Histoire du SAC : Les gaullistes de choc (1958-1996) François Audigier

Résumé

SAC : Service d'Action Civique. Peu d'organisations politiques ont autant défrayé la chronique et suscité les passions que le service d'ordre gaulliste, fondé en 1960. Ses milliers d'adhérents, rugueux et déterminés, protégeaient les meetings et campagnes d'affichage du parti au pouvoir. Gaullistes fidèles, anciens de la Résistance ou de la France libre pour beaucoup, ils vouaient un culte au Général dont ils se considéraient comme les grognards inconditionnels. Ce carré de la Garde était engagé lors des élections compliquées et les moments de crise du régime (putsch des généraux, barricades de 68). Mais le SAC avait aussi sa part d'ombre. Car à côté d'une majorité d'honnêtes militants figuraient des éléments douteux : membres d'extrême droite attirés par l'anticommunisme violent, aventuriers et escrocs mythomanes, malfrats à la recherche d'une impunité policière et judiciaire. Des mauvaises fréquentations expliquant les délits dans lesquels des adhérents se trouvaient impliqués : braquages, trafics de drogue, d'armes et de fausse monnaie, proxénétisme, escroqueries, rackett, agressions... Aux méfaits crapuleux s'ajoutaient à l'occasion des dérives et violences politiques : infiltration des forces de l'ordre, provocations et espionnage clandestin, coups contre les militants de gauche. Que le patron politique du SAC ait été Jacques Foccart, puissant et mystérieux conseiller du Général pour les affaires sensibles touchant aux services secrets, à l'Afrique et à l'outre-mer, achevait d'exciter les imaginaires. Le SAC n'aurait-il pas été un service d'ordre barbouzard jouant les polices parallèles ? Sans négliger cette part de fantasme, et fort de sources inédites, François Audigier démêle le vrai du faux et inscrit l'histoire de l'organisation dans un temps plus long. Il en réaffirme la nature politique en montrant que les gros bras étaient aussi les petites mains d'un gaullisme manquant alors de militants et en soulignant les liens personnels forts du Président avec ces " Prétoriens " du régime. Plus largement, il explore les questions sensibles du lien aux forces de l'ordre officielles, de la pratique du renseignement politique et de l'infiltration des services de sécurité. Loin des clichés, l'ouvrage se penche enfin sur les membres du SAC, des grandes figures (Charles Pasqua, Pierre Debizet, Paul Comiti...) aux adhérents les plus modestes, ces Mamelouks du Général souvent plus sensibles à l'épopée du gaullisme qu'à son programme politique, ces militants bagarreurs qui, en marge du parti, constituaient un " corps franc " dévoué à de Gaulle.

Auteur :
Audigier, François
Éditeur :
Paris, Perrin,
Genre :
Essai
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (361 p.)
ISBN :
9782262075743.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Table des sigles
  • Introduction
  • Prologue
    Aux origines du SAC : le service d’ordre du Rassemblement du peuple français
    • Un service d’ordre militarisé (1947-1954)
    • De la traversée du désert aux « complots » du printemps 1958
  • Première partie Évolution d’ensemble du SAC de 1958 à 1969
    • 1 Lancement du Service d’action civique
      (1958-1959)
      • Une campagne référendaire de septembre 1958 très violente
      • Lancement fin 1958 d’un nouveau
        service d’ordre gaulliste
      • Apparition du SAC fin 1959
    • 2 Divisions et malaise du SAC durant la guerre d’Algérie
      (1959-1962)
      • Les partisans de l’Algérie française quittent le SAC
      • Le SAC ne participe pas à la lutte armée contre l’OAS
      • Le SAC ne reste pas passif durant la guerre d’Algérie
      • Assistantes sociales et moniteurs de vacances pour jeunes Français musulmans…
      • Truands-barbouzes au sein du SAC,
        un héritage de la guerre d’Algérie ?
        Entre légende et réalité…
    • 3 Les années Pasqua
      (1962-1967)
      • De 1962 à 1967 : gestion médiocre de René Tiné et irruption de l’énergique Charles Pasqua
      • Le tournant du printemps 1967 : une nouvelle équipe dynamise le SAC
      • Mobilisations
      • Tensions et épurations au SAC à la veille de Mai 68
    • 4 De l’autre côté de la barricade, le SAC en 1968
      • Mai 68 : le SAC passe à l’offensive
      • Mobiliser la « majorité silencieuse »
      • Violences et tensions des législatives (juin 1968)
      • Au cœur du discours gaulliste de l’antisubversion
    • 5 1969 : carré des fidèles et gaullisme d’ordre
      • Le SAC au centre du dispositif militant
        et idéologique du gaullisme d’ordre
      • Réorganisation, épuration et contestation, le SAC à l’automne-hiver 1968
      • Ultime baroud : le référendum du printemps 1969
  • Seconde partie Fonctionnement et dysfonctionnement du SAC
    • 6 Un service d’ordre adapté à un nouveau seuil de violence politique
      • Une décrue globale de la violence militante
      • Les raisons de l’apaisement
      • Espaces, moments et caractéristiques d’une violence militante résiduelle
      • Le SAC gère cette violence résiduelle avec professionnalisme
    • 7 Une milice paramilitaire ?
      • Des effectifs modestes
      • Des armes moins présentes et un décorum militaire plus limité
      • Un fonctionnement autoritaire tempéré
        par la camaraderie du compagnonnage
      • Du secret à la discrétion
    • 8 Grognards du Général ou service d’ordre du parti ?
      • « S’adresser au Bon Dieu sans passer par ses curés » : entre allégeance et sacralisation
      • Un étonnant mélange des genres :
        « gorilles » du Général
        et membres du bureau du SAC
      • Jacques Foccart : le « parrain » politique du SAC
      • Un rapport ambigu au mouvement gaulliste :
        entre méfiance et collaboration
    • 9 Une police parallèle ?
      • Le SAC à l’intérieur des polices
        et des policiers à l’intérieur du SAC
      • Une collaboration discrète
      • Une infiltration des services de renseignement ?
    • 10 Un service d’ordre criminalisé ?
      • Des liens avérés avec le Milieu
      • Formes et enjeux d’une criminalisation limitée
  • Conclusion
  • Notes
    • Introduction
    • PROLOGUE
      Aux origines du SAC :
      le service d’ordre du Rassemblement
      du peuple français
    • PREMIÈRE PARTIE
      ÉVOLUTION D’ENSEMBLE DU SAC
      DE 1958 À 1969
      • 1
        Lancement du Service d’action civique
        (1958-1959)
      • 2
        Divisions et malaise du SAC
        durant la guerre d’Algérie (1959-1962)
      • 3
        Les années Pasqua (1962-1967)
      • 4
        De l’autre côté de la barricade, le SAC en 1968
      • 5
        1969 : carré des fidèles et gaullisme d’ordre
    • SECONDE PARTIE

      FONCTIONNEMENT
      ET DYSFONCTIONNEMENT DU SAC
      • 6
        Un service d’ordre adapté
        à un nouveau seuil de violence politique
      • 7
        Une milice paramilitaire ?
      • 8
        Grognards du Général ou service d’ordre du parti ?
      • 9
        Une police parallèle ?
      • 10
        Un service d’ordre criminalisé ?
      • Conclusion
  • Bibliographie sélective
    • Sources publiées
  • REMERCIEMENTS
  • Index
    • A
    • B
    • C
    • D
    • E
    • F
    • G
    • H
    • I
    • J
    • K
    • L
    • M
    • N
    • O
    • P
    • Q
    • R
    • S
    • T
    • U
    • V
    • W
    • Z

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