Soldats : combattre, tuer, mourir : procès-verbaux de récits de soldats allemands Sönke Neitzel Harald Welzer Olivier Mannoni (trad.)

Résumé

Pendant toute la guerre, les Britanniques ont procédé à des écoutes systématiques de milliers de prisonniers allemands et ont transcrit les passages de ces conversations qui leur paraissaient présenter un intérêt spécifique (stratégie, organisation de la chaîne de commandement, moral des troupes évoluant au fil de la guerre selon que les soldats étaient sous-mariniers ou marins, dans l’armée de l’air ou l’armée de terre, etc.). Ces procès-verbaux reposaient dans les archives sans que quiconque en saisisse l’importance décisive. Dans un premier temps, leur lecteur a l’impression d’entendre parler les soldats, avec la rude franchise de la camaraderie lorsque ceux-ci racontent leurs combats, la mort donnée et la mort reçue. Très vite, cependant, il comprend la nature inédite de cet ouvrage : jusque-là, les historiens, pour étayer leurs recherches sur la perception de la violence et la propension à tuer, utilisaient des sources très problématiques (dossiers d’enquête, descriptions dans les lettres de la poste aux armées, récits de témoins oculaires, Mémoires), car rédigées en toute conscience pour un destinataire - un procureur, une épouse restée au domicile, voire un public auquel on communiquait une vision propre des choses. Mais lorsque les soldats internés dans les baraquements britanniques parlent entre eux de la guerre en temps réel, c’est sans intention particulière, ils disent ce qu’ils pensent et ce qui les meut (course aux décorations, massacres des populations civiles et viols des femmes, mépris pour les soldats italiens et peur panique des représailles de l’Armée rouge, sentiment de l’inéluctable défaite et culte du Führer, etc.). Cette source brute, sans apprêt, conduit à porter un regard tout à fait neuf sur la mentalité de la Wehrmacht, fruit d’une éducation étrangère à l’humanisme libéral et porteuse de valeurs cimentées par l’appartenance de l’individu à un collectif, qui en tout lui sera supérieur. La nazification est alors une ultime couche idéologique, ce complément qui fit notamment basculer les soldats des crimes de guerre dans ceux contre l’humanité.

Auteur :
Neitzel, Sönke
Auteur :
Welzer, Harald
Éditeur :
Gallimard,
Genre :
Essai
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (640 p.)
ISBN :
9782070135905.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • NOTE DES AUTEURS
  • Prologue(s)
    • Premier temps
    • Second temps
    • Ce dont parlaient les soldats
  • Chapitre premier Voir la guerre
    avec les yeux des soldats.
    Analyse du cadre de référence.
    • Les points de repère de base : qu’est-ce qui se passe au juste ici ?
    • Liens culturels
    • Ignorance
    • Attentes
    • Les contextes de perception liés à l’époque
    • Modèles et exigences des rôles
    • Un modèle d’interprétation : la guerre, c’est la guerre
    • Obligations formelles
    • Obligations sociales
    • Situations
    • Dispositions personnelles
  • Chapitre II Le monde des soldats
    • Le cadre de référence du « Troisième Reich »
    • Le cadre de référence de la guerre
      • Société
      • La Wehrmacht
  • Chapitre III Combattre, tuer et mourir
    • Abattre en vol
    • Violence autotélique
    • Récits d’aventures
    • Esthétique de la destruction
    • Amusement
    • Chasse
    • Couler
    • Crimes de guerre — Occuper et tuer
    • Les crimes commis contre des prisonniers de guerre
    • Le front
    • Camps
    • Extermination
    • Le cadre de référence de l’extermination
    • Tirer avec les autres
    • Indignation
    • Convenance
    • Rumeurs
    • Sentiments
    • Sexe
    • Technique
    • Plus vite, plus loin, plus grand
    • Les armes miracles
    • La foi et les doutes dans la victoire
    • La Blitzkrieg (1939-1942)
    • De Stalingrad au débarquement (1943-1944)
    • La dernière année de guerre
    • La foi dans le Führer
    • Le Führer
    • Et si la guerre venait à être perdue ?
    • Le Führer n’est plus lui-même
    • La défaillance du Führer
    • Idéologie
    • L’éventail des opinions
    • Des images cohérentes du monde
    • Valeurs militaires
    • Jusqu’à la dernière cartouche
    • « Savoir mourir avec décence »
    • « Je n’aurais éperonné personne. C’est idiot. Le peu de vie qui reste, on y tient tout de même. »
    • Les Italiens sont « flagada » et « le Russe est une bête ».
    • « Lâcheté » et « Désertion »
    • Succès
    • Distinctions
    • Italiens et Japonais
    • La Waffen-SS
    • Rivalités
    • Bravoure et fanatisme
    • Crimes
    • En résumé : le cadre de référence de la guerre
  • Conclusion
    À quel point la guerre
    de la Wehrmacht était-elle
    nationale-socialiste ?
    • Qui est tué
    • La définition de l’adversaire
    • Vengeance pour tout ce qui nous a été fait, nous sera fait et pourrait nous être fait
    • Ne pas faire de prisonniers
    • La guerre comme travail
    • Le groupe
    • Idéologie
    • Les valeurs militaires
    • La violence
  • ANNEXES
    • Les procès-verbaux d’écoute
    • Remerciements
    • Index des abréviations
    • Bibliographie
    • Notes
      • Prologue(s)
      • chapitre premierVoir la guerre avec les yeux des soldats.
        Analyse du cadre de référence.
      • chapitre IILe monde des soldats
      • chapitre IIICombattre, tuer et mourir
      • Conclusion
      • ANNEXES
  • Index
    • A
    • B
    • C
    • D
    • E
    • F
    • G
    • H
    • J
    • K
    • L
    • M
    • N
    • O
    • P
    • Q
    • R
    • S
    • T
    • U
    • V
    • W
    • Z
    • z

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