La civilisation féodale : de l'an mil à la colonisation de l'Amérique Jérôme Baschet

Résumé

Sombre repoussoir des Lumières et de la modernité, le Moyen Âge peine à se défaire de sa mauvaise réputation. Pourtant, au cœur de ce millénaire, se loge une exceptionnelle période d'essor et d'élan créateur, déterminante pour la destinée du monde européen. Réputé anarchique, le système féodal repose en fait sur une organisation sociale efficace, qui, dès les Xe-XIIe siècles, regroupe les populations au sein de villages où la domination des seigneurs s'exerce de manière à la fois vigoureuse et équilibrée. Véritable colonne vertébrale de la société, l'Église assure la cohésion de ces entités locales tout en conférant à la chrétienté une unité continentale et une prétention à l'universalité. De là une civilisation profondément originale, dont les manières de percevoir et de vivre le temps, l'espace, l'au-delà, l'âme et le corps, la parenté ou encore les images révèlent les tensions et les paradoxes. Par-delà les crises et les couleurs contrastées de la fin du Moyen Âge, c'est la force expansive de la chrétienté féodale qui pousse les Occidentaux vers les rivages du Nouveau Monde et la conquête du continent américain. Et si le féodalisme, traditionnellement considéré comme l'âge de la stagnation et de l'obscurantisme, était l'un des ressorts oubliés de la dynamique par laquelle l'Occident a imposé sa domination à l'Amérique d'abord, puis à l'ensemble de la planète?

Auteur  :
Baschet, Jerôme
Éditeur :
Flammarion,
Collection :
Champs
Genre :
Documentaire
Langue :
français.
Note :
Bibliogr. p. 797-817. Index
Mots-clés :
Nom commun :
Civilisation médiévale
Description du livre original :
1 vol. (865 p.) : ill., couv. ill. en coul. ; 18 cm
ISBN :
9782081223912.
Domaine public :
Non
Téléchargement du livre au format PDF pour « La civilisation féodale »

