"Je ne serais pas là si" Annick Cojean

Résumé

« Je ne serais pas arrivée là si… Quelques mots anodins qui posent une question vertigineuse. Qu'est-ce qui m'a faite, défaite, marquée, bouleversée et sculptée ? Quel hasard, rencontre, accident, trait de caractère, lecture, don, peut-être aussi quelle révolte, ont aiguillé ma vie ? Quelle joie m'a donné des ailes ? Ou peut-être quel drame ? A moins qu'il m'ait dévastée, qu'il m'ait fallu me battre, plonger et rebondir. Ai-je poursuivi un rêve ? Des anges ont-ils veillé sur moi ? Et mes parents ? Quel fardeau ou quelle chance ? Oui, comment se construit une vie ? A 25 femmes magnifiques, j'ai lancé ce petit bout de phrase, et 25 ont accepté de la poursuivre. Juliette Gréco et Christiane Taubira, l'une haïe par sa mère, l'autre galvanisée par sa mémoire. Virginie Despentes et Amélie Nothomb. Patti Smith et Marianne Faithfull. Agnès b. et Claudia Cardinale. Joan Baez et le rabbin Delphine Horvilleur. L'écrivaine turque Asli Erdogan et l'actrice britannique Vanessa Redgrave. La pianiste Hélène Grimaud, la maire de Paris Anne Hidalgo, l'avocate et prix Nobel iranienne Shirin Ebadi, la féministe Eve Ensler, les comédiennes Nicole Kidman et Dominique Blanc…Elles se racontent avec une sincérité bouleversante. Quels ont été leurs principaux ressorts ? Qu'ont-elles appris  de la vie? Et que peuvent-elles partager avec les jeunes filles qui les liront et qui, elles aussi, ont bien l'intention d'imposer leur voix dans un monde dont les règles sont forgées par les hommes ? Ce livre se voudrait inspirant pour toutes les femmes.Et parce que l'interview est un exercice à deux, basé sur l'échange – de regards et de confidences –, l'intervieweuse est contrainte de s'interroger. Je ne serais pas arrivée là… si je n'avais eu une maman incroyable d'amour et de tendresse, de vitalité et d'optimisme. C'est évidemment à elle que je dédierai ce livre. »

Auteur :
Cojean, Annick (1957-....)
Éditeur :
Paris, Grasset,
Genre :
Entretien
Langue :
français.
Note :
Recueil d'entretiens de l'auteur avec 27 femmes pour le journal "Le Monde"
Mots-clés :
Nom commun :
Femmes -- 1970- | Célébrités -- 1970-
Description du livre original :
1 vol. (316 p.) ; 21 cm
ISBN :
9782246815808.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Table
  • « JE NE SERAIS PAS ARRIVÉE LÀ SI… »
  • Amélie Nothomb
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Mais voyons, un bébé qui ne dort pas crie, pleure, s'agite…
    • Alors qu'avez-vous fait ?
    • Étiez-vous vous-même au centre de l'histoire ?
    • Que s'est-il passé à 12 ans qui a ainsi perturbé votre équilibre ?
    • Et l'anorexie s'est imposée.
    • L'écriture n'a-t-elle pas tout de suite constitué un recours ?
    • Mais pourquoi ne vous autorisiez-vous pas à écrire autre chose que ces lettres au grand-père ?
    • L'idée de devenir écrivain se profilait alors ?
    • Quelle était votre ambition de jeune fille, lorsque votre famille se pose enfin en Belgique ?
    • En attendant, comme des millions d'étudiants, vous avez fait votre entrée en fac.
    • Pourquoi avoir choisi de faire des études de philologie, la science du langage ?
    • Au moins pouviez-vous briller dans vos études !
    • C'est incompréhensible. Vous étiez jolie, gentille, cultivée…
    • Vous citez souvent la phrase de Nietzsche, lui aussi philologue : « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort. »
    • Est-ce cela « le secret indicible » que vous avez souvent évoqué sans le nommer ?
    • Cette agression sexuelle l'année de vos 12 ans ?
    • Cela s'appelle un traumatisme.
    • Pourquoi parler de forces obscures ?
    • Tant de femmes ont enfoui en elles le secret d'un viol.
    • Quel était le but de ce voyage en Amazonie que vous venez d'évoquer ?
    • Avez-vous écrit sur cette expérience ?
    • Mais la liberté de l'écrivain d'écrire sur ses expériences ?
    • L'amour maternel est au cœur de votre dernier roman. Frappe-toi le cœur. Et particulièrement la relation mère-fille. Elle vous fascine donc ?
    • Vous atteignez la cinquantaine. Le temps qui passe vous inquiète-t-il ?
    • Vous avez parfois dit que l'ensemble de vos livres constituait une sorte de rébus, lequel ne sera déchiffrable, un jour, que lorsqu'on les aura tous lus…
    • Mais vous l'organisez, puisque vous décidez lequel des trois ou quatre livres écrits dans l'année sera publié.
    • Il y a donc bien un dessein global !
    • Pardon ?
  • Christiane Taubira
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Vous avez hérité de ce rire ?
    • Se reconnaissait-elle en vous ?
    • À cause de votre conduite ?
    • L'éducation ne passait quand même pas que par les coups !
    • Beaucoup d'orgueil…
    • Que faisait-elle pour gagner la vie de cette famille nombreuse ?
    • Votre père était-il présent dans votre vie ?
    • Quelle empreinte avait-il sur votre éducation ?
    • Vous éprouviez du mépris ?
    • On peut décider ça ?
    • Aviez-vous alors de grands rêves ?
    • Vous grandissez avec ces vastes aspirations et soudain, lorsque vous avez 16 ans, vous perdez votre maman…
    • Comment avez-vous rebondi ?
