Roland Barthes : au lieu de la vie Marie Gil

Résumé

"Roland Barthes", "Au lieu de la vie" : la conciliation de ces deux paradigmes donne forme à cette biographie. "Roland Barthes" : c'est une figure d'exception parmi les intellectuels français du XXe siècle, tant par son caractère marginal et la qualité inclassable de son œuvre, que par le succès paradoxal de sa pensée et de son écriture - celles-ci sont parfois mal comprises ou critiquées, ailleurs vénérées, mais toujours au centre, aujourd'hui encore, du "monde des lettres". Barthes n'a cessé d'aller de l'avant, de chercher du nouveau au sein même des avant-gardes. Figure éclectique s'il en est, mais mue à chaque étape de sa vie par la passion du "neutre", de l'indifférenciation, le maintien de deux postulations opposées. Quel est donc le texte qu'écrit cette vie complexe et mouvante, tendue vers l'avenir et immobile dans son oscillation dualiste, souvent assimilée à l'oeuvre qui s'est constituée en son lieu... au lieu de la vie ? Car "au lieu de la vie", il y a un texte : le texte que dessine la vie de Barthes. Le texte que dessine toute vie : un commencement, un milieu et une fin fondée sur un retournement. Une structure tragique, chez Barthes, qui fonctionne sur un mécanisme de compensation du manque, matrice aussi bien de la formation des actes que de l'écriture. Il a fallu mettre à distance l'apparent, le saillant, pour trouver le secret de ce texte, mettre au jour son mouvement, en faire un système formel. Il a fallu poser sur le même plan l'écriture et le factuel, cette écriture que l'écrivain place "au lieu de la vie", dont il fait la matière même. Il n'y a pas la vie d'un côté, l'écriture de l'autre, mais il y a la seule biographie.

