Une histoire du rap en France Karim Hammou [postface par Howard S. Becker]

Résumé

Lorsque rap et hip-hop apparaissent en France au tournant des années 1980, nombreux sont ceux qui n'y voient qu'un phénomène éphémère. Trente ans plus tard, ce genre musical est non seulement bien vivant, mais il fait durablement partie des industries musicales, et la scène rap française est même l'une des plus visibles au niveau international. Comment le rap est-il né en France et comment s'est-il développé ? Qui a tiré profit de la commercialisation de ses chansons ? Pourquoi ce genre musical est-il si étroitement associé aux banlieues ? Qui sont les artistes qui l'ont promu, et en s'appuyant sur quelles ressources ? Pourquoi continue-t-il régulièrement à déchaîner les passions ? Emaillé de nombreux entretiens réalisés auprès de rappeurs, de DJ, d'animateurs, de professionnels de l'industrie du disque... ce livre décrit comment l'émergence et l'inscription durable du rap en France ont été possibles. En s'intéressant aux artistes, mais aussi aux amateurs, en circulant des MJC des quartiers populaires aux bancs de l'Assemblée nationale, en observant les plateaux de télévision et les radios locales, Karim Hammou montre comment s'est imposée en France une nouvelle spécialité artistique, fondée sur une forme d'interprétation originale, ni parlée ni chantée : rappée.

