La vie sexuelle des cannibales Maarten Troost

Résumé

On s'amuse ferme en découvrant l'histoire vraie de ces deux années de séjour, aussi épouvantables qu'hilarantes, aux îles Kiribati, petite nation perdue au fin fond du Pacifique Sud - qui pourrait bien être le pire endroit du monde. A vingt-six ans, Maarten Troost - qui s'ingéniait à différer son entrée dans la vie active en accumulant les diplômes universitaires inutiles, avant d'enchaîner les boulots intérimaires - décide de partir pour Tarawa, un lointain atoll du Pacifique, capitale de la république des Kiribati. L'idée de tout laisser tomber et de s'en aller au bout du monde paraît d'un romantisme échevelé à ce jeune homme déboussolé, mais incapable de tenir en place. Comme quoi, tout le monde peut se tromper. La vie sexuelle des cannibales retrace l'épopée désopilante qui commence dès que Troost découvre que Tarawa n'est pas le paradis tropical dont il rêvait. Passant d'une mésaventure cocasse à la suivante, il doit faire face à une chaleur inexorable et étouffante, à tout un assortiment de bactéries meurtrières, à une mer polluée, à des poissons toxiques - le tout dans un pays où la seule musique que l'on peut entendre, à des kilomètres à la ronde, n'est autre que 'La Macarena '. Avec son amie, la vaillante Sylvia, ils vont passer leurs deux années à se battre contre des fonctionnaires gouvernementaux incompétents, contre toutes sortes de créatures d'une taille inquiétante, contre les caprices de l'électricité locale et contre des choix alimentaires plus que limités (sans parler de la consternante 'crise de la bière ') ; et à s'accommoder, aussi, d'un étrange assortiment de personnalités du cru, parmi lesquelles figurent 'Semi-Fredo ', dont les facultés mentales ont été quelque peu diminués par les abus de substances variées, et le poète lauréat autoproclamé du pays (un Britannique plus porté sur les verres, petits et grands, que sur les vers) .Avec La vie sexuelle des cannibales, Maarten Troost nous offre un des récits de voyage les plus originaux et les plus drôle de ces dernières années - un récit qui permettra au lecteur de mieux apprécier certains produits courants de la vie moderne, le café, les douches à volonté ou la presse à scandale, par exemple. Et qui pour une fois le laissera soulagé d'avoir vécu cette aventure par procuration.

