Histoire d'une République fragile : 1905-2015, comment en sommes-nous arrivés là ? sous la direction d'Emmanuel Laurentin avec la collaboration de Séverine Liatard, Anaïs Kien et Perrine Kervran [entretiens avec] Émile Chabal, Martine Cohen, Jean-Philippe Dedieu... [et al.]

Résumé

Comment l'histoire longue de la République française, de ses promesses et de ses impasses, peut-elle aider à comprendre les attentats de janvier 2015 ? Que s'est-il passé, de la décolonisation à la fin des années 1980, quand la France s'est mise à rêver d'une République métissée ? Pourquoi les politiques se sont-ils montrés aussi surpris, dans les années 1990, du retour des religions dans l'espace public ? Comment la question de l'identité nationale a-t-elle resurgi dans le débat public depuis une quinzaine d'années ? Le terrorisme n'est pas un phénomène nouveau en France : depuis les années 1880 et tout au long du XXe siècle, la République a essuyé toutes sortes de contestations et d'attentats. Au cours de son histoire mouvementée, elle a sans cesse dû s'adapter aux mutations de la société française, et entendre ses revendications.

Auteur  :
sous la direction d'Emmanuel Laurentin
Directeur de la pub :
Laurentin, Emmanuel (1960-....)
Éditeur :
[Paris], Fayard,
Genre :
Essai
Langue :
français.
Note :
Issu d'une série d'émissions diffusées sur France Culture en janvier 2015 dans "La fabrique de l'histoire"Bibliogr. p. 197-198
Mots-clés :
Nom commun :
Identité collective -- France -- 1800- | Terrorisme -- France -- 1800- | Religion et État -- France -- 1800-
Nom géographique :
France -- Politique et gouvernement -- 1789-
Description du livre original :
1 vol. (202 p.) ; 22 cm
ISBN :
9782213686844.
Domaine public :
Non
Téléchargement du livre au format PDF pour « Histoire d'une République fragile »

Table des matières

  • TABLE
  • Pourquoi la République
    Emmanuel Laurentin
  • PARTIE I Les contestations de la République
    1871-1990
    • 1 Unifier la République :
      les contestations politiques
      et la place du religieux en France
      au début de la IIIe République
      (Arnaud-Dominique Houte)
      • La République a peiné à s’implanter en France.
      • La IIIe République cherche à se fonder sur un ensemble de grands principes.
      • Les républicains de l’époque construisent la IIIe République sur une mystique du rassemblement.
      • Les étrangers sont déjà très nombreux sur le territoire français.
      • La IIIe République n’a pas l’intention de bouleverser l’ordre social.
      • La République fait de la salle de classe un champ de bataille, où elle s’oppose notamment aux forces catholiques.
      • La question de la place de l’Église, au début du XXe siècle, est en fait une question politique, et non un débat religieux.
    • 2 La fin de l’union sacrée :
      les questions sociales et migratoires
      de l’entre-deux-guerres
      (Gérard Noiriel)
      • Marc Bloch, dans ce texte écrit au début de la Seconde Guerre mondiale, exprime l’attachement d’un homme né avec la République et qui veut la voir continuer à défendre ses valeurs.
      • Après l’union sacrée de la Première Guerre mondiale, beaucoup de critiques émergent dans l’entre-deux-guerres au sujet des promesses non tenues du modèle républicain.
      • Dans l’espace colonial, des voix s’élèvent pour dénoncer l’inégalité des droits.
      • La lente dérive autoritaire de la République au cours des années 1930.
      • Les professions libérales entraînent la république dans la dérive du pétainisme.
      • Il ne faut pas idéaliser le passé.
    • 3 Après l’empire :
      les idéaux politiques face
      aux nouvelles réalités sociales
      1970-2000
      (Émile Chabal)
      • Les années 1970 constituent un tournant.
      • Le choc de la décolonisation est pour beaucoup dans ce trouble de la République.
      • Aujourd’hui, les tensions liées à l’intégration des musulmans sont provisoires.
      • Certaines classes populaires et étrangères, qui trouvaient un espace de militantisme au sein du PCF, se trouvent orphelines de leur espace d’expression politique après la chute du mur de Berlin.
    •    
       