Auteur  :
Hammou, Karim
Contributeur  :
Becker, Howard Saul (1928-....)
Éditeur :
la Découverte,
Collection :
Cahiers libres
Genre :
Documentaire
Langue :
français.
Note :
Notes bibliogr. Index
Mots-clés :
Nom commun :
Rap -- France -- Histoire | Rap -- Sociologie
Description du livre original :
1 vol. (302 p.) : couv. ill. ; 24 cm
ISBN :
9782707171375.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Introduction
    • Pourquoi écrire une histoire ?
    • Une enquête guidée par des disques
    • Les métamorphoses du rap en France
  • I. 1981-19911
    • 1. Les débuts du rap en France, d’Annie Cordy à Dee Nasty
      • Les industries musicales au tournant des années 1980
        • Le destin d’une insulte sur disque
        • « Chacun fait (c’qui lui plaît) » : un polar musical ?
        • Sidney et l’émission H.I.P. H.O.P. : l’ambivalence d’un « phénomène »
      • Du rap dans la « varièt’ »
        • Quand Annie Cordy smurfe (et rappe)
        • Phil Barney, itinéraire d’un touche-à-tout
        • Dee Nasty, de la radio au disque
    • 2. Une nouvelle spécialité artistique : être rappeur
      • Des amateurs de musiques atypiques
        • Foisonnement musical
        • Aimer le rap au début des années 1980, à Marseille…
        • … à Lyon, ou à Lausanne
        • Les DJ, ou l’art du son hip-hop
      • L’émergence d’une scène rap parisienne
        • Des boîtes de nuit pour les « refusés »
        • Des lieux de danse alternatifs
        • Quelle langue pour le rap en France ?
        • Le rap, underground et branché avec Actuel et Radio Nova ?
        • Au cœur du milieu rap parisien, Le Deenastyle
    • 3. Rap et banlieue : le thème imposé
      • Quand le rap devient symptôme de problèmes publics
        • Sous les tags, le travail précaire
        • Zoulous, casseurs et émeutiers : une même explication ?
      • Une nouvelle tâche assignée aux rappeurs : porter l’altérité
        • Musique de soi, musiques des autres
        • Entre médiation et dérision
      • Le malentendu de la responsabilité minoritaire
        • Le rap défini par le groupe majoritaire
        • Négocier un vocabulaire commun
  • II. 1991-19984
    • 4. Comment transformer les rappeurs en marchandise
      • Mettre de l’eau dans son vin
        • Les rappeurs parisiens face aux majors
        • Benny B, ou comment faire du faux avec du vrai
      • Le pari des majors sur la scène du Deenastyle
        • Créer des stars du rap francophone
        • Comment vendre Lionel D… et ne pas vendre NTM ?
        • Des DJ et des MC dans l’industrie du disque
      • Le rap français, une simple mode ?
        • Une musique « pas assez mélodique » pour les radios
        • Lorsque l’émission Là-bas si j’y suis s’intéresse au rap
        • La fin du « temps du pari » pour les majors
    • 5. Le rap comme levier d’action sur les classes populaires
      • La mise en politiques publiques du rap
        • Le rap comme art, comme métier, comme loisir
        • La reconnaissance ostentatoire du ministre de la Culture
        • Les usages locaux du rap : prévention, intégration, insertion
      • L’appropriation du rap par une jeunesse masculine précarisée
        • À qui appartiennent les espaces publics urbains ?
        • La redistribution des illégalismes populaires au tournant des années 1990
        • L’ancrage du rap dans les quartiers de la politique de la ville
        • « Kartier de fous »
    • 6. Une nouvelle génération de rappeurs en France
      • Labels indépendants, associations… : armer un lieu propre
        • Unik Records, Jimmy Jay Productions : passer de la tactique à la stratégie
        • La multiplication d’initiatives marchandes vouées au rap
        • Sound Musical School B. Vice : inscrire le hip-hop dans le paysage associatif de Marseille
        • Une offre discographique qui échappe au contrôle des majors
      • L’émergence d’une deuxième génération clivée
        • De l’ère des MC à celle des rappeurs
        • La radiodiffusion, privilège de la deuxième génération produite en major
        • Rap cool, rap hardcore : la construction d’un clivage moral
        • « Reste underground »
    • 7. D’une scène clivée à un monde commun
      • Le goût des pairs contre celui des employeurs
        • Circulations des œuvres, circulation des artistes
        • Le featuring comme technique commerciale d’authentification
        • Quand les aînés apprennent des cadets
        • La perte de confiance des majors dans les artistes recrutés de 1994 à 1997
      • Une nouvelle façon de « développer » des artistes
        • Le nouveau format de Skyrock : « Premier sur le rap »
        • L’appui sur une expertise interne au monde du rap
  • III. 1998-20108
    • 8. « Rap game »
    • Un marketing de la marge
      • Une radio pour la « culture multicolore » ?
        • Quand la presse magazine revendique sa « crédibilité rap »
        • L’art de « vendre la rue »
      • Les règles d’un commerce musical
        • La pérennité relative d’une entreprise collective
        • Deux candidats au succès dans le « rap game »
        • Majors et indépendants : une double médiation vers le grand public
        • Le parcours de Donkichoc, ou la discographie comme droit d’entrée
        • Le souci de crédibilité d’un « petit mec tranquille »
    • 9. Ce que l’on doit à la rue
      • De quelles normes la rue est-elle le garant ?
        • La rue contre le professionnalisme ?
        • Avoir faim ou être gavé
        • La rue et l’underground
      • Faire exister le rap, faire exister les rappeurs
        • La frontière mouvante entre la « rue » et le « biz »
        • « Street crédibilité » et maintien dans la carrière
  • Epilogue. L’illégitimité paradoxale du rap dans les années 2000
    • Rap et R&B au cœur des transformations du paysage musical en France
      • Le monde du rap à l’épreuve d’une double crise
      • Du nouveau sur les ondes radio : la fin de l’hégémonie pop-rock
      • Des rappeurs qui font plus que rapper
    • La pénalisation politique du rap en France
      • Accusations virulentes contre paroles violentes : une étrange surenchère politique
      • L’audience croissante d’une croisade morale nationaliste
  • Remerciements
  • Notes
    • Notes de l’introduction
    • Notes du chapitre 1
    • Notes du chapitre 2
    • Notes du chapitre 3
    • Notes du chapitre 4
    • Notes du chapitre 5
    • Notes du chapitre 6
    • Notes du chapitre 7
    • Notes du chapitre 8
    • Notes du chapitre 9
    • Notes de l’épilogue
    • Note de la postface

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