Éditeur :
Hoebeke,
Genre :
Roman
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (300 p.)
ISBN :
9782842304287.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • 1. Où l’auteur exprime certaines insatisfactions concernant l’état de son existence, médite brièvement sur de précédentes aventures et infortunes, puis, avec le concours de sa séduisante compagne, décide de renoncer à la vie qu’il connaît et de filer au plus vite vers des lieux inconnus.
  • 2. Où l’auteur révèle le fruit de ses recherches sur l’étrange nation insulaire dont il a fait sa nouvelle patrie (ce qui laisse la part belle à l’inconnu), compense son ignorance par une imagination débordante (pourtant insuffisante, et pas qu’un peu) et fait ses bagages (en dépit du bon sens).
  • 3. Où l’auteur et sa susmentionnée séduisante compagne quittent l’Amérique continentale, se posent brièvement sur la fabuleuse île d’Hawaï, s’évadent de l’épouvantable atoll Johnston et sombrent dans le désespoir en arrivant aux îles Marshall.
  • 4. Où l’auteur pose enfin le pied sur la lointaine Tarawa, pour y être piloté par la méchante Kate qui cherche à le convaincre que cette île n’est pas telle qu’elle paraît. Après quoi, s’apercevant qu’il fait en effet très, très chaud sous l’équateur, il surmonte avec courage sa peur des requins et se trouve confronté à quelque chose d’infiniment pire.
  • 5. Où l’auteur suspend la continuité de l’espace-temps et se contente d’aller de l’avant, en suivant de vagues thèmes, à commencer par un récit totalement dépourvu d’autorité des commencements de son île.
  • 6. Où l’auteur, au cas où quelqu’un se demanderait ce qu’il faisait précisément à Tarawa, pendant que sa tendre et chère s’échinait, explique de quelle manière il comptait tirer un parti fructueux de son séjour sur un atoll.
  • 7. Où l’auteur s’attarde sur le thème de l’absence, et en particulier sur celui de la rareté des options alimentaires, et propose un compte rendu de la Grande Crise de la Bière, le jour où la cargaison entière destinée à l’île de Tarawa a inexcusablement été envoyée par erreur vers l’île de Kiritimati, loin, loin, très loin de ceux qui en avaient le plus besoin.
  • 8. Où l’auteur continue de creuser le thème de l’absence, lequel constituera d’ailleurs le fil rouge tout au long du récit, car c’est un sujet sur lequel il y a vraiment beaucoup à dire, mais ici l’accent sera mis sur l’eau et l’électricité (vues sous l’angle de l’absence).
  • 9. Où l’auteur cherche à apprendre de Tiabo comment aborder avec sagesse les mœurs en vigueur à Tarawa.
  • 10. Où l’auteur raconte l’arrivée des I-Matang qui ont introduit le commerce équitable (du genre trois femmes contre une perle en bois), les merveilles de la civilisation (tabac, alcool, canons), les maximes du christianisme (qu’il fasse chaud ou pas chaud, ta robe mission tu porteras) et l’administration moderne (la reine Victoria sait ce qui vous convient le mieux), le tout s’étant amalgamé pour former un héritage colonial, comme le montre bien l’utilisation persistante de la brasse en tant qu’unité de mesure.
  • 11. Où l’auteur narre l’étrange histoire du poète lauréat des Kiribati, qui n’était, en réalité, ni poète ni originaire des Kiribati, mais qui est pourtant devenu leur poète lauréat, si l’on peut dire, même s’il était avant tout, malgré son culot d’empereur, un crétin.
  • 12. Où l’auteur, alors qu’il s’ébat parmi les vagues, l’épiderme cuisant sous l’effet du soleil et des poux de mer, serré de près par un très gros requin renard qui lui tourne autour et qu’il s’efforce d’attraper, ce qui est pourtant contraire à sa nature, découvre que l’océan Pacifique est vraiment une immensité.
  • 13. Où l’auteur explique pourquoi ces saloperies de mers du Sud peuvent vous foutre une pétoche de tous les diables.
  • 14. Où l’auteur explore l’univers des chiens de Tarawa, particulièrement l’univers de ses chiens à lui, qui sont devenus, en grandissant, les chiens les plus balèzes de l’île, peut-être parce qu’il les nourrissait, ce qui l’a incité à considérer ses chiens sous un jour différent, surtout quand on lui expliquait que les chiens, c’était kang-kang («miam-miam»).
  • 15. Où l’auteur dépeint le comportement des hauts fonctionnaires du pays (ivrognerie et banditisme), le système très particulier de gouvernement (stalinisme sous les cocotiers), la qualité des services gouvernementaux (Staline, au moins, il obtenait des résultats), faisant suivre ce tableau par un compte rendu du Concours interministériel de chants et de danses, à l’occasion duquel toutes les activités gouvernementales sont restées au point mort pendant près de deux mois, même si personne ne s’en est aperçu, compte rendu conclu par le scandaleux résultat de la compétition, puisque c’est le ministère du Logement qui l’a emporté avec une danse affichant sans vergogne des influences polynésiennes, tandis que les autres concurrents marinaient dans leur bile.
  • 16. Où l’auteur pénètre au plus profond de l’esprit du romancier et – pour le plus grand bien des générations futures – disserte sur tout ce qui est nécessaire pour produire de la littérature, le plus noble de tous les arts, où bien des gens sont appelés, mais très peu sont élus.
  • 17. Où l’auteur emprunte un avion d’Air Kiribati, survit, explore l’île de Butaritari, réputée pour son esprit festif, et passe à diverses réflexions sur le sort de ceux qui se retrouvent coincés sur une île, l’auteur ayant eu amplement le temps de réfléchir à ce sort, parce que, s’il faut dire les choses comme elles sont, Air Kiribati n’est pas une des compagnies aériennes les plus fiables du monde.
  • 18. Où l’auteur raconte la bataille de Tarawa, aujourd’hui oubliée en Amérique, parce que l’Amérique est du genre pays d’aujourd’hui, voire quelquefois pays de demain, mais bien rarement pays d’hier, et ne s’attarde donc pas sur la mort des soldats du passé, ce qui est impossible à Tarawa.
  • 19. Où l’auteur, ayant commencé à avoir vent de rumeurs concernant de scandaleux événements à Washington, regrette soudain de se trouver dans une telle situation et un tel endroit du monde et ne songe plus qu’à se procurer des journaux à sensation, une télévision, une liaison Internet, mais tout lui est refusé.
  • 20. Où l’auteur fait un petit topo de l’industrie de l’aide étrangère, dont les émissaires, ou consultants, arrivent tous les mois, pour peu que les services aériens le leur permettent, afin de faire l’article en faveur de modèles de développement durable qui ont marché comme sur des roulettes en Afrique, puis fait suivre ce petit topo de quelques pensées concernant la menace rouge à Tarawa, à savoir les sinistres agents de la Chine, dont les complots néfastes ont été déjoués à d’innombrables reprises par la séduisante amie de l’auteur, laquelle s’est lancée dans la magie noire de l’art de l’espionnage, oui, dans un jeu périlleux, un jeu qu’elle ne maîtrisait pas du tout, ce qui a eu pour résultat direct l’envoi à Washington de certaines informations erronées, et pour résultat indirect Dieu sait quelles conséquences imprévues dans les relations sino-américaines.
  • 21. Où l’auteur fait part de certaines pensées sur ce qu’il advient lorsqu’on se dissipe, qu’on se fane, qu’on sombre dans la dissolution, et de quelle manière on s’enhardit, par esprit de contradiction, face à l’inéluctabilité de la dégradation, face à la certitude qu’aujourd’hui, ou peut-être demain, le corps ne sera plus valide, ce qui mène à l’imprudence, voire à la sottise, dans la façon de vivre sa vie de tous les jours.
  • Épilogue : Où l’auteur exprime certaines insatisfactions concernant l’état de son existence, médite brièvement sur de précédentes aventures et mésaventures, puis, avec le concours de sa séduisante femme, décide de renoncer à la vie qu’il connaît et de filer au plus vite vers des régions inconnues… bon, pas tout à fait inconnues, c’est vrai, même si la paternité était une expérience inédite, ce qui permet à l’auteur de noircir une ou deux pages de prose dégoulinante de mièvrerie pour expliquer combien il est merveilleux, vrai de vrai, d’avoir un petit garçon des îles.

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