Dom Juan Molière

Auteur  :
Molière
Éditeur :
iDlivre
Langue :
français.
Domaine public :
Oui
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Table des matières

  • Les personnages :
  • ACTE I
    • Scène première : SGANARELLE, GUSMAN.
    • Scène II : DOM JUAN, SGANARELLE.
    • Scène III : DONE ELVIRE, DOM JUAN, SGANARELLE.
  • ACTE II
    • Scène première : CHARLOTTE, PIERROT.
    • Scène II : DOM JUAN, SGANARELLE, CHARLOTTE.
    • Scène III : DOM JUAN, SGANARELLE, PIERROT, CHARLOTTE.
    • Scène IV : DOM JUAN, SGANARELLE, CHARLOTTE, MATHURINE.
    • SGANARELLE, apercevant Mathurine: Ah! ah!
      MATHURINE, à Dom Juan: Monsieur, que faites-vous donc là avec Charlotte? Est-ce que vous lui parlez d'amour aussi?
      DOM JUAN, à Mathurine: Non, au contraire, c'est elle qui me témoignait une envie d'être ma femme, et je lui répondais que j'étais engagé à vous.
      CHARLOTTE: Qu'est-ce que c'est donc que vous veut Mathurine?
      DOM JUAN, bas, à Charlotte: Elle est jalouse de me voir vous parler, et voudrait bien que je l'épousasse; mais je lui dis que c'est vous que je veux.
      MATHURINE: Quoi? Charlotte...
      DOM JUAN, bas, à Mathurine: Tout ce que vous lui direz sera inutile; elle s'est mis cela dans la tête.
      CHARLOTTE: Quement donc! Mathurine...
      DOM JUAN, bas, à Charlotte: C'est en vain que vous lui parlerez; vous ne lui ôterez point cette fantaisie.
      MATHURINE: Est-ce que...?
      DOM JUAN, bas, à Mathurine: Il n'y a pas moyen de lui faire entendre raison.
      CHARLOTTE: Je voudrais...
      DOM JUAN, bas, à Charlotte: Elle est obstinée comme tous les diables.
      MATHURINE: Vraiment.
      DOM JUAN, bas, à Mathurine: Ne lui dites rien, c'est une folle.
      CHARLOTTE: Je pense...
      DOM JUAN, bas, à Charlotte: Laissez-la là, c'est une extravagante.
      MATHURINE: Non, non: il faut que je lui parle.
      CHARLOTTE: Je veux voir un peu ses raisons.
      MATHURINE: Quoi?
      DOM JUAN, bas, à Mathurine: Je gage qu'elle va vous dire que je lui ai promis de l'épouser.
      CHARLOTTE: Je...
      DOM JUAN, bas, à Charlotte: Gageons qu'elle vous soutiendra que je lui ai donné parole de la prendre pour femme.
      MATHURINE: Holà! Charlotte, ça n'est pas bien de courir sur le marché des autres.
      CHARLOTTE: Ça n'est pas honnête, Mathurine, d'être jalouse que Monsieur me parle.
      MATHURINE: C'est moi que Monsieur a vue la première.
      CHARLOTTE: S'il vous a vue la première, il m'a vue la seconde, et m'a promis de m'épouser.
      DOM JUAN, bas, à Mathurine: Eh bien! que vous ai-je dit?
      MATHURINE: Je vous baise les mains, c'est moi, et non pas vous, qu'il a promis d'épouser.
      DOM JUAN, bas, à Charlotte: N'ai-je pas deviné?
      CHARLOTTE: à d'autres, je vous prie; c'est moi, vous dis-je.
      MATHURINE: Vous vous moquez des gens; c'est moi, encore un coup.
      CHARLOTTE: Le vlà qui est pour le dire, si je n'ai pas raison.
      MATHURINE: Le vlà qui est pour me démentir, si je ne dis pas vrai.
      CHARLOTTE: Est-ce, Monsieur, que vous lui avez promis de l'épouser?
      DOM JUAN, bas, à Charlotte: Vous vous raillez de moi.
      MATHURINE: Est-il vrai, Monsieur, que vous lui avez donné parole d'être son mari?
      DOM JUAN, bas, à Mathurine: Pouvez-vous avoir cette pensée?
      CHARLOTTE: Vous voyez qu'al le soutient.
      DOM JUAN, bas, à Charlotte: Laissez-la faire.
      MATHURINE: Vous êtes témoin comme al l'assure.
      DOM JUAN, bas, à Mathurine: Laissez-la dire.