    • C'est votre grand frère qui va vous remettre sur la voie des études.
    • Sept années intenses avant un retour à Cayenne, armée de diplômes d'économie, d'ethnologie, de sociologie et d'une volonté d'entrer dans l'action.
    • Vous parlez d'une joie de vivre invincible et n'avez jamais voulu montrer la moindre faille malgré les nombreuses attaques, sexistes, racistes, que vous avez subies. Y a-t-il quand même eu des blessures ?
    • Le fait de poser les mots sur le papier…
    • Avez-vous perdu des illusions à l'exercice du pouvoir ?
    • Toujours un sentiment d'urgence ?
    • Ce temps presque exclusivement consacré à l'engagement a forcément des conséquences sur la vie privée. Vous l'avez payé cher ?
    • Que dirait votre mère si elle pouvait voir ce que vous êtes devenue ? Y pensez-vous parfois ?
  • Patti Smith
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Votre génération a affronté beaucoup de périls, vos amis ont été décimés.
    • Chance ? Force ? Volonté ?
    • Plusieurs deuils vous ont terrassée. Où avez-vous trouvé l'énergie de vous redresser et l'envie de créer à nouveau ?
    • Malgré cette énergie, intacte, il émane de vos poèmes et de vos livres une grande mélancolie.
    • Comment peut-on pallier l'absence ?
    • Avez-vous l'impression de travailler sous le regard de vos disparus ?
    • Encore faut-il être attentif ?
    • Votre famille était extrêmement religieuse ?
    • Quelle a été la plus grande chance de votre vie ?
    • D'où vous venait cette conviction que l'art était la chose la plus importante de la vie ?
    • Comment expliquez-vous que tant de jeunes gens de 20 ans suivent vos apparitions dans les concerts ou les librairies et vous considèrent comme une icône ?
    • Vous leur parlez à ces jeunes ? Vous vous sentez une responsabilité à leur égard ?
    • Comment la jeune Patti Smith fauchée mais pleine d'espoir, vivant dans un squat de New York en 1967, regarderait-elle la star qui a signé à Paris un livre chez Gallimard ?
  • Virginie Despentes
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Quand avez-vous commencé à boire ?
    • Pour la griserie qu'il procure ?
    • Vous n'aviez plus le contrôle.
    • Vous vous êtes fait aider ?
    • Est-ce un sentiment très partagé par vos confrères écrivains ?
    • Vous avez toujours écrit ?
    • Vous étiez donc une enfant très sociable.
    • Pourquoi alors cet internement en institution psychiatrique à 15 ans ?
    • Et c'est à 17 ans, après une virée à Londres, que vous êtes violée en rentrant en auto-stop.
    • Quelles ont été, pensez-vous, les conséquences sur votre vie ?
    • « J'imagine toujours pouvoir un jour en finir avec ça. Liquider l'événement, le vider, l'épuiser. Impossible. Il est fondateur », écrivez-vous, en 2007, dans King Kong théorie.
    • Les premières années à Lyon se passent autour de la musique – le rock alternatif – et dans une incroyable liberté.
    • Parmi les jobs que vous enchaînez au fil des ans – notamment autour du disque – il en est un qui est loin d'être anodin…
    • N'aviez-vous pas l'impression de franchir un tabou suprême ?
    • Qu'est-ce que cela vous a appris ?
    • Vous avez écrit que cette expérience a été une étape cruciale de reconstruction après le viol.
    • Est-ce à ce moment-là que vous vous interrogez sur ce qu'est vraiment la féminité ?
    • Elle ne peut se résumer à cela !
    • Mais alors ? Vous ne seriez pas arrivée là, à cette période heureuse de votre vie où vos livres sont attendus, célébrés, si…
    • Ce serait un choix ?
    • Le discours vous semble partout hétéro-normé ?
    • La jalousie peut aussi exister dans un couple homosexuel !
    • Il n'y a plus ce regard négatif qu'ont redouté beaucoup de femmes célèbres, artistes ou autres, qui n'ont jamais révélé leur homosexualité ?
    • La loi autorisant le mariage gay a-t-elle joué un rôle dans le changement de regard ?
    • « Passé 40 ans, tout le monde ressemble à une ville bombardée » avez-vous écrit quelque part. Vieillir vous fait peur ?
    • Son bien le plus précieux est une lettre dans laquelle son père lui dit qu'il est fier d'elle. Avez-vous cette reconnaissance de vos parents ?
    • Et ça compte ?
  • Juliette Gréco
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Votre mère et votre sœur avaient été déportées à Ravensbrück.
    • Cette expérience de la prison a été décisive ?
    • Hélène Duc a donc joué le rôle d'une mère ?
    • L'autre ne vous regardait pas ?
    • Quelle cruauté !
    • Comment a-t-elle réagi quand elle vous a vue devenir célèbre, adulée par le public ?
    • Est-ce que cela a pu vous servir d'aiguillon ?
    • Peintres, écrivains, philosophes… Des gens peu ordinaires se sont vite trouvés sur votre chemin.
    • Pourquoi étrangement ?
    • De quoi êtes-vous le plus fière ?
    • Et combative.
    • Vous votez ?
    • Vous en parlez à l'imparfait.
    • Où étiez-vous le vendredi 13 novembre 2015, jour des attentats à Paris ?
    • Mais qu'avez-vous ressenti au fond de vous ?
    • Cela vous donne envie de faire passer des messages lorsque vous êtes en scène ?
    • La condition des femmes vous a toujours tenu à cœur.
    • Quel conseil donnez-vous aux jeunes femmes artistes qui viennent vous voir ?
  • Hélène Grimaud
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Vous avez pourtant quitté très jeune le nid familial.
    • Quel type d'enfant étiez-vous ?
    • On parle désormais d'enfants hyperactifs.
    • Surdouée ?
