Le diable en France Lion Feuchtwanger traduit de l'allemand par Jean-Claude Capèle préface d'Alexandre Adler postface de Jean-Claude Capèle

Coup de cœur

Dès 1939, et malgré sa notoriété, Lion Feuchtwanger est interné au camp des Milles où il ne reste qu'une dizaine de jours. Le but était de faire un triage entre les exilés politiques et d'autres ressortissants du Reich. Au moment de la débâcle, en juin 1940, il est de nouveau interné dans le camp des Milles, à côté d'Aix-en-Provence. Cette fois, il y restera longtemps. Les premiers internés de ce camp étaient principalement des Allemands et d'autres étrangers (Autrichiens, Hollandais...). Il fallait contrôler les Allemands sur le territoire, emprisonner d'éventuels nazis. Le problème, c'est que ces derniers ne sont qu'une poignée parmi tous ces gens internés et que le tri n'aura jamais lieu. On trouve à cette époque de nombreux artistes qui avaient trouvé refuge en France. Max Ernst, par exemple, a été interné à la même période que Lion Feuchtwanger. Ce livre est un témoignage vraiment intéressant sur la vie dans un camp d'internement. On voit aussi l'injustice de cette France qui se renie et qui, après avoir donné asile à des hommes engagés contre Hitler, les emprisonne sous prétexte de les trier. Le mythe du pays libre, d'une République ouverte et éclairée, est largement égratigné. Comment peut-on penser que le pays héritier des Lumières ait été capable de se dédire et de signer, par la main de Pétain, un accord avec Hitler?

Résumé

Seul récit autobiographique d'un des plus grands écrivains allemands de son époque, Le Diable en France retrace l'internement de Lion Feuchtwanger au camp des Milles, près d'Aix-en-Provence. Exilé dès l'arrivée des nazis au pouvoir, Lion Feuchtwanger vit pendant six ans "heureux comme Dieu en France", pour reprendre le dicton germanique. Mais l'enfer commence pour lui avec la débâcle française de 1940, quand il est incarcéré avec d'autres artistes juifs allemands ou autrichiens en exil. Petits et grands malheurs de ces intellectuels arrachés à leur univers, mais aussi cruelle désillusion de cet admirateur de la patrie des droits de l'homme vis-à-vis de la France qui l'a trahi : ce récit est une mise en garde bouleversante contre ce "diable de la négligence, de l'inadvertance, du manque de générosité, du conformisme, de l'esprit de routine"... Né en 1884 à Munich, dans une famille d'industriels juifs orthodoxes, Lion Feuchtwanger obtient le titre de docteur en philosophie en 1907. Dès les années 1920, ses grands romans historiques, tels que Le Juif Süss, lui assurent une place de premier plan sur la scène littéraire allemande. Déchu de sa nationalité par Hitler, il s'installe en France en 1933. Pendant la guerre, il est interné au camp des Milles et relate cette expérience dans Le Diable en France. Après avoir réussi à s'échapper, il se réfugie aux États-Unis, où il poursuit sa carrière littéraire et meurt en 1958. Terrible ironie du sort, la propagande nazie s'est emparée de son roman le plus célèbre, Le Juif Süss, afin d'en faire un film tristement connu pour son antisémitisme viscéral.

Auteur :
Feuchtwanger, Lion (1884-1958)
Traducteur :
Capèle, Jean-Claude
Éditeur :
Paris, Librairie générale française,
Collection :
Le livre de poche
Genre :
Autobiographie
Langue :
français.
Mots-clés :
Nom de personne :
Feuchtwanger Lion 1884-1958 -- Biographies
Nom commun :
Réfugiés allemands -- France -- Bouches-du-Rhône (France) -- 1900-1945 | Guerre mondiale (1939-1945) -- Récits personnels allemands
Nom géographique :
Les Milles (Bouches-du-Rhône ; camp de concentration)
Description du livre original :
1 vol. (351 p.) : couv. ill. ; 18 cm
ISBN :
9782253161806.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Mentions légales
  • Quatrième de couverture
  • Préface
  • Les briques des Milles
  • La première nuit
  • Les bateaux de Bayonne
  • La deuxième nuit
  • Les tentes de Nîmes
  • La troisième nuit
  • Les jardins de Marseille
  • Postface

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