      CHARLOTTE: Non, non: il faut savoir la vérité.
      MATHURINE: Il est question de juger ça.
      CHARLOTTE: Oui, Mathurine, je veux que Monsieur vous montre votre bec jaune.
      MATHURINE: Oui, Charlotte, je veux que Monsieur vous rende un peu camuse.
      CHARLOTTE: Monsieur, vuidez la querelle, s'il vous plaît.
      MATHURINE: Mettez-nous d'accord, Monsieur.
      CHARLOTTE, à Mathurine: Vous allez voir.
      MATHURINE, à Charlotte: Vous allez voir vous-même.
      CHARLOTTE, à Dom Juan: Dites.
      MATHURINE, à Dom Juan: Parlez.
      DOM JUAN, embarassé, leur dit à toutes deux: Que voulez-vous que je dise? Vous soutenez également toutes deux que je vous ai promis de vous prendre pour femmes. Est-ce que chacune de vous ne sait pas ce qui en est, sans qu'il soit nécessaire que je m'explique davantage? Pourquoi m'obliger là-dessus à des redites? Celle à qui j'ai promis effectivement n'a-t-elle pas en elle-même de quoi se moquer des discours de l'autre, et doit-elle se mettre en peine, pourvu que j'accomplisse ma promesse? Tous les discours n'avancent point les choses; il faut faire et non pas dire, et les effets décident mieux que les paroles. Aussi n'est-ce rien que par là que je vous veux mettre d'accord, et l'on verra, quand je me marierai, laquelle des deux a mon cOEur. (Bas, à Mathurine.) Laissez-lui croire ce qu'elle voudra. (Bas, à Charlotte.) Laissez-la se flatter dans son imagination. (Bas, à Mathurine.) Je vous adore. (Bas, à Charlotte.) Je suis tout à vous. (Bas, à Mathurine.) Tous les visages sont laids auprès du vôtre. (Bas, à Charlotte.) On ne peut plus souffrir les autres quand on vous a vue. J'ai un petit ordre à donner; je viens vous retrouver dans un quart d'heure.
      CHARLOTTE, à Mathurine: Je suis celle qu'il aime, au moins.
      MATHURINE: C'est moi qu'il épousera.
      SGANARELLE: Ah! pauvres filles que vous êtes, j'ai pitié de votre innocence, et je ne puis souffrir de vous voir courir à votre malheur. Croyez-moi l'une et l'autre: ne vous amusez point à tous les contes qu'on vous fait, et demeurez dans votre village.
      DOM JUAN, revenant: Je voudrais bien savoir pourquoi Sganarelle ne me suit pas.
      SGANARELLE: Mon maître est un fourbe; il n'a dessein que de vous abuser, et en a bien abusé d'autres; c'est l'épouseur du genre humain, et. (Il aperçoit Dom Juan.) Cela est faux; et quiconque vous dira cela, vous lui devez dire qu'il en a menti. Mon maître n'est point l'épouseur du genre humain, il n'est point fourbe, il n'a pas dessein de vous tromper, et n'en a point abusé d'autres. Ah! tenez, le voilà; demandez-le plutôt à lui-même.
      DOM JUAN: Oui.
      SGANARELLE: Monsieur, comme le monde est plein de médisants, je vais au-devant des choses; et je leur disais que, si quelqu'un leur venait dire du mal de vous, elles se gardassent bien de le croire, et ne manquassent pas de lui dire qu'il en aurait menti.
      DOM JUAN: Sganarelle.
      SGANARELLE: Oui, Monsieur est homme d'honneur, je le garantis tel.
      DOM JUAN: Hon!
      SGANARELLE: Ce sont des impertinents.
    • Scène V : DOM JUAN, LA RAMÉE, CHARLOTTE, MATHURINE, SGANARELLE
  • ACTE III
    • Scène première : DOM JUAN, en habit de campagne, SGANARELLE, en habit de médecin.
    • Scène II : Dom Juan, Sganarelle, un pauvre.
    • Scène III : DOM JUAN, DOM CARLOS, SGANARELLE.
    • Scène IV : DOM ALONSE, et trois Suivants, DOM CARLOS, DOM JUAN, SGANARELLE.
    • Scène V : DOM JUAN, SGANARELLE.
  • ACTE IV
    • Scène première : DOM JUAN, SGANARELLE.
    • Scène II : DOM JUAN, LA VIOLETTE, SGANARELLE
    • Scène III : DOM JUAN, M. DIMANCHE, SGANARELLE, Suite.
