Violence et civilité : "Welleck library lectures" et autres essais de philosophie politique Étienne Balibar

Résumé

Les origines de ce livre remontent à un exposé, " Violence et politique ", présenté en 1992 à la décade de Cerisy autour de Jacques Derrida, " Le passage des frontières ". Il s'articule en deux ensembles: l'adaptation française, fidèle à l'original, des Wellek Library lectures de 1996 à Irvine, " Extreme Violence and the Problem of Civility ", et une série de textes plus récents (rédigés entre 2001 et 2006) qui tentent d'articuler les catégories de la guerre, de la souveraineté, de la révolution et de la lutte des classes. La conclusion est un essai de 2003 " sur les limites de l'anthropologie politique " et la pensée moderne de la tragédie. Le livre propose une réflexion sur l'autre scène de la politique où son rapport constitutif à la violence n'est plus normalisé par le droit, les institutions, l'idéologie qui opèrent la " conversion " de l'extrême violence. Il cherche à dessiner une topographie de la cruauté, où viennent se superposer sans se confondre ses formes ultra-subjectives (délires d'identité, extermination, vengeance de la loi) et ultra-objectives (surexploitation capitaliste, production et élimination de la vie comme déchet). Il engage une comparaison des stratégies de civilité qui se partagent la possibilité de formuler un concept de la politique comme anti-violence, telles que les ont esquissées différents courants de la philosophie contemporaine. La critique des positions de Marx et des marxistes occupe ici une position centrale. Mais il faut la replacer dans une généalogie plus longue et plus conflictuelle, remontant à Hegel et Clausewitz et se confrontant à la conception schmittienne de la souveraineté telle que l'auteur du Nomos de la terre l'a recherchée dans son interprétation de Hobbes. Le recueil - conçu comme une contribution à la théorie des conditions réelles de la transformation et de l'émancipation - débouche sur la " rencontre manquée " de Lénine et Gandhi et sur le problème d'une civilisation de la révolution : unité de contraires dont le défaut équivaut pour la politique à la barbarie, dont parlait déjà Rosa Luxemburg en 1914.

Auteur  :
Balibar, Étienne (1942-....)
Éditeur :
Galilée,
Collection :
La philosophie en effet
Genre :
Essai
Langue :
français.
Note :
Recueil de textes extr. pour la plupart de diverses revues et publications, 2001-2006
Mots-clés :
Nom commun :
Violence politique | Philosophie politique
Description du livre original :
1 vol. (416 p.) ; 24 cm
ISBN :
9782718606941.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Avant-propos
  • Ouverture
    Violence et politique : quelques questions
  • Première partie De l’extrême violence au problème
    de la civilité
    (Wellek Library Lectures, 1996)
    • 1. Première conférence
      Hegel, Hobbes, et la « conversion de la violence »
    • 2. Deuxième conférence
      Une violence « inconvertible » ? Essai de topique
    • 3. Troisième conférence
      Stratégies de civilité
    • Annexes
      • I. LACAN (cf. supra, p. 114)
      • II. FAYE (cf. supra, p. 116)
      • III. HABERMAS (cf. supra, p. 142)
  • Deuxième partie Exceptions, guerres et révolutions
    • 1. Guerre et politique :
      variations clausewitziennes
    • 2. « Gewalt » Violence et pouvoir
      dans l’histoire de la théorie marxiste
      • I. DIE ROLLE DER GEWALT IN DER GESCHICHTE :TENTATIVE D’UNE SYSTÉMATISATION DIALECTIQUE
      • II. MARX : MOMENTS ET STRUCTURES HISTORIQUESDE L’EXTRÊME VIOLENCE
        • 1) Signification du catastrophisme révolutionnaire de Marx
        • 2) Violence de l’économie, économie de la violence
        • 3) L’aporie de la politique révolutionnaire prolétarienne
      • III. MARXISME ET POST-MARXISME ENTRE GEWALT ET CIVILITÉ
        • 1) Le cycle anti-capitaliste et la Gewalt institutionnelle
        • 2) Le cycle anti-impérialiste et les « catastrophes réelles »
    • 3. Lénine et Gandhi : une rencontre manquée ?
    • 4. Le Hobbes de Schmitt, le Schmitt de Hobbes
      • Lire, étudier Schmitt ?
      • Des concepts, ou des positions ?
      • Léviathan : logos et mythos
      • La « totalité mythique »
      • Violence et contre-violence
      • Le combat de Schmitt contre le « pluralisme »
      • Hobbes : de l’« aliénation totale » aux « organisations sujettes »
      • Hobbes, la « résistance » de Schmitt ?
  • Après-coup Sur les limites de l’anthropologie politique
    • I
    • II
    • III

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