    • Comment ont-ils pensé à vous mettre devant un piano ?
    • Vous vous souvenez précisément de ce jour ?
    • Il n'y avait alors de place pour rien d'autre ?
    • Comment imaginiez-vous votre avenir à l'adolescence ?
    • « Dieu saura… » Ce n'est qu'une expression ?
    • La musique facilite ce lien avec les autres ?
    • C'est alors que peut surgir l'instant magique ?
    • De quoi ? De qui ?
    • Un jour, sur un chemin de Floride, vous croisez le regard d'une louve, Alawa…
    • Comme les loups de votre centre sont les ambassadeurs de toute l'espèce animale, et au-delà même, de la biodiversité ?
    • Les menaces de terrorisme ont-elles une incidence sur votre tournée de concerts ?
  • Claudia Cardinale
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Vous avez donc quitté votre Tunisie natale pour aller à Rome ?
    • L'avez-vous regretté ?
    • La vôtre était donc italienne, mais installée en Tunisie depuis plusieurs générations…
    • Vous avez pourtant déguerpi quand le réalisateur René Vautier a voulu, un jour, vous aborder à la sortie du lycée !
    • Parliez-vous italien lorsque vous avez débarqué à Rome ?
    • Ressentiez-vous un lien particulier avec Luchino Visconti ?
    • Le cinéma ne produit-il pas de gens heureux ?
    • Avez-vous ressenti vous-même la pression de l'âge et de l'exigence éternelle de beauté ?
    • Revoir de vieux films est-il parfois douloureux ?
    • Qui vous ont courtisée !
    • Quels souvenirs des autres grands acteurs croisés ou partenaires ?
    • Et Marcello Mastroianni ?
    • A-t-il été, dans la vraie vie, amoureux de vous ?
    • Et Marlon Brando ?
    • Vous êtes l'une des très rares actrices de cette époque à continuer de tourner !
    • Le cinéma brûle des tas de jeunes gens, balayés après un ou deux films. Quels conseils donnez-vous aux jeunes comédiennes ?
  • Joan Baez
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Encore fallait-il prendre conscience de cette voix, l'entretenir, la travailler.
    • Dès vos débuts, à 18 ans, alors que la plupart des jeunes gens ne savent pas encore bien se situer, vous affichiez une forte personnalité et défendiez déjà des valeurs très précises. D'où venaient-elles ?
    • Votre père, physicien, avait refusé lui-même de travailler pour la Défense.
    • Avec quelles conséquences ?
    • Est-ce l'époque où vous avez rencontré Martin Luther King ?
    • Quatre ans plus tard, déjà devenue célèbre, vous entamez une tournée dans le Sud et vous découvrez, avec stupeur, qu'il n'y a pas de Noirs dans le public de vos concerts…
    • C'est la chanson qu'ont reprise avec vous 350 000 personnes ce 28 août 1963, à Washington, où Martin Luther King a prononcé son fameux discours « I have a dream ».
    • Vous avez chanté sous les bombardements à Hanoï, soutenu les combats d'Amnesty International, les mères de la Place de Mai, les dissidents de l'Est…
    • Obama est le seul président pour lequel vous vous soyez engagée.
    • Vous redoutez l'arrivée de Donald Trump ?
    • Est-ce intéressant de vieillir ?
    • Vous avez perdu votre maman et votre sœur aînée récemment. Comment affrontez-vous le deuil ?
    • Vous évoquez souvent une étrange relation avec Dieu.
    • Quand vous sentez-vous la plus heureuse ?
    • Vous n'y pensez pas !
  • Asli Erdoğan
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Vos parents n'étaient-ils pas rassurants ?
    • Venaient-ils du même milieu ?
    • La littérature a-t-elle constitué très tôt un refuge ?
    • Vous décrivez l'année 1977, celle de vos 10 ans, comme celle d'un carrefour essentiel.
    • Comment conceviez-vous l'avenir ?
    • Curieusement, vous vous êtes orientée vers les sciences.
    • Et vous avez repris vos études ?
    • Heureuse de quitter Istanbul ?
    • Est-ce au retour d'Istanbul que vous entrez enfin en littérature ?
    • Et vous laissez définitivement tomber la physique.
    • Cette fois, vous étiez écrivain.
    • Ces écrits qui vous ont attiré la haine du pouvoir, ce sont surtout les chroniques publiées dans des journaux – Radikal puis le quotidien kurde Özgür Gündem – où vous n'avez pas craint d'aborder les sujets les plus tabous en Turquie comme les viols de jeunes Kurdes par les paramilitaires turcs, le génocide arménien, la torture dans les prisons d'État, la grève de la faim des prisonniers politiques…
    • Mais les ennuis se sont alors accumulés.
    • Un mois après la tentative de coup d'État contre le président Recep Tayyip Erdoğan le 15 juillet 2016, est arrivé, le 16 août, ce que vous redoutiez depuis cette journée traumatisante de vos 4 ans…
    • Elle n'existe plus en Turquie depuis 2004.
    • Combien de temps êtes-vous restée en prison ?
    • Avez-vous maintenant une explication ?
    • Qu'allez-vous faire ? Cette expérience traumatisante de la prison conforte-t-elle votre envie de témoigner des atteintes aux droits humains ? Ou vous incite-t-elle à penser en priorité à vous sauver vous-même ?
    • Avoir traversé toutes ces épreuves fait-il de vous quelqu'un de plus fort ?
  • Dominique Blanc
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Avez-vous jamais revu Orlan ?
    • Pourquoi ?
    • Quels rêves faisiez-vous pour l'avenir ?
    • Quel rapport ?
    • Quelle a été la réaction de vos parents ?
    • Quelqu'un croyait-il alors en vous ?
    • Pourquoi ce défaitisme ?
    • Alors, la rencontre ?