  • PARTIE II De la décolonisation
    au rêve d’une France métissée
    1905-1985
    • 1 Ruptures et filiation :
      la France et l’Algérie après l’indépendance
      (Benjamin Stora)
      • Le rapport de la République à ceux qui ont voulu la décolonisation est complexe.
      • Des liens politiques entre l’Algérie et la France auraient pu se tisser lorsque l’Algérie indépendante embrasse le modèle républicain.
      • L’expérience algérienne présentait donc un mélange entre la laïcité républicaine et la présence d’une religion forte comme l’islam.
      • Dans les années 1960, les Algériens vivant en France y tiennent une place particulière.
      • L’installation de la communauté juive algérienne en France n’est pas du tout perçue de la même manière.
    • 2 La place de l’immigration dans la France
      des années 1950-1970
      (Jean-Philippe Dedieu)
      • La décolonisation, de la fin des années 1950 au début des années 1960, provoque une très forte augmentation des flux migratoires en provenance des territoires africains sous administration française.
      • Pendant les années 1970, l’immigration subsaharienne est souvent engagée dans la lutte sociale.
      • Sous Valéry Giscard d’Estaing sont mises en place des politiques que les historiens, aujourd’hui, qualifient de racistes.
      • La crise économique des années 1970, où le chômage devient de masse et récurrent, est le moment où un parti nouveau apparaît : le Front national. Il décide de prendre pour argument : « Deux millions de chômeurs = deux millions d’immigrés. »
    • 3 La politique du camouflet :
      la place des citoyens
      descendants d’immigrants
      dans les années 1980
      (Nacira Guénif-Souilamas)
      • Les motifs que ce jeune homme invoque pour marcher 1 200 kilomètres en 55 jours, durant cet automne 1983, résonnent comme un avertissement. Il ne sera pas entendu.
      • Équation 1 : Jeune + Arabe = problème.
      • Équation 2 : intégration = discrimination.
      • Équation 3 : France = coloniale ≠ postcoloniale.
      • Équation 4 : problème social = problème racial.
      • Équation 5 : peuplement + immigration = population surveillée.
    •    
       
  • PARTIE III Le retour du religieux,
    l’arrivée des intégrismes
    1988-2015
    • 1 Flux et reflux :
      les années 1980 et le retour du religieux
      (Jean-Louis Schlegel)
      • À la fin des années 1980, la pensée religieuse, la spiritualité reviennent dans le débat public alors que l’on pensait que c’était une question réglée.
      • Durant les années 1960-1970, on était persuadé que la France se déchristianisait inéluctablement.
      • Dans les années 1980, diverses manifestations simultanées signifièrent le retour du religieux.
      • Les réactions à l’attentat de 1988 donnent l’impression d’une sorte de démarque anticipée de celles provoquées par l’attentat de Charlie Hebdo.
      • Ce retour à la foi a pris place dans un contexte historique plus vaste de retour aux anciennes valeurs.
      • Après le mouvement de l’école libre, les écoles confessionnelles, de toutes religions, se sont multipliées.
      • Face au retour du religieux, la réaction a été progressive.
      • Contrairement à ce que l’on croyait, le religieux et les religions ne disparaissent pas, en tout cas pas selon le schéma de recul simple qu’on entrevoyait.
      • Dans les années 1980, l’intégrisme catholique flirte souvent avec le FN.
      • Le retour sur la place publique du religieux a cristallisé les oppositions et les heurts avec les militants de la laïcité.
      • Les débats autour du pacs, en 1999, et ceux, récents, autour du mariage homosexuel ont donné lieu à une alliance entre certains courants de l’islam, du judaïsme et du catholicisme.
    • 2 Unité républicaine, uniformité culturelle :
      la fabrication du « problème musulman »
      (Abdellali Hajjat)
      • L’idée que le voile en tant que tel pose problème apparaît en 1989, avec l’affaire de Creil.
      • L’événement qui inaugure la création du « problème musulman » en France n’est pas tant 1989, mais les grèves ouvrières de 1981-1984.
      • Aujourd’hui, on parle de l’unité nationale, de l’unité retrouvée après les attentats. L’idée maîtresse de la République est de fabriquer de l’unité à partir d’une diversité.
      • Le conflit sur le voile survient après les grandes luttes féministes des années 1970.
      • Depuis vingt-cinq ans, l’islamisme est plus visible dans l’espace public.
      • La question déterminante est : quelles sont les connaissances sur l’islam mobilisées par les responsables politiques pour mener leur action publique ?
    • 3 Ce qu’on entend par « communauté juive » :
      la place des juifs en France
      depuis les années 1970
      (Martine Cohen)
      • Ces vingt-cinq dernières années, quatre questions se sont posées à la communauté juive organisée.
      • En 1980, lorsque survient l’attentat de la rue Copernic, la société française est au début de son travail sur la mémoire de la période de Vichy.
      • Les évolutions de la laïcité constituent une question plus récente pour les juifs de France et pour la communauté organisée.
      • L’autre point de tension, lié à un contexte général de politique internationale, est le rapport de la France à Israël.
      • L’arrivée des juifs d’Afrique du Nord, à la fin des années 1950 et au début des années 1960, a changé le visage de cette communauté juive organisée.
      • Depuis le début des années 2000, un nouvel antisémitisme est perceptible sur le territoire de la République, qui donne lieu à une tension avec l’État français.
      • Les années 1970-1980 ont été des années de valorisation du droit à la différence, pendant lesquelles prédominait une vision positive de l’affirmation des identités collectives.
    •    
       