    • Scène IV : DOM LOUIS, DOM JUAN, LA VIOLETTE, SGANARELLE.
    • Scène V : DOM JUAN, SGANARELLE.
    • Scène VI : DOM JUAN, DONE ELVIRE, RAGOTIN, SGANARELLE.
    • Scène VII : DOM JUAN, SGANARELLE, Suite.
    • Scène VIII : DOM JUAN, LA STATUE DU COMMANDEUR, qui vient se mettre à table, SGANARELLE, Suite.
  • ACTE V
    • Scène première : DOM LOUIS, DOM JUAN, SGANARELLE.
    • Scène II : DOM JUAN, SGANARELLE.
    • Scène III : DOM CARLOS, DOM JUAN, SGANARELLE.
    • DOM CARLOS: Dom Juan, je vous trouve à propos, et suis bien aise de vous parler ici plutôt que chez vous, pour vous demander vos résolutions. Vous savez que ce soin me regarde, et que je me suis en votre présence chargé de cette affaire. Pour moi, je ne le cèle point, je souhaite fort que les choses aillent dans la douceur; et il n'y a rien que je ne fasse pour porter votre esprit à vouloir prendre cette voie, et pour vous voir publiquement confirmer à ma sOEur le nom de votre femme.
      DOM JUAN, d'un ton hypocrite: Hélas! je voudrais bien, de tout mon cOEur, vous donner la satisfaction que vous souhaitez; mais le Ciel s'y oppose directement: il a inspiré à mon âme le dessein de changer de vie, et je n'ai point d'autres pensées maintenant que de quitter entièrement tous les attachements du monde, de me dépouiller au plus tôt de toutes sortes de vanités, et de corriger désormais par une austère conduite tous les dérèglements criminels où m'a porté le feu d'une aveugle jeunesse.
      DOM CARLOS: Ce dessein, Dom Juan, ne choque point ce que je dis; et la compagnie d'une femme légitime peut bien s'accommoder avec les louables pensées que le Ciel vous inspire.
      DOM JUAN: Hélas! point du tout. C'est un dessein que votre sOEur elle-même a pris: elle a résolu sa retraite, et nous avons été touchés tous deux en même temps.
      DOM CARLOS: Sa retraite ne peut nous satisfaire, pouvant être imputée au mépris que vous feriez d'elle et de notre famille; et notre honneur demande qu'elle vive avec vous.
      DOM JUAN: Je vous assure que cela ne se peut. J'en avais, pour moi, toutes les envies du monde, et je me suis même encore aujourd'hui conseillé au Ciel pour cela; mais, lorsque je l'ai consulté, j'ai entendu une voix qui m'a dit que je ne devais point songer à votre sOEur, et qu'avec elle assurément je ne ferais point mon salut.
      DOM CARLOS: Croyez-vous, Dom Juan, nous éblouir par ces belles excuses?
      DOM JUAN: J'obéis à la voix du Ciel.
      DOM CARLOS: Quoi? vous voulez que je me paye d'un semblable discours?
      DOM JUAN: C'est le Ciel qui le veut ainsi.
      DOM CARLOS: Vous aurez fait sortir ma sOEur d'un convent, pour la laisser ensuite?
      DOM JUAN: Le Ciel l'ordonne de la sorte.
      DOM CARLOS: Nous souffrirons cette tache en notre famille?
      DOM JUAN: Prenez-vous-en au Ciel.
      DOM CARLOS: Eh quoi? toujours le Ciel?
      DOM JUAN: Le Ciel le souhaite comme cela.
      DOM CARLOS: Il suffit, Dom Juan, je vous entends. Ce n'est pas ici que je veux vous prendre, et le lieu ne le souffre pas; mais, avant qu'il soit peu, je saurai vous trouver.
      DOM JUAN: Vous ferez ce que vous voudrez; vous savez que je ne manque point de cOEur, et que je sais me servir de mon épée quand il le faut. Je m'en vais passer tout à l'heure dans cette petite rue écartée qui mène au grand convent; mais je vous déclare, pour moi, que ce n'est point moi qui me veux battre: le Ciel m'en défend la pensée; et si vous m'attaquez, nous verrons ce qui en arrivera.
      DOM CARLOS: Nous verrons, de vrai, nous verrons.
    • Scène IV : DOM JUAN, SGANARELLE.
    • Scène V : DOM JUAN, UN SPECTRE en femme voilée, SGANARELLE.
    • Scène VI : LA STATUE, DOM JUAN, SGANARELLE.

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