Table des matières

  • Remerciements
  • Introduction. L’Europe médiévale, via l’Amérique
    • Avertissement au lecteur en forme d’éloge du détour
    • Moyen Age et conquête du Nouveau Monde
    • La construction de l’idée de Moyen Age
    • Périodisations et long Moyen Age
  • Première partie. Formation et essor de la chrétienté féodale
    • Chapitre I. Genèse de la société chrétienne. Le haut Moyen Age
      • Des invasions barbares ?
      • La fusion romano-germanique
      • Le bouleversement des structures antiques
        • Le déclin commercial et urbain
        • La disparition de l’esclavage
      • Conversion au christianisme et enracinement de l’Eglise
        • La conversion des rois germaniques
        • Puissance des évêques et essor du monachisme
        • La lutte contre le paganisme
      • La Renaissance carolingienne (vilP-DC siècles)
        • L’alliance de l’Église et de l’Empire
        • Prestige impérial et unification chrétienne
      • La Méditerranée des trois civilisations
        • Le déclin byzantin
        • La splendeur islamique
        • L’essor non impérial de l’Occident
        • Changement d’équilibre entre les trois entités
    • Chapitre II. Ordre seigneurial et croissance féodale
      • L’essor des campagnes et de la population (XIe-XIIIe siècles)
        • La pression démographique
        • Les progrès agricoles
        • Les autres transformations techniques
        • Comment expliquer l’essor ?
      • La féodalité et l’organisation de l’aristocratie
        • « Noblesse » et « chevalerie »
        • Les formes du pouvoir aristocratique
        • Éthique chevaleresque et amour courtois
        • Les relations féodo-vassaliques et le rituel d’hommage
        • Dissémination et ancrage spatial du pouvoir
      • La mise en place de la seigneurie et la relation de dominium
        • La naissance du village et l’encellulement des hommes
        • La relation de dominium
        • Tensions dans la seigneurie
        • Une domination totale ?
      • La dynamique du système féodal
        • L’essor commercial et urbain
        • Le monde des cités
        • Villes et échanges dans le cadre féodal
        • La tension royauté/aristocratie
    • Chapitre III. L’Eglise, institution dominante du féodalisme
      • Les fondements du pouvoir ecclésial
        • Unité et diversité de l’institution ecclésiale
        • Accumulation matérielle et pouvoir spirituel
        • La circulation généralisée des biens et des grâces
        • Le monopole de l’écrit et de la transmission de la Parole divine
      • Refondation et sacralisation accrue de l’Eglise (XIe-XIIe siècles)
        • Le temps des moines et la faiblesse des structures séculières
        • Refondation séculière et sacralisation du clergé
        • L’absolu pouvoir du pape
      • Au XIIIe siècle : un christianisme aux accents nouveaux
        • Du roman au gothique
        • Des ordres religieux novateurs : les mendiants
        • L’Église, la ville et l’université
        • Prédication, confession, communion : une triade nouvelle
        • Ritualisme et dévotion : un changement d’équilibre ?
      • Limites et contestations de la domination de l’Eglise
        • Les poussées hérétiques et la réaction de l’Église
        • Les « superstitions » et la culture folklorique
        • Les marges et la subversion intégrée des valeurs
        • L’ennemi nécessaire : juifs et sorciers
        • Vers la société de persécution
    • Chapitre IV. De l’europe médiévale à l’amérique coloniale
      • Le bas Moyen Age : triste automne ou dynamique continuée ?
        • Les calamités du XIVe siècle : peste, guerre, schisme
        • Crise du féodalisme ou ajustements sociaux ?
        • L’essor poursuivi des villes et du commerce
        • Genèse de l’État ou affirmation monarchique ?
        • L’Église, toujours
      • L’Europe médiévale prend pied en Amérique
        • Féodalisme en Amérique latine : un débat
        • Une définition du féodalisme ?
        • Esquisse de comparaison entre lEurope féodale et l’Amérique coloniale
        • Un féodalisme tardif et dépendant ?
  • Seconde partie. Structures fondamentales de la société médiévale
    • Chapitre I. Les cadres temporels de la chrétienté
      • Unité et diversité des temps sociaux
        • Les mesures du temps vécu
        • Cycle liturgique et maîtrise cléricale du temps
        • « Temps de l’Église et temps du marchand »
      • Les ambiguïtés du temps historique
        • Histoire linéaire et « cercle de l’année »
        • Passé idéalisé, présent méprisé, futur annoncé
        • Un temps semi-historique
      • Les limites de l’histoire et les dangers de l’eschatologie
        • L’écriture de l’histoire
        • L’imminence (reportée) de la fin des temps
        • La subversion millénariste : le futur, ici et maintenant
    • Chapitre II. La structuration spatiale de la société féodale
      • Un univers localisé, fondé sur l’attachement au sol
        • Réseau paroissial et rassemblement des hommes autour des morts
        • L’univers de connaissance et l’inquiétante extériorité
      • L’espace polarisé du féodalisme
        • Des échanges sans marché
        • La chrétienté, réseau de pèlerinages
        • Un déplacement vers l’extérieur, gage de cohésion interne
      • L’Eglise, articulation du local et de l’universel
        • Renversement de la doctrine eucharistique
        • Réalisme eucharistique, lieu sacré et communion ecclésiale
        • L’image concentrique du monde
    • Chapitre III. La logique du salut
      • La guerre du Bien et du Mal
        • Le monde, champ de bataille des vices et des vertus
        • Discours sur les vices, discours sur l’ordre social
        • Le diable, « prince de ce monde »
        • Satan, faire-valoir des puissances célestes et de l’Église
      • L’ici-bas et l’au-delà : une dualité qui se consolide
        • Doctrine et récits de l’au-delà
        • Naissance d’une géographie de l’au-delà
        • Pratiques pour l’autre monde : suffrages, messes et indulgences
      • Le système des cinq lieux de l’au-delà
        • Formation du système pénal infernal
        • L’enfer, incitation à la confession
        • Le paradis, parfaite communauté ecclésiale
        • Les lieux intermédiaires : purgatoire et limbes
        • Une synthèse en image
    • Chapitre IV. Corps et âmes. Personne humaine et société chrétienne
      • L’homme, union de l’âme et du corps
        • La personne, entre dualité et ternarité
        • Entrée dans la vie, entrée dans la mort
        • Les noces de l’âme et du corps
        • Le corps spirituel des élus ressuscités
      • L’articulation du charnel et du spirituel : un modèle social
        • L’Église, corps spirituel
        • L’Incarnation, paradoxe instable et dynamique
        • Une institution incarnée, fondée sur des valeurs spirituelles
      • La machine à spiritualiser, entre déviations et affirmation
        • Dangers aux extrêmes : séparation dualiste et mélanges impropres
        • Incarnation du spirituel et spiritualisation du corporel
        • Une efficacité croissante, mais de plus en plus forcée
    • Chapitre V. La parenté. Reproduction physique et symbolique de la chrétienté
      • La parenté charnelle et son contrôle par l’Eglise
        • L’imposition d’un modèle clérical du mariage
        • Transmission des patrimoines et reproduction féodale
      • La société chrétienne comme réseau de parenté spirituelle
        • Parenté baptismale, paternité de Dieu et maternité de l’Eglise
        • La paternité des clercs : un principe hiérarchique
        • Germanité de tous les chrétiens et essor des confréries
      • La parenté divine, point focal du système
        • Le Fils égal au Père : les paradoxes de la Trinité
        • Le Christ : Père-frère, Père-mère
        • La Vierge, emblème de lÉglise
        • La Vierge-Église, mère, fille et épouse du Christ
        • La parenté divine, ou l’anti-généalogie
    • Chapitre VI. L’expansion occidentale des images
      • Un monde d’images nouvelles
        • Entre iconoclasme et idolâtrie : la voie moyenne occidentale
        • Des supports d’images de plus en plus diversifiés
        • Liberté de l’art et inventivité iconographique
        • Pratiques et fonctions des images
        • Images des uns, idoles des autres
      • Les ressorts de la représentation
        • Lieux d’images, lieux de culte
        • Culture de l’imago et logique figurale du sens
        • Figurer Dieu, regarder la Création
        • Invention de la perspective et dynamique féodale
    • Chapitre conclusif. Le féodalisme, ou le singulier destin de l’Occident
      • Une logique générale d’articulation des contraires
      • La rigueur ambivalente du système ecclésial
      • L’expansion de l’Occident (repères théoriques)
      • Système féodal versus logique impériale
      • Système ecclésial versus logique des paganismes
      • L’Occident et ses autres : une opposition dissymétrique
  • Bibliographie
    • Choix d’ouvrages généraux sur le Moyen Age
    • Références spécifiques aux différents chapitres
      • Introduction
      • Première partie, chapitre I (haut Moyen Age)
      • Première partie, chapitre II (Ordre seigneurial et croissance féodale)
      • Première partie, chapitre III (l’Eglise)
      • Première partie, chapitre IV (bas Moyen Age et colonisation)
      • Seconde partie, chapitre I (le temps)
      • Seconde partie, chapitre II (l'espace)
      • Seconde partie, chapitre III (les dualités morales)
      • Seconde partie, chapitre IV (corps et âme)
      • Seconde partie, chapitre V (parenté)
      • Seconde partie, chapitre VI (images)
      • Conclusion
  • Table des figures
  • Table des crédits

Commentaires

Laisser un commentaire sur ce livre