Tuer le mort : Le désir révolutionnaire Paul-Laurent Assoun

Résumé

Entre les 12 et 25 octobre 1793, en pleine Terreur, la décision est prise par la Convention de sortir les dépouilles des rois de France de leur mausolée de l'abbaye de Saint-Denis. Ce qui se joue à ce moment de l'histoire dépasse le "vandalisme révolutionnaire" dénoncé par les historiens du XIXe siècle. Il s'agit de l'une des violences symboliques les plus totales qui soient : deux ans après le Meurtre du père à travers la décapitation du dernier Bourbon et alors même que Marie-Antoinette monte sur l'échafaud le 16 octobre 1793, ce sont les Pères déjà morts que l'on assassine à nouveau, la lignée royale que l'on profane officiellement. Cet événement bien documenté est l'occasion de décrypter l'inconscient collectif pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette mise en acte de la haine.

Auteur :
Assoun, Paul-Laurent
Éditeur :
Paris, PUF,
Genre :
Essai
Langue :
français.
Description du livre original :
1 vol. (268 p.)
ISBN :
9782130635079.
Domaine public :
Non
Téléchargement du livre au format PDF pour « Tuer le mort »

Table des matières

  • Introduction. Le meurtre des rois morts. Un épisode révolutionnaire et ses enjeux
    • Le meurtre cru des pères : un échafaud pour les morts
    • Du mausolée à la nécropole : Saint-Denis ou « l’espace régalien »
    • Un acte sans précédent : sacrilège et politique
    • Un objet pour l’anthropologie psychanalytique : sujet, histoire et politique
  • Première partie. Spectroscopie de l’acte profanatoire
    • Chapitre I. La « profanation » planifiée « Ouvrons quelques tombeaux » (I)
      • Un acte et ses noms : profanation, exhumation, extraction
      • Du discours à l’acte : la « prise au mot » ou l’ode funèbre à la royauté
      • Le décret ou l’anniversaire d’une chute : l’acte infamant
      • Le jugement dernier des rois
      • Acteurs et témoins : l’administration profanatoire, de la destruction au monumental
    • Chapitre II. La profanation en acte « Ouvrons quelques tombeaux » (II)
      • L’autopsie administrative : modalités de l’extraction
      • Le défilé des rois ou la rencontre des corps
      • L’odeur-signe ou les miasmes royaux : le narcissisme décomposé
      • Le cadavre ou « la chose sans nom »
      • Voyage d’outre-tombe : temps de l’histoire et espace tombal
      • La mise au jour du corps : du « fétiche noir » au mort nouveau-né
      • A l’école du roi mort : le héros royal
      • La fin du roi-soleil ou le lynchage post mortem
      • « Tu trembles, carcasse !...»: l’exception Turenne
      • Le destin des reines mortes
      • Une profanation sans images ? Le scotome de l’acte
    • Chapitre III. Les coulisses de l’acte La guerre aux morts
      • L’argument militaire : du plomb pour la nation ou la « défense nationale »
      • L’argument économique : l’expropriation des expropriateurs
      • L’argument politique : la destruction du temple despotique
      • L’encerclement par les morts ou l’angoisse de la République
      • L’économie inconsciente : le roi et ses objets ou l’iconoclastie révolutionnaire
      • Du caveau vide à la fête de l’être suprême
  • Chapitre IV. Totem paternel et tabou du chef Anthropologie du corps royal
    • « Ci gît le totem... » : L’anthropophagie royale
      • Le chef, le mort et l’ennemi : le tabou royal
      • Outrage et respect : le refoulé totémique
      • Les obsèques royales : du rituel au contre-rituel
      • La relique royale ou les Furta sacra
      • La lèse-majesté absolue ou le « lèse-totem »
      • De la haine des pères à la paranoïa posthume
      • « Est-il mort, est-il vivant ? » L’immortalité totémique
      • L'« entre-deux morts » des souverains
      • Le retour des imagos ou la mascarade royale
      • Corps de saints, corps de rois : la « désanctification »
      • L’acte nécrophobique
  • Deuxième partie. Désir révolutionnaire et destins de l’idéal : de la haine à la mélancolie
    • Chapitre V. De la haine en acte à l’extraction de l’objet : le fantasme révolutionnaire
      • La religion du régicide
      • De l’idée du régicide à l’acte de Saint-Denis
      • Le « postulat de Saint-Just » : le roi coupable d’office
      • Le « surmoi régicidaire »
      • Surmoi révolutionnaire et pulsion de mort
      • L’extraction de l’« objet royal » : le désir révolutionnaire
      • Le bénéfice fétichiste de l’extraction
      • L’exhaustion de la jouissance
      • Généalogie inconsciente de la « haine de roi »
    • Chapitre VI. Objet de l’idéal et désir de mort La masse révolutionnaire
      • La « foule révolutionnaire » : Freud et la Révolution française
      • Travail de l’idéal et pulsion de mort, masses et culture
      • Le besoin sauvage de consolation
      • Du « tort » royal au préjudice historique : le droit au crime
      • La guerre contre les pères et les « frères d’armes »
      • Idéal de terreur, terreur de l’idéal : le théâtre révolutionnaire
      • Le banquet révolutionnaire ou la déliaison jubilante
    • Chapitre VII. Mélancolie révolutionnaire. Le meurtre impossible ou le drame néobaroque
      • Ruine de la royauté et mélancolie révolutionnaire
      • Le « cri des ruines » ou le spectateur ruiné
      • La Vergänglichkeit dans l'histoire
      • La mélancolie des décombres ou le retour de l’objet perdu
      • La jouissance ruinesque ou le débris considérable
      • Le royal masochisme : la jouissance baroque de la mort
  • Troisième partie. Un acte et sa postérité. Restauration, monumental et souveraineté
    • Chapitre VIII. La posthistoire de Saint-Denis Le retour des restes royaux
      • Le fantasme napoléonien
      • Du « point de non-retour » au « grand témoin »
      • La restauration ou le faire-retour des rois
      • Le spleen postrévolutionnaire
      • Le « cas » de « l’homme sans nom » : l’acteur maudit
      • La tragi-comédie restaurative : la « poésie du passé »
  • Chapitre IX. Patrimonial et monumental. Le désir du conservateur
    • Le discours « monumentaliste » : ordre patrimonial et « désir du conservateur »
      • Le désir restaurateur
      • Les sentinelles des ruines : vers l'anastylose
      • Sous la dalle, le corps : la pierre et le père
      • Le legs monumental : posthistoire d’un désir
    • Chapitre X. Le corps baroque de la souveraineté. L’enjeu politique de l’histoire
      • L’acte d’Othon: la profanation restauratrice
      • Le « drame baroque français »
      • Narcissisme et souveraineté : la majesté en métaphore
      • Parricide et régicide : souveraineté et métaphore paternelle
      • L’obscénité royale ou l’érection monumentale : le phallus souverain
      • Le nom-du-roi : le corps double des rois
  • Conclusion. Un acte et son héritage. La modernité politique et son envers inconscient
    • Réalité historique et réel inconscient
    • Le drame baroque de la souveraineté : le spectacle sans spectateur
    • De la réconciliation post mortem au crime mélancolique
    • La Franciade ou le nom de la Mère
    • Révolution finie, révolution sans fin : le désir révolutionnaire
    • Psychanalyse et « Critique du jugement politique »

Commentaires

Laisser un commentaire sur ce livre