Éditeur :
Flammarion,
Genre :
Biographie
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (561 p.)
ISBN :
9782081244436.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Introduction : au lieu de la vie : un texte
    • La vie comme texte : la biographie selon Barthes
    • De l’« écriture vivante » (texte que la vie écrit) à l’écriture biographique
      • L’unité du texte-vie
        • La matrice du vide
        • La métaphore photographique
      • L’investigation textuelle
  • Chapitre 0 : Les deux côtés
    • La case vide
      • Lecture : le tableau noir
      • Lecture : le trou
        • Le trou
        • Un souvenir d’enfance
    • Deux côtés : Binger et Révelin
      • Lectures : le « bateau-mère » et l’île « Adam »
    • Les deux grands-mères
      • Lecture : les trois jardins
    • Patrie et Matrie, ou comment la matrice du vide mène au dualisme (et la boucle est bouclée)
  • Chapitre 1 : vers l’éclectisme 1916-1941
    • 1916-1924. La province en liberté
    • 1924-1930. Les pauvres aux mains pleines
      • Lecture : S[al]/Z[edo]
    • 1930-1934. « En marge de » l’enfance
    • 1934-1935. L’île de la tuberculose
    • 1935-1939. Théâtre 1 : L’acteur
    • 1938. La Grèce et Gide
    • 1939-1941. La guerre, la musique et la voix
  • Chapitre 2 : La montagne magique 1942-1946
    • L’espace fermé sur l’infini
    • Comment vivre ensemble
    • La Séquestrée
      • Présence de Gide
      • La Séquestrée de Poitiers
    • 1943-45. La fin de l’Occupation
      • Lecture : La côtelette
    • L’idée d’engagement
  • Chapitre 3 : entrée en écriture 1946-1953
    • Nadeau, les années Sartre (suite)
    • 1947-1949. Bucarest
    • 1949-1950. Alexandrie
      • L’argent, le frère et la mère
      • Phénoménologie, opportunisme et haine du tourisme
    • 1949-1953. Ministère
      • Michelet et l’opportunisme
      • 1951-1953 : Du vide au Degré zéro
        • Le vide
        • Le Degré zéro
        • Orphée
        • Sartre
  • Chapitre 4 : le moment de la critique sociale 1953-1960
    • 1953-1960. Théâtre et rupture
    • Opportunisme
      • « A travers l’autre »
      • « Par lui-même » : le regard éloigné
        • La fiche
        • La majuscule
        • Dualité du visage de Michelet, miroir de Barthes
    • Suis-je marxiste ?
    • 1955. Foucault
    • De la structure dans l’air, mais que dans l’air : des petites mythologies du mois au « Mythe aujourd’hui »
  • Chapitre 5 : le moment structuraliste 1960-1967
    • 1960. Les ruptures
      • Silence, voyages
      • La thèse évitée
      • Le théâtre évidé
      • La maison retrouvée et la lettre volée
    • 1960. En écrivain, en écrivant. Retour à la polarité, continuité de Barthes
    • La science
    • Publicis
    • 1963. Structure biographique de Roland Barthes : Homo orphanus, homo medius
      • Lecture : « L’homme racinien » : Barthes tel qu’en lui-même l’éternité le change
    • Structuralisme et création : l’« à côté de »
    • 1965-1966. L’affaire Racine
    • 1966-1967. Le Japon
    • Digressions biographiques - « ces années-là »
    • 1967. Les révolutions du désir d’un faux systématique - « jamais un philosophe ne fut mon guide 199 »
  • Chapitre 6 : j’étais un sujet anachronique : le saut dans l’écriture 1968-1970
    • Le Texte Japon
    • Mai 68
    • La mort de l’auteur, la naissance de l’écrivain et la renaissance du biographique - graphisme de vie
    • 1969. Rabat
    • 1970. Double passage
      • L’écriture
        • L’Empire des signes, premier séisme
        • De Sarrasine à S/Z : Lacan est dans le texte
        • La photographie et le « roman »
      • La linguistique structurale : la rupture passive ou l’excommunication
  • Chapitre 7 : vers le romanesque : écrire la vie 1971-1976
    • La biographie : les mots et les choses
      • De vives lueurs romanesques
      • Corps politiques
      • Quel langage ?
    • Les multiples deux visages de Barthes
    • L’apprentissage de la légèreté
      • Les deux chambres ou l’espace structural de la légèreté
      • Plaisir et légèreté : Le Plaisir du texte au-delà de la dissémination et de la schizophrénie
    • 1974. La Chine
    • L’avènement de la légèreté : individuation de Barthes
      • 1971-1979. Le toucher et l’emphase : du sens de la peinture
        • Lecture : Urt et l’emploi du temps. Le papillonnage, futilité et individuation
      • La musique du papillon
      • 1975 « Otobiographies » et vacance du sens — le futile et soi
  • Chapitre 8 : révélation 1975-1980
    • Le Collège
      • Foucault 1975
      • 1975. L’entre-deux, l’attente, le plaisir
      • Leçon inaugurale
        • Ein Mann ohne Eigenschaften
        • Ce mot de « fasciste »
    • 1977. Entrée dans le dénouement du texte
      • « Extirper son anxiété » dans une forme légère : des Fragments au journal intime
      • L’été meurtrier
        • Juin 1977. Cerisy, la réapparition de « la peur »
        • Journal de la maladie
        • La mort du double : nouveau mystère du frère
        • Barthes ne « va » pas au cinéma
        • Indécision et atopie
      • La Mort
    • 1977-1980. De la mort à la mort : la stase
      • Journal de deuil, journal de la Vie nouvelle
      • Le Roman
      • La Chambre claire ou la révélation lumineuse
      • La Vita Nova, dernière œuvre
      • 1978-1979. Les soirées de Paris. Derniers actes
      • 1980. La mort
  • L’« image réelle »
  • Notes
    • Introduction
    • Chapitre 0 : Les deux côtés
    • Chapitre 1 : Vers l’éclectisme
    • Chapitre 2 : La montagne magique
    • Chapitre 3 : Entrée en écriture
    • Chapitre 4 : Le moment de la critique sociale
    • Chapitre 5 : Le moment structuraliste
    • Chapitre 6 : j’étais un sujet anachronique : le saut dans l’écriture
    • Chapitre 7 : Vers le romanesque : écrire la vie
    • Chapitre 8 : Révélation
    • L’« image réelle »
  • Remerciements
  • Index
    • A
    • B
    • C
    • D
    • E
    • F
    • G
    • H
    • I
    • J
    • K
    • L
    • N
    • O
    • P
    • Q
    • R
    • S
    • T
    • V
    • W

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