    • De quoi vous rendre difficile, exigeante, pour le reste du parcours.
    • Vous rêviez de faire du cinéma ?
    • Comment évoluait alors la jeune personne qui avait si peu confiance dans la vie ?
    • Cela donne des armes et de la force pour le reste de la carrière ?
    • À quoi est-ce dû ?
    • Pas la dose d'amour attendue ?
    • Est-ce donc pour cela qu'on devient comédien ? Pour attirer enfin les regards ?
    • Parce que l'autre est plus intéressant que soi ?
    • Avez-vous expérimenté vous-même le trou noir ?
    • Et voilà que la Comédie-Française vous réclame et vous accueille comme pensionnaire, en 2016, trente-cinq ans après vos débuts dans Peer Gynt…
  • Delphine Horvilleur
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Était-ce un questionnement fondamental depuis votre enfance ?
    • La confiance ou la défiance… Quelle attitude choisir ? En discutiez-vous au sein de la famille ?
    • Quelle sorte d'enfant étiez-vous ?
    • Créer des ponts entre des univers et des pensées discordantes ?
    • Comment avez-vous trouvé votre voie ?
    • Et cela vous a déstabilisée ?
    • Vous êtes quand même partie pour Israël.
    • Et ce fut le premier virage.
    • Avec quelle explication officielle ?
    • Comment avez-vous contourné l'obstacle ?
    • Mais rabbin pour quoi faire ?
    • Est-ce un métier ? Une mission ? Un sacerdoce ?
    • Un texte inestimable car détenteur de vérité ?
    • Avez-vous été tentée de rester rabbin à New York ?
    • Il y a trois femmes rabbins aujourd'hui en France.
    • Le rabbinat renforce-t-il la connexion avec vos grands-parents ?
    • C'est aussi donner une boussole ?
    • Pensez-vous être l'incarnation de ce paradoxe ?
    • Quel moment vous procure le plus grand plaisir dans votre fonction ?
  • Shirin Ebadi
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Était-ce un rêve, la magistrature ?
    • Vous avez confié un jour avoir rêvé de devenir ministre de la Justice d'Iran…
    • Vous voulez dire admirée ?
    • La révolution islamique de 1979 a coupé court à vos ambitions en déniant soudainement aux femmes le droit d'être juges…
    • Cette colère ne venait pas que de cette ambition gâchée ?
    • Pouvez-vous donner quelques exemples de ces lois discriminatoires ?
    • Le cas de la petite Leila Fathi, dont vous vous êtes occupée, a soulevé beaucoup de réactions…
    • Il s'agit bien de la charia…
    • Votre Nobel a-t-il donné aux femmes un surcroît de force ?
    • L'étau s'est peu à peu resserré sur vous. Menaces et harcèlement n'ont pas cessé après votre Nobel.
    • Vous donniez une conférence à Majorque, en 2009, quand ont eu lieu les élections truquées par le clan Ahmadinejad. Qu'avez-vous ressenti lorsqu'on vous a conseillé de ne pas rentrer en Iran ?
    • Vint ce moment où votre mari vous avoue, au téléphone, qu'il vous a trompée et que, soumis à un chantage du régime, il a accepté de vous dénoncer comme agent de l'Amérique à la télévision iranienne…
    • Votre prix Nobel a dynamité votre vie !
    • Pas d'amertume ?
    • Votre fille est-elle prête à prendre la relève ?
  • Nicole Kidman
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Cela suffit-il à orienter une vie ?
    • Il effraie pourtant beaucoup d'actrices françaises !
    • Vous avez commencé à jouer la comédie à 13 ans. Mais j'imagine que vos parents rêvaient que vous fassiez des études…
    • À quand remonte cette passion de la fiction et du jeu ?
    • On imagine davantage les petits Australiens à la plage ou sur les terrains de sport que reclus dans leur chambre !
    • Et c'est dans ces livres que votre imagination s'est enflammée ?
    • Comment vous projetiez-vous dans l'avenir ?
    • Qu'est-ce qui vous intéresse fondamentalement ?
    • Vous en parlez comme d'un engagement…
    • Vous êtes même allée devant le Congrès américain, en 2009, pour lancer un cri d'alarme sur ces violences faites aux femmes. Vous vous sentiez à votre place ?
    • Ce soutien aux femmes se traduit-il aussi dans votre métier ?
    • En 2015, vous avez fait un triomphe en incarnant sur la scène d'un théâtre londonien la scientifique Rosalind Franklin dans la pièce Photograph 51. Était-ce révélateur de votre démarche ?
    • Comment vous voyez-vous d'ici vingt ou trente ans ?
  • Agnès b.
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • La mode serait donc un hasard ? Quel était le rêve de vos quinze ans ?
    • Et la vôtre ? Comment était cette enfance bourgeoise et versaillaise ?
    • Voyage initiatique avec toute la fratrie, vos deux sœurs et votre petit frère ?
    • Quel caractère ?
    • L'avez-vous vu plaider ?
    • Vous parlait-il de son métier et de ses tourments d'avocat ?
    • Avez-vous posé des questions ?
    • Pourquoi pas à votre mère ?
    • Vous n'aviez pas, avec votre mère, la même complicité que celle qui vous liait à votre père ?
    • Aucun dialogue ?
    • À 17 ans, donc, vous vous mariez. Comme une fuite un peu précipitée.
    • Quelles conséquences sur votre vie ?
    • À quand datez-vous l'éveil de votre conscience politique ?
    • Et puis tard est advenu Mai 68…
    • Mais la mode ? Cet univers qui incite à acheter toujours plus, cher, vite, et pour très peu de temps…
    • Vous aimez la politique ?
    • Je vous ai entendue dire que lorsqu'on avait la foi…
    • … il était impossible de voter extrême droite.
