. Déclin et remise en cause (été 1943)
      • 12. Revirement stratégique et trêve des départs (automne 1943)
      • 13. Le spasme ultime du STO (premier semestre 1944)
      • 14. Ultimes expédients et saison des rafles (printemps-été 1944)
    • DEUXIÈME PARTIE. IMPACTS
      • 15. Révolution nationale sacrifiée et jeunesse trahie
      • 16. La grève perlée de l’ordre public
      • 17. La collaboration discréditée et radicalisée
      • 18. Une société fragilisée
      • 19. Maintenance d’une économie éprouvée
      • 21. Les chrétiens face au STO
      • 22. La pire crise interne du monde catholique occupé
      • 23. Une « Eglise des catacombes » en Allemagne ?
      • 24. « La contribution allemande à la Résistance » ?
      • 25. Sabotages du STO, modes d’emploi
      • 26. La Résistance renforcée et transformée
      • 27. Le Maquis, enfant non voulu du STO
    • TROISIÈME PARTIE. EXPÉRIENCES
      • 28. Les requis : pourquoi l’obéissance ?
      • 29. Etre réfractaire
      • 30. La galaxie des refusants
      • 31. Le grand dépaysement
      • 32. Vivre chez l’ennemi
      • 33. Revenir
      • 34. Travail en Allemagne et épurations
      • 35. Oublieuse mémoire
      • 36. Une Fédération gardienne du souvenir
      • 37. Le titre de la discorde ou la querelle de soixante ans
    • Conclusion générale

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