La mise en oeuvre de la responsabilité pénale du chef d'État Bryar Baban Yves Petit (préf.)

Résumé

Depuis le procès de Nuremberg, l'institution de la protection des chefs d'Etat et de gouvernement apparaît de plus en plus comme une forteresse menacée. Cette institution repose sur des concepts traditionnels comme l'immunité historique des chefs d'Etat, l'égalité souveraine des Etats, le principe de non-intervention, la protection de la fonction représentative. A l'époque actuelle, en revanche, on assiste à l'apparition d'un courant doctrinal en faveur d'une liberté de poursuite, qui entre en concurrence avec l'institution de la protection des chefs d'Etat relative aux crimes internationaux. Dès lors, exposer les moyens au service de cette liberté de poursuite apparaît nécessaire, afin de mieux appréhender la logique qui la sous-tend, et d'éclaircir par ailleurs les nombreuses zones d'ombre que recèle le statut des chefs d'Etat. Il importe ainsi de mesurer l'impact de leur statut sur la répression internationale en général, et sur leur poursuite en particulier. La revendication en faveur de cette liberté de poursuite s'accentue dans l'ordre juridique international. Elle se matérialise notamment par la création de tribunaux pénaux internationaux ou internationalisés, ainsi que de la cour pénale internationale, tous étant chargés de lutter contre l'impunité, avec la participation des instances judiciaires nationales mobilisées pour réaliser cet objectif. C'est la raison pour laquelle l'idée a été renversée pour se concentrer davantage sur l'incidence de la répression internationale sur le statut des chefs d'Etat. Si ce statut empêchait historiquement les poursuites à leur égard, la justice internationale cherche désormais à réduire son impact en développant des méthodes et des principes, qui soulèvent également de nombreuses questions.

Éditeur :
Larcier,
Genre :
Manuel
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (576 p.)
ISBN :
9782804451769.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Page de Titre
  • Préface
  • Liste des abréviations
  • Introduction
    • I. L'objet du sujet : le chef d'État
    • II. La délimitation du sujet
      • A. La responsabilité pénale internationale du chef d'État
      • B. L'irresponsabilité politique du chef d'État
        • 1. La nécessité de l'irresponsabilité politique
        • 2. La difficulté de l'irresponsabilité politique
    • III. Enjeux et intérêts du sujet
  • Partie 1 : L'identification des mécanismes de la mise en œuvre de la responsabilité pénale du chef d'État
    • Titre 1 : L'exceptionnalité de la mise en œuvre de la responsabilité du chef d'État
      • Chapitre 1 : la redéfinition du statut du chef d'état en droit international
        • Section 1 : Le chef d'État, sujet unique de la société internationale
          • § 1. La sacralisation du statut de chef d'État
            • A. La consécration de la sacralisation
            • B. La conséquence de la sacralisation
          • § 2. La confusion entre la souveraineté de l'État et la personnalité de son chef
            • A. La personnalisation de la souveraineté de l'État
            • B. Le monarque : l'acteur principal de la communauté internationale
        • Section 2 : Le chef d'État : acteur et sujet incertain du droit international
          • § 1. Premier représentant de l'État au sein de la société internationale
            • A. Vers une représentation abstraite
            • B. Une représentation organique et présumée du chef d'État
          • § 2. Le chef d'État, individu privilégié du droit international
            • A. Le fondement du privilège
            • B. L'impact du privilège
      • Chapitre 2 : la spécificité de l'incrimination du chef d'état
        • Section 1 : L'impossibilité de la poursuite nationale
          • § 1. La responsabilité présidentielle juridiquement introuvable : irresponsabilité de jure
            • A. Le fondement traditionnel de l'irresponsabilité
            • B. Le fondement institutionnel de l'irresponsabilité
          • § 2. La responsabilité présidentielle pratiquement introuvable : l'irresponsabilité de facto
            • A. L'absence théorique de l'inviolabilité juridique
            • C. La carence des moyens de la poursuite
        • Section 2 : La compétence ratione materiae limitée de la poursuite internationale
          • § 1. Les chefs d'État face aux infractions les plus graves : le noyau dur des crimes internationaux
            • A. Les infractions contre l'humanité
            • B. Les infractions concernant la guerre
          • § 2. Le chef de l'État face aux infractions « moins graves »
            • A. Les infractions en voie de reconnaissance internationale
            • B. Les infractions en devenir
    • Titre 2 : L'incohérence des modalités de la mise en œuvre de la responsabilité du chef d'État
      • Chapitre 1 : les mécanismes spécifiques de la mise en œuvre de la responsabilité du chef d'état : la réaction internationale limitée
        • Section 1 : L'institutionnalisation des réactions internationales
          • § 1. La poursuite sur la base d'un traité de paix § 1. La poursuite sur la base d'un traité de paix
            • A. Le premier mécanisme de mise en œuvre directe de la responsabilité du chef d'État
            • B. L'échec du premier mécanisme
          • § 2. La poursuite par les organisations internationales non judiciaires
            • A. L'ONU : le point de départ de l'incrimination du chef d'État
            • B. Vers la fin des frontières entre la sécurité collective et la poursuite des chefs d'État
        • Section 2 : La juridictionnalisation des réactions internationales et la prolifération des mécanismes
          • § I. : Les Tribunaux militaires internationaux : une occasion manquée de mise en oeuvre de la responsabilité des chefs d'État
            • A. Un succès relatif
            • B. L'exclusion de la responsabilité de l'Empereur japonais
            • C. Le procès de Saddam Hussein : l'actualisation de la justice pénale militaire ?
