La révolution du langage poétique : l'avant-garde à la fin du XIXe siècle, Lautréamont et Mallarmé Julia Kristeva

Résumé

Le langage poétique est ce lieu où la jouissance ne passe par le code social que pour le transformer. Il introduit donc dans les structures linguistiques et la constitution du sujet parlant une rupture totale. Il faut lire le langage poétique comme une pratique sémiotique, qui agence une nouvelle configuration dans le temps de l'énonciation et la signification. Lautréamont et Mallarmé sont les noms que porte, à la fin du XIXe siècle, cette expérience bouleversant la phonétique, le lexique, la syntaxe, les relations logiques, en même temps que l'"ego transcendantal". Dans la crisè de l'Etat bourgeois, du droit paternel, de la religion, un sujet et son discours, qui se maintenaient depuis deux mille ans, s'effondrent. L'avant-garde du XXe siècle opère, en l'approfondissant, depuis cette révolution.

Auteur :
Kristeva, Julia (1941-....)
Éditeur :
Paris, Points,
Collection :
Points
Genre :
Essai
Langue :
français.
Note :
Bibliogr., 14 p.
Mots-clés :
Nom de personne :
Lautréamont 1846-1870 -- Critique et interprétation | Mallarmé Stéphane 1842-1898 -- Critique et interprétation
Nom commun :
Poésie française -- 19e siècle -- Esthétique
Description du livre original :
1 vol. (633 p.) : ill. ; 18 cm
ISBN :
9782757873724.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • A. PRÉLIMINAIRES THÉORIQUES
    • I. Sémiotique et symbolique
      • 1. Le sujet phénoménologique de l’énonciation.
      • 2. La « chora » sémiotique : ordonnancement des pulsions.
      • 3. Le sens hylétique de Husserl : une thèse naturelle commandée par le sujet jugeant.
      • 4. Le sens pré-supposé de Hjelmslev.
      • 5. Le thétique : rupture et/ou frontière.
      • 6. Le miroir et la castration posant le sujet absent du signifiant.
      • 7. La signification selon Frege : énonciation et dénotation.
      • 8. L’effraction du thétique : la « mimesis ».
      • 9. Le symbolique labile. Les substitutions dans le symbolique : le fétichisme.
      • 10. Le procès de la signifiance.
      • 11. De la poésie qui n’est pas un meurtre.
      • 12. Géno-texte et phéno-texte.
      • 13. Quatre pratiques signifiantes.
      • Notes
    • II. La négativité : le rejet
      • 1. Le quatrième « terme » de la dialectique.
      • 2. La « force » indépendante et subjuguée de Hegel.
      • 3. La négativité transversale au jugement thétique.
      • 4. « Kinesis », « cura », « désir ».
      • 5. Le désir humanitaire.
      • 6. La non-contradiction : la paix neutre.
      • 7. Le repoussement selon Freud. Le rejet.
      • Notes
    • III. L’hétérogène
      • 1. Dichotomie et hétéronomie des pulsions.
      • 2. Frayage, stase et moment thétique.
      • 3. L’économie homologique du « representamen ».
      • 4. A travers le principe de la langue.
      • 5. Scepticisme et nihilisme selon Hegel et dans le texte.
      • Notes
    • IV. La pratique
      • 1. L’expérience n’est pas la pratique.
      • 2. Le sujet atomique de la pratique dans le marxisme.
      • 3. Le rappel de la rupture dans la pratique : l’expérience pratique.
      • 4. Le texte comme pratique distingué du discours transférentiel.
      • 5. Le deuxième renversement de la dialectique : après l’économie politique, l’esthétique.
      • 6. « Les Chants de Maldoror » et les « Poésies ». Rire — cette pratique.
      • 7. La dépense d’une conclusion logique : « Igitur ».
  • B. LE DISPOSITIF SÉMIOTIQUE DU TEXTE
    • I. Rythmes phoniques et sémantiques
      • 1. Contrainte rythmique et contrainte syntaxique.
      • 2. Phonétique, phonologie et bases pulsionnelles.
      • 3. La transposition, le déplacement, la condensation.
      • 4. « Prose ».
        • STROPHE I.
        • STROPHE II.
        • STROPHE IV.
        • STROPHE V.
        • STROPHE VI.
        • STROPHE IX.
        • STROPHE X.
        • STROPHE XI.
      • Notes
    • II. Syntaxe et composition
      • 1. Discours holophrastique, aphasie dynamique et linéarisation.
      • 2. « Un coup de dés » : suppressions non récupérables et emboîtements infinis-indéfinis.
