Coup de cœur

Voici un roman idéal pour l’été ! Un récit frivole en apparence mais qui grâce au talent de l’auteur ne laisse pas indifférent. Comment en évitant tout pathos dire adieu à sa mère et survivre à ce deuil ? Grâce à une plume insolente, le texte prend une dimension particulière. Pas question de se lamenter. Après l’enterrement, départ avec la bande pour la maison familiale pour retrouver un peu de paix. On fait la fête, on boit, on fume, ce qui ne manque pas de déstabiliser le lecteur ! Et pourtant on s’attache à Bianca qui évoque sans tabou sa façon de survivre à cette perte. Elle décrit ses relations avec une mère tyrannique et possessive, mais aussi celles qu’elle entretient avec ses ex, son amant et ses copines. Le sexe et la drague sont très présents, mais si c’était la seule façon de mettre la mort entre parenthèses ? Comment ne pas être touché par ce désarroi et cette quête d’amour ? Et pourtant Bianca refuse de céder à une culpabilité stérile et trouve la force de pardonner et dire son amour à sa mère. Le style percutant, l’écriture poétique, charnelle, parfois crue servent bien le propos. Il y a des phrases que l’on relit tellement elles sont justes et belles. La vie, la mort, le temps qui passe, la beauté de la nature, autant de thèmes qui donnent un roman moderne, drôle, tendre et émouvant. On finit par être happé par cette confession et on échappe à une noirceur qui aurait pu être fatale grâce à l’humour grinçant de l’auteur et au sentiment de légèreté présents tout au long du récit.