          • § 2. Les Tribunaux ad hoc : le mécanisme le plus efficace de la justice internationale
            • A. Le fondement des TPI
            • B. L'action des TPI à l'égard des chefs d'État
          • § 3. Les Tribunaux mixtes : le retour vers la juridiction nationale
            • A. Les juridictions à double identité
            • B. L'adaptabilité à la mise en œuvre de la responsabilité du chef d'État
      • Chapitre 2 : les mécanismes à vocation universelle : un processus incomplet
        • Section 1 : Une compétence nationale à l'égard des chefs d'État étrangers
          • § 1. L'universalisation de la compétence nationale
            • A. La dérogation au système classique de compétence nationale
            • B. La question de la conformité au système classique de droit international
          • § 2. L'adaptabilité de la compétence universelle par rapport au statut des chefs d'État
            • A. L'articulation complexe entre la compétence universelle nationale et le statut du chef d'État étranger
            • B. La CIJ contre la compétence universelle à l'égard des chefs d'État en exercice
        • Section 2 : La Cour pénale internationale, une Cour sans obstacle en matière de poursuite des chefs d'État
          • § I. Un mécanisme au service de la justice internationale : une interaction judiciaire
            • A. La CPI comme vecteur d'un nouvel ordre
            • B. Le changement des rôles : les juges de la CPI contre les chefs d'État
          • § 2. Un instrument à la disposition du Conseil de sécurité : une interférence politique
            • A. Le parallélisme entre justice et maintien de la paix : coopération entre la CPI et le Conseil de sécurité
            • B. L'opposition entre justice et maintien de la paix : la subordination de la CPI au Conseil de sécurité
    • Conclusion de la première partie
  • Partie 2 : La portée de la mise en œuvre de la responsabilité pénale du chef d'État
    • Titre 1 : Le déclin des obstacles relatifs à la mise en œuvre de la responsabilité du chef d'État
      • Chapitre 1 : la poursuite internationale du chef d'Etat face à l'immunité internationale
        • Section 1 : L'institution des immunités entre protection fonctionnelle et impunité
          • § I. Le contenu des immunités
            • A. La protection du chef d'État en fonction
            • B. La protection de l'ancien chef d'État
          • § 2. Vers la réduction du champ d'application de l'immunité du chef d'État devant la juridiction interne ?
            • A. L'immunité ratione personae du chef d'État : une protection inégalée
            • B. L'immunité ratione materiae du chef d'État : une protection a posteriori floue
        • Section 2 : La justice pénale internationale, un rempart contre les immunités
          • § I. L'immunité du chef d'État et l'impunité
            • A. La répression des crimes internationaux en tant que norme de jus cogens : un fondement décisif ?