    • Aucun doute ?
    • Et ce pape, à Rome ?
    • Optimiste ?
  • Eve Ensler
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Révolutionnaire ?
    • Et de vous permettre de transcender une histoire familiale douloureuse, dans laquelle les viols, les coups, les humiliations que vous a infligés votre père auraient dû vous détruire ?
    • L'écriture des Monologues du vagin, en 1996, a dû constituer une étape majeure de ce processus de libération…
    • La pièce que vous en avez tirée est produite dans 150 pays, traduite en une cinquantaine de langues. Meryl Streep, Susan Sarandon, Glenn Close, Whoopi Goldberg et tant d'actrices célèbres ont voulu la jouer. Que s'est-il donc passé ?
    • En quoi la pièce a-t-elle bouleversé votre vie ?
    • Que peut faire une dramaturge pour s'attaquer à un problème si vaste ?
    • Combien de personnes avez-vous touchées ?
    • C'est le Congo qui vous a arraché le cœur…
    • Un cancer redoutable, qui lui aussi aurait pu vous achever, mais qui, dites-vous, vous a sauvée ?
    • Que faire alors du second souffle ? De la nouvelle vie ?
  • Anne Hidalgo
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Ça donne des ailes !
    • Et aviez-vous très jeune un grand rêve ?
    • À quel moment se décide l'engagement politique ?
    • C'est pourtant ce que vous faites en 1994.
    • Au contraire ?
    • Votre première épreuve marquante, en tant que maire de Paris, a sans doute été l'attentat contre Charlie Hebdo. Quels souvenirs gardez-vous de ce terrible 7 janvier 2015 ?
    • Ne ressentez-vous pas le vertige du défi personnel ? « J'ai voulu ce poste, je dois être à la hauteur, c'est mon heure de vérité ? »
    • Le 13 novembre, dix mois plus tard, Paris replonge dans un cauchemar.
    • Y a-t-il un moment où vous vous sentez submergée ?
    • À quelle heure êtes-vous rentrée chez vous ?
    • Vous faites partie de ce que les psychiatres appellent les « impliqués », ceux qui ont vécu de très près cet événement traumatisant. Avez-vous ressenti un besoin d'aide ?
    • Y a-t-il des choses que l'on apprend sur soi-même lorsqu'on est confronté à un événement d'une telle violence ?
    • « Deviens ce que tu es »… L'exercice du pouvoir vous a-t-il « révélée » et donné davantage d'assurance ?
  • Cecilia Bartoli
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Votre maman aurait attendu l'hiver. Car elle savait très bien ce qu'elle faisait !
    • Mais la musique avait imprégné votre enfance.
    • Vous mordiez à l'hameçon ?
    • Votre destin tout entier tenait donc dans cette voix …
    • Qu'est-ce, pour vous, une belle voix ?
    • Et au-delà même de ce que pouvait rêver le compositeur ?
    • Et que permet-il ?
    • Vous le pensez ?
    • Parce que cette musique n'est pas « humaine » ?
    • L'opéra aurait donc une valeur sacrée ?
    • Ce sont ces moments-là que vous chérissez ?
    • Deviendrait-on meilleure chanteuse en mûrissant ?
    • Justement, y a-t-il eu une rencontre déterminante au début de votre carrière ?
    • Et Karajan ?
    • Qu'éprouviez-vous alors ? Terreur ? Griserie ?
    • On vous dit perfectionniste. Et vous avez la réputation d'être la dernière à quitter les répétitions et fermer le théâtre avec le gardien.
    • Quelle vie cela donne-t-il ?
    • D'où vient la vôtre ?
    • Vous avez dit un jour que votre philosophie était résumée dans un très bel air de Haendel : « Lascia la spina, cogli la rosa » (« Laisse l'épine, cueille la rose »).
    • Êtes-vous sensible à ce déferlement de paroles de femmes qui, dans tous les domaines, y compris ceux de l'art, dénoncent violence, harcèlement et domination masculine ?
    • Vous avez un appétit d'expériences que personne ne pourrait freiner !
    • Que croyez-vous avoir appris au fil du temps qu'il vous semble important de transmettre ?
  • Michaëlle Jean
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Votre parcours vous a menée sur tous les continents. Mais c'est en Haïti que vous êtes née et que plongent vos racines.
    • Les défis et combats étaient pourtant périlleux, dans cette île où régnait depuis 1958 la dictature de Duvalier.
    • Comment réagissait l'enfant que vous étiez ?
    • Comment s'est passé votre départ d'Haïti ?
    • À votre tour de prendre la route de l'exil…
    • Vient alors le jour du grand départ.
    • On est en février 1968 et vous partez vers le grand froid.
    • Comment êtes-vous accueillis dans cette petite ville à population blanche ?
    • Vous rentrez donc à Port-au-Prince ?
    • De quoi vivez-vous alors ?
    • C'est son exemple qui vous conduira très vite à travailler, pendant et après vos études, dans une organisation d'aide aux femmes victimes de violences ?
    • Le signe est encore plus fort lorsque le Premier ministre vous propose en 2005, après dix-huit ans de journalisme, de devenir gouverneure générale du Canada, cheffe de l'État !
    • Les images de votre rencontre avec le président Obama en 2009 semblent refléter une complicité immédiate. Qu'avez-vous ressenti ?
    • Et forte de cette mémoire, vous consacrez à l'Afrique dix visites d'État en cinq ans.
    • Le poste de secrétaire générale de la Francophonie, auquel vous avez postulé en 2014, revenait traditionnellement à un chef d'État africain.
    • Perd-on un jour le sentiment d'exil ?
    • Votre mère a-t-elle ressenti le besoin de revenir en Haïti ?
  • Marie-Claude Pietragalla
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Comment en avez-vous eu l'intuition ?
