La langue des médias : destruction du langage et fabrication du consentement Ingrid Riocreux

Résumé

Les journalistes se présentent volontiers comme des adeptes du "décryptage". Mais est-il autorisé de "décrypter" leur discours ? En analysant de très nombreux exemples récents, ce livre montre que les journalistes ne cessent de reproduire des tournures de phrases et des termes qui impliquent en fait un jugement éthique sur les événements. Prenant pour des données objectives des opinions qui sont en réalité identifiables à des courants de pensée, ils contribuent à répandre nombre de préjugés qui sont au fondement des croyances de notre société. Si le langage du Journaliste fonctionne comme une vitre déformante à travers laquelle on nous montre le présent, il est aussi une fenêtre trompeuse ouverte sur le passé et sur l'avenir. Analyser le discours du Journaliste, c'est donc d'une certaine manière mettre au jour l'inconscient de notre société dans tout ce qu'il comporte d'irrationnel. Ce livre est conçu comme un manuel de réception intelligente à l'usage des lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs quotidiennement exposés aux médias d'information. Son ambition est de lutter à la fois contre la naïveté et la paranoïa complotiste afin de n'être plus "orientés par un discours orientant".

Auteur :
Riocreux, Ingrid
Éditeur :
Paris, l'Artilleur,
Collection :
Interventions
Genre :
Essai
Langue :
français.
Note :
Notes bibliogr. et webliogr.
Mots-clés :
Nom commun :
Médias et langage -- France | Médias -- Objectivité -- France | Désinformation -- France
Description du livre original :
1 vol. (332 p.) ; 22 cm
ISBN :
9782810006960.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Introduction : une vitre sale
  • Chapitre I. De la destruction de la langue à la fabrication du consentement ?
    • 1. Le symptôme CSA
      • Le CSA, nouveau du Bellay
      • Un cache-sexe : la traque des anglicismes
      • Un colloque sans lendemain
      • L’exemple québécois
      • La mission sérieuse du CSA
      • La bonne inquisition
      • Obligation de schtroumpfer
      • Torquemada bienveillant
      • Les gardiens du code
    • 2. Manipulateurs innocents
      • Ni naïveté ni paranoïa
      • La répartition idéologique des sujets intéressants
      • Une propagande nécessaire au service des « idées nouvelles »
      • Deux régimes, une seule information
      • Tous victimes, tous coupables
    • 3. Le… quoi des mots ?
      • Le truc de Ianoukovitch
      • Gauche ou droite, faux problème
      • Une pensée-émoticône
      • Pour le changement au service de l’ordre
      • Le conflit éthique
  • Chapitre II. De l’existence d’une langue journalistique, de ses défauts
    • 1. Du psittacisme à la psittacose
      • Une parole prescriptive
      • Un pari est toujours « pascalien »
      • Le forfait de Mamadou Sakho
      • Un mal social
    • 2. Parlez-vous journaliste ?
      • « Nous en s’rons plus »
      • « Dominique Verner »
      • « C’est parti-ch ! »
      • « L’Ôrope »
      • « François-Fillon-le-patron-de-l’UMP-Jean-François-Copé »
    • 3. Incompétence linguistique
      • « Le chômage est vraiment un sujet casse-gueule »
      • « Vous qui êtes un ancien ministre, est-ce que ces mesures vous ont-elles satisfaites ? »
      • « Un bilan annuel sera rendu tous les ans »
      • « Éric Aubin était autour de la table »
      • « L’école où ils s’y font des amis »
      • « Réduit à dix, Isco égalise »
      • « Il n’est plus possible d’échapper au secret »
      • « Autres colériques, les buralistes »
      • « Du bruit dans le lanterneau »
      • « Perquisionner son domicile »
  • Chapitre III. Dits et non-dits du discours médiatique
    • 1. L’art délicat de nommer les choses
      • Vérité ou opinion ?
      • Quelques mots qui veulent dire méchant, pas bien
      • Mots gentils, « mots qui sont doux »
      • Mots-couperets : les phobes et les sceptiques
      • Un « extrémiste modéré » ?
      • Nazi mais pas coco
      • Cheveux courts et veste noire
    • 2. Le journaliste et les mots des autres
      • Satan journaliste
      • Comprendre ou ne pas comprendre l’ironie
      • Un « communiqué de dix pages »
      • Selon que vous serez ici ou là-bas, vous serez un fasciste ou pas
      • Paresse et mauvaise foi journalistique
      • Qui parle ?
      • « Christiane Taubira n’a pas menti, elle a commis une maladresse »
      • C’est vrai parce qu’il l’a dit
      • Comment réagissez-vous en apprenant l’assassinat d’un antifasciste par un néonazi ?
    • 3. Dire sans dire
      • Les non-coupables et les non-victimes
      • « L’assassin du jeune Hakim »
      • Mystérieux hyperonyme
      • Le travail de Winston Smith
      • Le consensus du mensonge ?
      • « Faux ! »
      • De « folles rumeurs » propagées par une « proche d’Alain Soral »
      • La question n’est pas de savoir si c’est vrai
      • Une croyance irrationnelle mais tenace
      • Un progressisme timide
      • « Farfelu », alors chut !
      • Puissance de la suggestion
  • Chapitre IV. Le Journaliste et son ego
    • 1. Le journaliste metteur en scène du réel
      • Ce qu’on fait dire aux chiffres
      • Les lunettes du Journaliste
      • La seule compétence requise
      • François et Christine, acteurs malgré eux
      • Ce qu’on fait dire aux photos
    • 2. Mal parler, mal informer, c’est encore de l’info
      • Je vous informe que je parle mal
      • Mea maxima culpa
      • En fait, c’est vous qui écoutez mal
    • 3. L’obsession du décryptage
      • La grande hypocrisie du décryptage
      • Renouer avec l’enseignement du « décryptage »
      • Ce que décrypter n’est pas
      • Ce que pourrait être un vrai « décryptage »
      • Décryptons les décrypteurs
  • Conclusion : quand la vitre se brisera

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