            • B. L'affaire de l'ex-chef d'État Hissène Habré et l'obligation positive des États
          • § 2. La liberté de poursuite devant les juridictions pénales internationales
            • A. La liberté de poursuite synonyme de l'absence d'immunité : la confirmation par la pratique
            • B. La délicate opposabilité de l'immunité : la réouverture des débats dans l'affaire du Président Al Bashir
      • Chapitre 2 : la poursuite internationale du chef d'état face à l'irresponsabilité interne
        • Section 1 : Le principe de complémentarité : un moyen pour redéfinir le statut interne du chef d'État
          • § 1. La complémentarité et l’obligation de résultat
            • A. Les conditions strictes de la complémentarité
            • B. L'introduction des dispositions du Statut de Rome dans l'ordre juridique national
          • § 2. La complémentarité et la liberté de choix du for concernant le chef d'État
            • A. Le cas des TPI ad hoc : la primauté domine la poursuite du chef d'État
            • B. Le cas de la CPI : la complémentarité contient la poursuite du chef d'État
        • Section 2 : Le principe de coopération : un instrument au service de la liberté de poursuite à rencontre du chef d'État
          • § 1. L'entraide judiciaire est indispensable pour la survie de la justice pénale internationale
            • A. Une nette préférence pour le transfert du chef d'État, plutôt que pour son extradition
            • B. La possibilité d'une mesure interdisant la non-extradition du chef d'État
          • § 2. La question de la coopération avec les États tiers
            • A. La justice pénale internationale et l'obligation de coopération
            • B. Les « accords bilatéraux d'immunité » : un nouveau défi à la justice pénale internationale
    • Titre 2 : L'absence d'un régime autonome de responsabilité du chef d'État
      • Chapitre 1 : la confusion ou la complémentarité entre la responsabilité de l'Etat et la responsabilité du chef d'Etat
        • Section 1 : La distinction de la responsabilité du chef d'État et de celle de l'État
          • § 1. La responsabilité étatique directe pour les actes souverains du chef d'État
            • A. L'imputation comme point de croisement entre responsabilité étatique et responsabilité du chef d'État
            • B. Imputabiïité des actes du chef d'État à l'État
          • § 2. La responsabilité étatique complexe pour les actes mixtes du chef d'État
            • A. L'imputation unique : l'acte du chef d'État synonyme de responsabilité de l'État
            • B. La double imputation : l'acte du chef d'État engageant sa responsabilité et celle de l'État
        • Section 2 : L'harmonisation des responsabilités du chef d'État et de l'État
          • § 1. Le risque de qualifications multiples
            • A. Le croisement de deux notions : les violations graves de l'État et les crimes individuels
            • B. Les multiples instances de qualification
          • § 2. Pour une complémentarité des responsabilités
            • A. Les multiples formes de sanctions ne s'opposent pas à la complémentarité
            • B. Les perspectives d'harmonisation et l'élargissement de la compétence de certaines juridictions internationales
      • Chapitre 2 : l'assimilation du statut du chef d'état aux individus en droit international
        • Section 1 : L'assimilation au niveau de la poursuite
          • § 1. L’uniformité des moyens de poursuite
          • § 2. L'identification de l'objet de la poursuite
            • A. Les crimes internationaux ne sont synonymes ni d'un acte de fonction ni d'un acte privé du chef d'État
            • B. Les crimes internationaux du chef d'État ne sont pas seulement un Act of State
        • Section 2 : L'assimilation complexe au niveau des responsabilités
          • § 1. Le rejet de l'excuse tirée de l'ordre hiérarchique
            • A. Conspiracy : une responsabilité indépendante
            • B. L'entreprise criminelle commune : une forme d'inculpation collective
            • C. La distinction entre l'ECC et la responsabilité du supérieur hiérarchique
          • § 2. La responsabilité présumée du chef d'État à propos de l'ordre hiérarchique
            • A. Le chef d'État en tant que supérieur hiérarchique est-il responsable en toute circonstance ?
            • B. Le chef d'État est plutôt un responsable militaire que civil
            • C. Le chef d'État en tant qu'auteur (ou coauteur) indirect est-il responsable en toute circonstance ?
            • D. Le crime d'agression et la responsabilité limitée aux dirigeants étatiques
        • Section 3 : L'assimilation impossible au niveau des peines
          • § 1. Le statut du chef d'État : une circonstance aggravante
          • § 2. La mise en œuvre de la responsabilité du chef d'État synonyme de mise à l'écart du pouvoir
    • Conclusion de la seconde partie
  • Conclusion generale
  • Bibliographie sélective
    • 1. Ouvrages et thèses
    • 2. Ouvrages collectifs et colloques
    • 3. RCADI
    • 4. Articles et contributions à des ouvrages collectifs

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