        • UN COUP DE DÉS JAMAIS N’ABOLIRA LE HASARD.
      • 3. Composition du texte.
      • Notes
    • III. Instances du discours et altération du sujet
      • 1. Locution et fiction.
      • 2. Le dédoublement de l’instance subjective :
        « Les Chants de Maldoror ».
      • 3. Qui est « tu » ?
      • 4. Personnages : ex-centrement de « je », multiplication de « il ».
      • Notes
    • IV. Le contexte présupposé
      • 1. Une présupposition généralisée.
      • 2. Les « Poésies » dans leur contexte. Fonction métalinguistique.
      • 3. Transformations d’opposition et de permutation.
      • 5. Transformations indéfinies.
      • Notes
  • C. L’ÉTAT ET LE MYSTÈRE
    • I. Le texte a l’intérieur d’une formation économique et sociale
      • 1. Une dis-position du procès.
      • 2. Le futur antérieur.
      • 3. Une pratique pas du tout inerte.
      • 4. La Troisième République fétichiste.
      • Notes
    • II. Maintien et limitation du pouvoir et de la conscience de classe
      • 1. La lutte des classes en France selon Marx.
      • 2. L’illusion de l’État d’être l’ensemble de tous les ensembles.
      • 3. La conscience de classe selon Marx et Lukacs : un tribut à la production.
      • 4. Analyser les « désirs » avant de connaître les lois. Les élites.
      • 5. La droite et la gauche dans la course au pouvoir.
      • 6. Une critique droitière de la société productrice ou de consommation.
      • 7. Le Centre électrique : abris de la recherche symboliste, point de chute pour l’expérience du sujet.
      • 8. Mallarmé s’installe ironiquement pendant la Commune.
      • 9. Lautréamont ou la Commune manquée.
      • Notes
    • III. L’anarchisme politique ou autre
      • 1. Une riposte aux clôtures sociales et symboliques : lever tout interdit.
      • 2. L’écrivain-anarchiste prudent.
      • 3. Le livre comme un attentat.
      • 4. Les structures indésirables de l’État parlementaire.
      • 5. Apologie du sujet écrivant : le producteur anonyme.
      • Notes
    • IV. Le mariage et la fonction paternelle
      • 1. La famille : compromis nécessaire à l’effectuation signifiante.
      • 2. La paternité symbolique et la jouissance interdite de Mallarmé : « Hérodiade ».
      • 3. Le clivage entre rapport de production et rapport de reproduction. La mère refoulée ou la génitalité insignifiable.
      • 4. L’« artiste »-dépositaire du pouvoir symbolique dans la République bourgeoise.
      • 5. La deuxième naissance (symbolique) de Ducasse : Maldoror.
      • Notes
    • V. Le mystère-doublure du code social
      • 1. L’initiation-intermédiaire entre le sujet et sa soumission à la loi étatique.
      • 2. Une société sans héros : la République bourgeoise.
      • 3. La mère phallique — mère de poètes et de héros.
      • 4. La religion esthétique tenant lieu du mystère dans l’État bourgeois.
      • 5. Une socialisation de l’érotisme.
      • Notes
    • VI. L’instance du pouvoir à sujet absent
      • 1. Les salons.
      • 2. La femme maîtresse ou « aux pieds ».
      • 3. L’argent, l’auteur et le lecteur.
      • Notes
    • VII. La traversée des frontières
      • 1. Colonialisme et nationalisme bourgeois. Les « décadents » cosmopolites.
      • 2. Mallarmé et Hegel.
      • 3. Mallarmé et l’anglais.
      • Notes
    • VIII. A la recherche d’une souveraineté : le héros, le théâtre, le chant
      • 1. Deux conceptions de la souveraineté : le prêtre sacrificateur et le garçon turbulent.
      • 2. Le compromis chrétien.
      • 3. Le regain spiritualiste à la fin du siècle.
      • 4. Mallarmé et les religions.
      • 5. Maldoror contre le Tout-Puissant : le chant contre le symbolique.
      • 6. Le théâtre du héros chez Mallarmé : le « Livre ».
      • 7. L’enfant ou la mise à mort du père. Le fils mort et/ou l’auteur vivant : « Tombeau pour Anatole ».
      • 8. L’auteur ou la danseuse.
      • 9. Des textes séparés.
      • Notes
  • Furieux d’intelligence
  • Bibliographie
    • 1. Philosophie, psychanalyse, théorie.
    • 2. Linguistique et sémiotique.
    • 3. Littérature, histoire, société.
  • Repères chronologiques

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