    • Vos parents ont-ils tout de suite été d'accord ?
    • Votre maman vous avait pourtant déjà inscrite à un cours de danse dès 6 ans.
    • Vous souvenez-vous de ce jour où, avec 800 petites filles, vous passez le concours pour entrer à l'école de danse de l'Opéra de Paris ?
    • C'est pourtant une terrible école de rigueur et de discipline que vous intégrez !
    • Jamais de révolte ou de découragement ?
    • Six ans plus tard, toutes les étapes franchies, vous intégrez enfin le corps de ballet.
    • Et vous côtoyez au quotidien Rudolf Noureev, star de la danse, et déjà légende.
    • Redoutable !
    • Et Béjart ? Autre monstre sacré au regard laser…
    • Qu'appréciez-vous chez lui par-dessus tout ?
    • « On entre au studio comme on entre au temple, à la mosquée, à l'église, à la synagogue, pour se retrouver, se relier, s'unifier », écrit Béjart.
    • Quand êtes-vous nommée danseuse étoile ?
    • Vous évoquez la douleur. Fait-elle vraiment partie du quotidien ? Je vous ai entendue dire : « De toute façon, au sortir du lit, le corps fait toujours mal. » Cela m'a sidérée.
    • Pourquoi quittez-vous prématurément l'Opéra, à 35 ans, après avoir dansé tous les grands rôles, Kitri, Carmen, Giselle, la Sylphide, la Bayadère et travaillé aussi avec de grands chorégraphes contemporains ?
    • Partir diriger le Ballet de Marseille voulait dire commander aussi une nouvelle institution et un groupe humain…
    • Vraiment ? Elles ne nous font pas plutôt perdre fraîcheur, idéal, confiance ?
    • Même confronté au deuil ?
    • Et cela vous oblige ?
    • Travail en couple ? Lien fusionnel ?
    • Le geste amplifie le mot ?
    • Ce serait finalement intéressant de vieillir ?
    • Qu'est-ce qui a donné à la petite fille timide la force d'aller au bout de son rêve ?
    • Elle est galvanisante. Elle peut aussi être écrasante.
  • Marianne Faithfull
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Que faisiez-vous à cette époque ?
    • Rien ne vous prédestinait à entrer dans cette marmite artistique ?
    • Cela n'explique pas comment une lycéenne, élevée dans un pensionnat catholique très strict du Berkshire, se retrouve propulsée, du jour au lendemain, dans l'univers des Rolling Stones.
    • Et vous êtes tombée amoureuse des Stones.
    • Et attirée par lui quand même ?
    • Une période somme toute déterminante ?
    • Ces quatre années ont pourtant été marquées par votre rencontre avec la drogue et une dégringolade infernale, dont vous n'êtes sortie que vingt ans plus tard.
    • Vous avez curieusement déclaré un jour : « Je pense que si je n'avais pas pris de l'héroïne, je serais morte. » Mais c'est elle qui a failli vous tuer !
    • Le fait d'avoir un fils a-t-il aidé à prendre cette décision ?
    • Vos parents ont-ils été d'un secours quelconque pendant ces deux décennies difficiles ?
    • Et votre père ?
    • Et lorsque vous êtes devenue sobre ?
    • Vous ont-ils vue sur scène ?
    • « Ma très chère Marianne… Je te remercie pour l'exemplaire de ton livre que j'ai reçu aujourd'hui. C'est une lecture très intéressante pour quiconque, mais tout spécialement pour moi. »
    • Il évoque ce « mariage de temps de guerre entre deux personnes difficiles qui t'a produite » et il conclut : « Je me sens fier, non seulement de ta carrière pleine de succès mais de ta réussite à grandir en une personne si formidable et si mature. »
    • Comment réagissiez-vous au fait qu'on vous ait longtemps présentée comme une muse des Stones, plutôt que comme une musicienne à part entière ?
    • Vous vous êtes donc remise à écrire après 1985 ?
    • Qu'est-ce qui vous a inspirée récemment ?
    • Vous étiez donc à Paris, cette terrible nuit du 13 novembre ?
    • Et la France ?
    • Rares sont les Anglais qui se définissent comme tels.
    • Quels liens entretenez-vous avec le judaïsme ?
    • Que considérez-vous comme votre plus belle réussite ?
    • Vous êtes désormais une icône du rock.
    • Protégez-vous votre voix ?
    • Un regret ?
    • Une crainte ?
    • Qu'est-ce qui peut alors réconforter ?
  • Hiam Abbass
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Ce père-là.
    • Bonté, dureté… Ces mots s'entrechoquent. Pourriez-vous mieux le décrire ?
    • Alors vous avez rusé.
    • Pourquoi était-ce si important d'avoir sa bénédiction ?
    • Pouviez-vous dialoguer ?
    • La réussite scolaire lui importait ?
    • Comment vous projetiez-vous dans l'avenir ?
    • Cette situation familiale s'inscrivait aussi dans un contexte politique et historique.
    • À quel moment avez-vous découvert le plaisir de jouer la comédie ?
    • La rebelle ne parvenait donc pas à exprimer ses rêves ?
    • Quelle est donc votre identité ?
    • L'actrice Ronit Elkabetz, que vous connaissiez bien, déclarait : « Je ne pourrais être qui je suis sans Israël en moi. » Diriez-vous la même chose de la Palestine ?
    • Vous ne vous sentez pas l'obligation d'être une sorte de porte-parole de la Palestine ?
    • Votre père a-t-il fini par accepter tous vos choix ?
  • Véronique Sanson
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Et un jour, ils vous ont mise au piano…
    • Leur annoncer que vous vouliez consacrer votre vie à la musique a donc été facile ?
    • Vous veniez donc d'un milieu bourgeois.
    • Michel Berger, au fond, vous ressemblait.
