Je parle comme je suis : Ce que nos mots disent de nous, enquête linguistique sur le 21e siècle Julie Neveux

Résumé

"Pardon, j'ai zappé de te rappeler, je suis en mode zombie là, on est sur un gros dossier touchy chez Facebook, une influenceuse accusée d'appropriation culturelle, du coup j'ai buggé. En vrai, je suis mort, faut vraiment que je déconnecte ... " De nos jours, nous sommes en mode, souvent connectés, toujours sur Facebook à distribuer des like et des émoticons, appeler à la bienveillance ou exprimer sa colère, traquer la fake news, réagir au buzz, et ponctuer nos phrases de du coup, en même temps, voilà, et bonne continuation. Dans une société appelant à communiquer toujours plus, notre langue change à toute vitesse ; de nouveaux termes apparaissent (selfie, charge mentale, blog, collapsologie), certains sont importés (impacter, ghoster, manspreading, fake news, burn-out), d'autres inventés (FOMO, malaisé, racisé, nomophobie) ou employés autrement (juste, on est sur, je suis dans...). Nous parlons sans cesse, sans bien savoir chaque fois ce que nous disons. Or la langue parle à travers nous, les mots ont un sens qu'on oublie parfois, ils nous disent, ainsi que notre époque, sans qu'on en soit conscient. Saviez-vous par exemple que la colère, dont on entend tant parler, vient du latin cholera, lui-même issu du grec khôle, qui veut dire la bile ; que le terme féminicide désigne, non le simple meurtre, mais le massacre (du latin caedere) des femmes, et qu'il existe depuis deux siècles ; que l'emploi des prépositions sur et dans témoigne, soit d'une volonté de maitrise (on est sur un cancer de stade 3), soit du retour des sentiments dans nos analyses (Macron, il est dans le mépris). Ou que souhaiter bon courage pour dire au revoir, c'est impliquer que la vie n'est pas si facile ? En sept chapitres thématiques (les mots de l'homme-machine, des sentiments, le lexique féministe, l'homme social, nos tics de langage, les mots-médias, les termes écolos), Julie Neveux passe en revue nos expressions, rappelle leur origine, leur étymologie, leur sens littéral et leur emploi actuel pour nous dévoiler ce qu'ils disent de nous et de notre époque. D'une plume aussi savante que leste et drôle, enlevée et franchement décomplexée, elle nous emmène dans un voyage linguistique passionnant. Une enquête parfois effrayante, souvent stupéfiante, jubilatoire !

Auteur :
Neveux, Julie
Éditeur :
Paris, Grasset,
Genre :
Essai
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (310 p.)
ISBN :
9782246821731.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Table
  • PRÉFACE
  • CHAPITRE 1 Les mots de l'homme-machine :
    être ou ne plus être humain ?
    • L'homme et la machine : une analogie qui marche
      sur la tête
    • L'homme-machine dans tous ses états
    • Les fantasmes de l'homme-machine
    • Les maux (mots) de l'homme-machine
  • CHAPITRE 2 Le voyage des (bons) sentiments :
    du privé au public
    • Des sentiments (privés) très publics
    • Les noms des plateformes relayant nos « sentiments »
    • Les « marchandises émotionnelles », sur les réseaux sociaux
    • La fin du mythe romantique et le business de l'amour 2.0
    • Foule sentimentale : société doudou et effet waouh
  • CHAPITRE 3 Manspreading, guerre-des-sexing et revendications
    féminines : le beau sexe nous parle
    • Rétablir l'équilibre entre les sexes
    • Les mots en -ing venus des US
  • CHAPITRE 4 Moi, soi et les autres :
    l'hyperlien social
    • Narcisses ou moutons de Panurge ?
    • La ruée vers la success story ou la promotion
      du soi-acteur
    • Le « parler-ensemble » : une langue très inclusive
  • CHAPITRE 5 Nos tics et nos tocs :
    le mou consensus
    • Les phatics (tics phatiques)
    • Les syntactics
    • Les intenstics
  • CHAPITRE 6 Vrai ou fake ?
    La crise de confiance
    • Gare aux bobards (caveat)
  • CHAPITRE 7 Nos énergies ne sont pas toutes renouvelables :
    quand on voit la vie en vert
    • Pourquoi la lessive est plus verte chez nos voisins allemands
    • Empreintes
    • Re-nouveler nos propres énergies (vive la régression)
  • CONCLUSION
    • De l'hiver au printemps de mon voyage linguistique :
      et les fantômes reprirent chair (fraternelle)
  • INDEX DES MOTS ET EXPRESSIONS ÉTUDIÉS
    (et leur sens véritable)
  • REMERCIEMENTS

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