  • PARTIE IV La querelle de l’identité nationale
    1905-2015
    • 1 Les origines de la notion de race
      dans la culture française
      (Carole Reynaud-Paligot)
      • Une culture raciale s’installe dans les nations occidentales dès le XIXe siècle.
      • La racialisation des identités nationales.
      • Le métissage est valorisé, mais uniquement « entre races proches ».
      • Les deux composantes de l’identité nationale française.
    • 2 L’intégration impérative :
      la République face à ses jeunes
      (Ivan Jablonka)
      • Délinquance et intégration.
      • Les discours sur l’intégration relèvent d’une structure de pensée qui comporte plusieurs volets.
      • Cette assimilation est le territoire de justification du geste républicain.
      • La matrice de la République, c’est la passion de l’unité nationale.
      • Il y a un énorme écart entre les discours ministériels et la vie dans les écoles, la réalité du terrain telle que la connaît un enseignant dans une banlieue parisienne, de Marseille ou de Lyon.
      • Depuis les années 1970, la jeunesse issue de l’immigration est désignée comme un problème, le problème.
    • 3 Tenants et aboutissants
      du concept d’identité nationale
      (Nancy Green)
      • L’expression identité nationale en tant que telle ne veut rien dire. C’est l’usage politique que l’on en fait qui pose problème.
      • Une autre faille du concept de l’identité nationale est que l’on oublie que des gens, et même des pays, ont des identités multiples.
      • À propos du 7-9 janvier, on a parlé d’un « 11 septembre français ».
    •    
       
  • PARTIE V La France,
    scène du terrorisme international
    1982-2015
    • 1 Les attentats politiques en France
      de l’Ancien Régime
      à la fin du XIXe siècle
      (Karine Salomé)
      • Émile Henry est un anarchiste qui, au XIXe siècle, commet deux attentats sur le sol français.
      • On peut trouver une certaine continuité entre l’attentat du XIXe siècle et le régicide et le tyrannicide des siècles précédents.
      • Les motivations politiques des auteurs d’attentats ne sont pas considérées par la presse de l’époque.
    • 2 Le développement
      du terrorisme multiforme
      dans les années 1970
      (Gilles Ferragu)
      • Dans les années 1980, le danger terroriste est réel.
      • François Mitterrand parle de « violence politique », donc reconnaît le caractère politique de l’action attentiste. Il évite au maximum le terme « terrorisme ».
      • L’histoire du terrorisme est extrêmement connectée.
      • Il y a une tradition française de la violence politique, nourrie de l’idée qu’avec elle un individu seul peut bouleverser le système politique et, de là, transformer la société.
      • Face au terrorisme, les États ont rapidement cherché une solution internationale.
      • L’enjeu du terrorisme, c’est la légitimité.
    • 3 L’émergence
      du mouvement djihadiste mondial
      (Michaël Prazan)
      • Au début des années 1990, un monde en remplace un autre ; une idéologie supplante une défaite idéologique.
      • Après l’Afghanistan, lorsque les combattants rentrent chez eux, notamment en Algérie, la « galaxie » djihadiste se forme.
      • Cette nouvelle idéologie qui sous-tend l’action terroriste djihadiste entretient avec le passé terroriste international un rapport de filiation.
      • La création d’un mouvement terroriste entraîne très vite, au sein de ce mouvement, des fractures, des dissidences.
      • Le but de ces mouvements djihadistes est la conquête du monde.
      • Les relations entre les anciennes figures du terrorisme international des années 1970-1980, liées avec l’extrême gauche, et ce nouveau terrorisme sont complexes.
    •    
       
  • INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
  • NOTICES BIOGRAPHIQUES
    des auteurs de cet ouvrage
  • REMERCIEMENTS

Commentaires

Laisser un commentaire sur ce livre