Lisbonne, dernière marge Antoine Volodine

Résumé

Cette femme qui marche dans la nuit, un manuscrit sous le bras, le long d'une avenue déserte, a-t-elle ou non rendez-vous avec la mort ? Elle semble connaître la réponse, mais que sait-elle exactement ? Toute son existence est liée à un livre, une immense anthologie dont les pages tracent le portrait d'une époque fictive - le IIe siècle -, et tentent d'élucider les sombres mystères d'une société - la "Renaissance" - : comme le ferait une mémoire contrainte, sous la chape de plomb du totalitarisme, à se dissimuler dans l'imaginaire et le discours codé. Or quelqu'un, à l'évidence, manipule les éléments de l'intrigue ainsi nouée : une jeune terroriste, en compagnie du policier qui a organisé sa fuite, se retrouve le temps d'un amour aux confins de l'Europe et de l'océan. C'est elle qui, par défi, invente devant nous un monde baroque et lugubre dont elle est sans doute l'émanation la plus tragique.

Auteur :
Volodine, Antoine
Éditeur :
Paris, Editions de Minuit,
Genre :
Roman
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (303 p.)
ISBN :
9782707328526.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • INTRODUCTION. POUR UNE RÉHABILITATION DE LA COMMUNE INGRID SCHMITZ
  • PREMIÈRE PARTIE. L’ABJURATION DES ÉCHOS CHEZ KONRAD ETZELKIND
    • Notes
  • DEUXIÈME PARTIE. À PROPOS DES CONTES POUR ENFANTS
  • TROISIÈME PARTIE. LA MULTIPLICATION DES DOUBLES DANS L’ŒUVRE POSTHUME D’EVA ROLLNIK
    • I. AYQE 1
    • II. THUNI THUNI 3
    • IV. UYLLAY 5
    • V. SISPACHAY 8
    • VII. AYARIMAY 10
    • COMMENTAIRE
    • Notes
  • QUATRIÈME PARTIE. ELISE DELLWO ET LA PRATIQUE DE L’HÉTÉRONYMIE
  • CINQUIÈME PARTIE. QUELQUES DIGRESSIONS À PROPOS DE LA LITTÉRATURE DES POUBELLES
    • Notes
  • SIXIÈME PARTIE. SHAGGÅ DU RETOUR D’ABDALLAH, CAPITAINE DU RUGISSEMENT DE L’ÉPÉE
    • I. LA SOLITUDE DE LA LUNE DES PIRATES
    • II. LE CHIEN SUR LE RIVAGE
    • III. LE TRÉSOR DE LA BOUCLE BLONDE
    • IV. LES DÉCHIRURES DE L’HORIZON
    • V. L’AMBRE DU PAYSAGE
    • L’AMÈRE INFINITÉ DU TEMPS 1
    • VI. LA FIN DE LA COURSE ALANGUIE
    • VII. LA MAGNIFIQUE SECONDE
    • Et enfin tu étais là, belle créature de la boucle blonde, servante admirable de la lune des pirates, offerte à celui qui avait gravi, pour te rejoindre, la montagne des siècles, tu étais là, dénouant ta robe et tes tresses devant ce navigateur dont la mère des vagues t’avait dit, lors du premier de ses milliards de sommeils, qu’ils se réveillerait un matin et ferait route vers ta demeure scellée de quartz. Ce fut ensuite, rappelle-toi, un long moment d’inertie aberrante. Ta nuit était sertie de joyaux, de naufrages, de visions ; en elle brillaient les étraves de galions sabordés, les figures de proue ensorceleuses, on y apercevait souvent, s’accoudant aux lisses de bastingage, combattant les madrépores, des noyés tristes. Depuis son cachot, Abdallah t’envoyait des rêves où il n’épargnait ni le sang ni la fièvre ; tu entendais l’infime travail des charpentiers des étoiles d’argent, le chuchotement des vigies en désespoir, tu imaginais, entre leurs côtes, des congres ; sur la plage venait s’évanouir le spectre d’un grand chien dont tu explorais sans répit les pupilles d’écume. Enfermée au secret de la roche, muette, tu maudissais la clepsydre obstinée sur son repère de marée basse. Cependant, rien ne détruisait le filigrane de ta mémoire, ni la promesse où ta persévérance puisait sa force : l’aube légendaire se lèverait ; même métamorphosé, méconnaissable, Abdallah t’étreindrait dans un souffle. Voilà qui était, après tant d’années, advenu. Tu ne bougeais plus. Vous rôdiez en silence dans la magnifique seconde de votre éternité. Comme le matin stagnait, il ne vous restait plus qu’à réinventer un langage et des gestes.
    • Notes
  • SEPTIÈME PARTIE. HOMMAGE AUX INCENDIAIRES

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