Résumé

A perte de vue s'étendent les terrains cultivables, les champs d'orge et les promontoires couverts s'étendent les terrains cultivables, les champs d'orge et les promontoires couverts de bruyère. A perte d'ouïe résonnent des bruits de métal et de forge : éclats qui portent loin l'écho du travail des hommes. Bien ancrées dans le sol, les maisons en torchis semblent être aussi trapues que leurs habitants. En cette fin du VIIième siècle, la ville d'Azemmour est une cité berbère parcourue de clameurs, de rires. Élevée sur les rives de l'Oum-er-Bia, elle doit au fleuve sa subsistance- les nasses de poissons argentés que l'on retire des fonds sombres-, y puise ses croyances et ses contes, ce surcroît de vie dont les membres de la tribu paraissent profiter : ne se reconnaissent-ils pas comme des Aït Yafelman, des"Fils de l'Eau" ? Les regards et les prières de la communauté se dirigent souvent vers les flots, souvenir d'une sécheresse, cette année où le lit du fleuve resta sec, est encore présent.