    • Votre père parlait de « bagage ». En dehors de la musique, de quoi était-il fait ?
    • Tous deux avaient été des figures de la Résistance.
    • Vous avez chanté votre vie sur scène, vos amours, vos désirs, vos souffrances. Mais votre famille apparaît aussi dans plusieurs chansons.
    • Dix ans après, vous écrivez Et je l'appelle encore…
    • Vous êtes croyante ?
    • Vous vous moquez allègrement des religions dans la chanson Dignes, dingues, donc…
    • On ne le sent pas dans la chanson !
    • La chanson Docteur Jedi et Mr. Kill met en scène une femme battue par son compagnon, qu'elle finit par poignarder. Est-ce une référence à Jacqueline Sauvage, pour laquelle vous avez signé des pétitions, ou à votre expérience personnelle ?
    • Vous avez éprouvé un jour cette envie de meurtre ?
    • On n'entend pas assez la détresse des femmes ?
  • Vanessa Redgrave
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Vous appartenez à une famille prestigieuse d'acteurs. Votre naissance a été annoncée sur une scène de théâtre londonienne par Laurence Olivier qui jouait Hamlet avec votre père, Michael Redgrave : « Mesdames et messieurs, ce soir, une grande actrice est née. » Une telle intronisation a de quoi influencer un destin !
    • Vous n'aviez que 3 ans quand la guerre a commencé…
    • Vous en conservez les images ?
    • Une confrontation précoce avec les événements du monde…
    • Que pouvait bien faire une petite de 4 ans ?
    • Votre contribution à l'effort de guerre !
    • C'est donc de ces moments intenses que date votre intérêt pour la politique ?
    • La politique a accompagné toute votre vie de comédienne. Vous souvenez-vous d'un premier engagement ?
    • Et la dernière fois ?
    • Vous interprétez chaque soir la reine Margaret dans Richard III, de Shakespeare, sur la scène de l'Almeida Theatre. Mais pas un jour vous ne relâchez votre attention sur l'actualité du monde ?
    • Vous pensez qu'en raison de leur notoriété les artistes ont l'obligation de s'impliquer ?
    • Avez-vous eu la tentation d'abandonner le métier d'actrice au profit de vos engagements humanitaires ou politiques ?
  • Angélique Kidjo
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Il faisait partie de ces gens éclairés…
    • Une smala de dix enfants ne devait pas être facile à gérer !
    • C'était là un discours féministe.
    • Le patriarcat était particulièrement oppressant dans cette société.
    • Vous n'avez rien à leur envier !
    • Et puis vous chantiez !
    • Une tradition de famille ? Un don particulier ?
    • Quand avez-vous compris que vous alliez en faire votre métier ? Plus qu'un métier d'ailleurs, un mode de vie, un engagement ?
    • Vous vous donniez déjà une mission ?
    • Vous avez commencé à vous produire très jeune sur les scènes du Bénin. À 19 ans, vous aviez même déjà sorti un disque.
    • Et pourtant, vous avez décidé de partir.
    • Vous débarquiez du Bénin mais vous étiez française !
    • Et avec qui vous êtes mariée depuis trente ans.
    • Vous avez rapidement été invitée à faire la première partie de votre maman musicale, Miriam Makeba, à l'Olympia, un label de disque prestigieux vous a signée, et les rencontres avec des musiciens stars se sont enchaînées : James Brown, Peter Gabriel, Carlos Santana, Celia Cruz, Alicia Keys…
    • Quels sont les thèmes que vous avez le plus à cœur de chanter ?
    • Et presque à chaque concert vous évoquez l'esclavage.
    • L'année suivante, Barack Obama était élu président des États-Unis et vous étiez invitée à chanter le soir de son investiture…
    • Et l'élection de Donald Trump ?
  • Laura Flessel
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • Et votre mère ?
    • Mais alors, cette grand-mère Esther ?
    • Quelles étaient les valeurs inculquées par ces trois piliers de votre vie ?
    • L'égalité hommes-femmes allait de soi ?
    • Quelle était la place de la religion ?
    • Comment l'escrime, ce sport réputé élitiste… et blanc, a-t-il surgi dans la vie d'une petite Guadeloupéenne ?
    • Vous connaissiez l'escrime ?
    • Vous souvenez-vous de votre première compétition ?
    • De podium en podium, sur les circuits caribéens, centraméricains et panaméricains jusqu'à ce que la Fédération d'escrime vous « détecte » à l'âge de 14 ans et vous propose de venir vous entraîner en métropole ?
    • Avez-vous connu le racisme ?
    • Avez-vous des modèles ? Des gens qui demeurent pour vous une inspiration ?
    • L'image de Tommie Smith brandissant son poing ganté sur le podium de Mexico vous parle-t-elle ?
    • Devenir ministre était-il une hypothèse imaginable dans votre parcours ?
    • Mais quel était votre message ? Votre credo ?
    • Vous sentez-vous à un niveau de compétence adéquat ?
  • Brigitte Bardot
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • De quand date ce lien si fort avec les animaux ?
    • Mais vous rappelez-vous d'un moment charnière ? D'un point de bascule dans votre deuxième vie ?
    • Vous l'avez pourtant aimé ?
    • Vous avez tout de même eu de belles rencontres et des moments de plaisir !
    • Et vous avez eu le sentiment de n'être pas reconnue à votre juste valeur ?
    • Vous citez souvent Madame de Staël…
    • Vraiment ? Même très jeune, vous donniez l'impression d'être d'une assurance à toute épreuve.
    • Voyons ! Les photos montrent une enfant ravissante !
    • Le regard de vos parents n'était-il pas rassurant ?
    • Une enfance pleine de doutes et de questionnements…
    • Sauvée de quoi ?
    • Ça va cinq minutes…
    • Beaucoup d'actrices ont recours à la chirurgie et moult stratagèmes pour retenir leur beauté et stopper la course du temps.
    • Claquer la porte du cinéma ne vous offrait pas une voie toute tracée dans la défense des bêtes. Comment avez-vous fait ?
    • Ce qui est incroyable, c'est que Marguerite Yourcenar vous avait écrit, neuf ans avant votre voyage au Canada, en vous demandant d'utiliser votre notoriété pour condamner le massacre des phoques et le port de leur fourrure !
    • Elle a donc cru que c'était elle qui vous avait incitée à aller sur la banquise ?
    • Avez-vous gardé un lien ?
    • Comment s'est faite la Fondation Brigitte Bardot ?
    • En mission ?
    • Avec l'idée de sacrifice ?
    • Pour vous, la cause animale est une cause humaniste ?
    • Vous avez souvent eu maille à partir avec eux.
    • Tous ? Ils vous ont tous déçue ?
    • Récusez-vous cette étiquette de « frontiste » qui a entaché votre image ?
    • Vos propos fustigeant l'abattage rituel des animaux, notamment lors de la fête de l'Aïd-el-Kebir, vous ont valu plusieurs condamnations pour incitation à la haine raciale…
    • Votre fondation n'a cessé de croître et est désormais présente sur tous les terrains, au service d'une multitude d'espèces.
    • Les disparitions successives de Jeanne Moreau et de Mireille Darc vous ont, je crois, beaucoup marquée.
    • Vous sentez-vous solidaire de toutes ces actrices qui, de Meryl Streep à Angelina Jolie, ont décidé de dénoncer avec force les violences et la goujaterie du monde du cinéma à l'égard des femmes ?
    • Vous conservez une amitié avec Delon.
    • Nous n'avons pas évoqué vos amours…
    • Mais aucun n'a pu vous rendre heureuse.
    • Mais vous avez follement aimé…
    • Vous n'aspiriez pas à la maternité.
    • Pourtant, vous avez donné naissance à un petit garçon en 1960.
    • Avez-vous néanmoins réussi à nouer un lien ?
    • L'instinct maternel ?
    • Comment voyez-vous l'avenir de la Fondation ?
    • Cela vous rassure ?
    • Dans Larmes de combat que vous dîtes être votre dernier livre, vous écrivez : « Ma mort donnera un sens à ma vie. »
  • Françoise Héritier
    • Je ne serais pas arrivée là si…
    • De quoi traitait donc ce séminaire ?
    • De nature à vous faire changer d'orientation ?
    • C'était la première fois que vous vous heurtiez à une discrimination des femmes ?
    • Aucune différence entre garçons et filles au sein de la cellule familiale ?
    • Vous n'aviez pas le droit de sortir ?
    • Cette différence de droits et de libertés avec votre jeune frère vous avait donc fait toucher du doigt la domination masculine.
    • Vous perceviez l'injustice ?
    • Mais c'est désespérant !
    • Seulement si on a les moyens d'avoir un œil critique et de s'en indigner. Sinon c'est un outil de propagande sexiste qui conditionne l'esprit !
    • À quoi rêviez-vous, un peu plus tard, en tricotant sagement aux pieds de vos grands-mères ?
    • Vous faisiez déjà de l'ethnologie.
    • Mais comment vous projetiez-vous dans le futur ? Étiez-vous fascinée par certains rôles ?
    • Lesquels ?
    • Quel modèle formait le couple de vos parents ?
    • Vous aviez tenu à ce qu'ils soient là ?
    • Avez-vous perçu enfin de l'admiration dans leurs yeux ?
    • Pourquoi « ma pauvre fille » ? Vous réussissiez, vous étiez épanouie, louangée…
    • Une « pauvre fille » avec du caractère ! N'avez-vous pas claqué la porte du domicile familial sur un coup de tête ?
    • Et vous êtes partie ?
    • Et puis vous mettez le cap vers l'Afrique.
    • Le travail en village auprès des populations Mossi et Panna vous a-t-il tout de suite intéressée ?
    • Quelle chance de trouver sa voie !
    • Tant de jeunes gens tâtonnent sans trouver de pôles d'intérêt.
    • Lorsque vous avez décidé de vous marier avec l'ethnologue Michel Izard, au bout de six mois d'Afrique, vous n'avez pas eu envie de rentrer à Paris ?
    • Les photos de votre mariage vous montrent néanmoins portant une tenue blanche ravissante !
    • Après des travaux sur la parenté, l'alliance, le corps, l'inceste, c'est l'universalité de la domination masculine qui a rapidement concentré votre attention.
    • On ne peut pas nier une différence de stature physique qui accentue la vulnérabilité de la femme.
    • Comme le serait la répartition sexuelle des tâches et des rôles dans la société ?
    • Les évolutions médicales comme la procréation médicalement assistée chamboulent les constructions mentales que vous évoquez.
    • Avez-vous personnellement subi, au cours de votre carrière, les manifestations du machisme ?
    • Tout l'intérêt d'un arrêt sur image…
    • Vos travaux et l'impact de vos livres vous ont-ils obligée à vous impliquer dans les débats publics ?
    • Que pensez-vous du déferlement de paroles et témoignages de femmes victimes de harcèlement ou d'agressions sexuelles dans la foulée de l'affaire Weinstein ?
    • Vous incriminez l'indulgence de la société à l'égard des « pulsions » masculines ?
    • Quelles sont les urgences ?
    • Après vos ouvrages sur le masculin/féminin et autres travaux sur ce thème, comme libérée des pesanteurs universitaires, vous avez publié deux petits livres (Le Sel de la vie et Au gré des jours) énumérant souvenirs, émotions, sensations. Comme une définition du bonheur ?
    • Car ce serait un don ?
  • REMERCIEMENTS

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