Militer pour la science : les mouvements rationalistes en France, 1930-2005 Sylvain Laurens

Résumé

Certains savants considèrent que la science s'arrête aux portes des laboratoires. D'autres passent leur temps à promouvoir auprès des citoyens l'«esprit scientifique», estimant que la science n'est pas seulement une profession mais le pilier d'un espace public reposant sur la vérité. C'est à ces derniers que s'intéresse ce livre, qui cherche à rendre compte des conditions sociales et intellectuelles de l'engagement public des savants en faveur de la science et du rationalisme. En effet, même si les organisations rationalistes décrites dans cet ouvrage dépassent rarement le millier d'adhérents, elles constituent pour les sciences sociales un objet qui permet de poser des questions inversement plus larges que celles que leur taille ou leur relative confidentialité pourraient laisser supposer. Elles donnent à voir comment, et par quels processus, la « vérité» ou la «défense de la science» peuvent être durablement érigées en argument politique et mobilisées dans l'espace public par les amateurs de science ou par les savants eux-mêmes, d'une manière différente de génération en génération, des combats anticléricaux des années 1930 jusqu'aux débats sur le principe de précaution au début du XXIe siècle.

Auteur :
Laurens, Sylvain
Éditeur :
France, EHESS,
Collection :
En temps & lieux
Genre :
Essai
Langue :
français.
Note :
Index
Mots-clés :
Nom commun :
Rationalisme -- Associations -- France -- 20e siècle | Sciences -- Aspect politique -- France -- 20e siècle
Description du livre original :
1 vol. (244 p.) : ill. ; 22 cm
ISBN :
9782713227691.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Mentions légales.
  • Notice explicative.
  • Quatrième de couverture.
  • Sommaire.
  • Avant-propos.
  • Introduction.
    • Les formes spécifiques de l'engagement savant.
    • "Vérité scientifique" et "argument savant en politique".
    • La raison comme lieu neutre ? La boîte noire des organisations rationalistes.
    • Les sources d'une sociohistoire des organisations rationalistes.
  • Chapitre 1. Les fondements sociaux d'une épistémologie engagée. Sociogenèse de l'Union rationaliste (1930-1945).
    • L'affirmation d'un universalisme scientifique.
      • La science française au-delà des nations.
      • Un renouveau du discours positiviste.
    • L'héritage compliqué des savants dreyfusards dans les années 1930.
      • La permanence d'un engagement face aux conservatismes religieux.
      • La refonte du rationalisme classique au-delà des clivages socialistes et communistes.
    • Un néorationalisme rapidement confronté à la montée du fascisme.
      • Une opposition immédiate à l'hitlérisme.
      • La fragilité d'une alliance de raison.
  • Chapitre 2. Le rationalisme comme refuge. Guerre froide des savants et dissidences licites au sein du PCF (1946-1956).
    • L'après-guerre, une recomposition de l'U.R. sous l'influence diffuse du stalinisme.
      • Une nouvelle génération de militants rationalistes marquée par les horreurs de la Seconde Guerre.
      • Une raison pacifiste contre l'enrôlement de force dans la Guerre froide.
    • Le rationalisme comme pont vers les "organisations bourgeoises».
    • Le rationalisme comme ressource pour contourner l'encadrement stalinien des savants.
      • Les effets souterrains mais durables du lyssenkisme.
      • Arracher la science à la superstructure bourgeoise.
      • Un nouveau sens possible de la présence communiste dans le lieu neutre rationaliste.
  • Chapitre 3. Refondre le rationalisme sans la béquille du socialisme scientifique (1956-1970). .
    • Différencier connaissance rationnelle et idéologie communiste : le credo des "termites».
      • À la recherche de "Voies nouvelles" pour le rationalisme.
      • Raison présente : une version rationaliste de Voies nouvelles.
    • Le craquellement de l'enveloppement sémantique "PCF".
      • Une redéfinition du combat rationnel trop ostensible pour les tenants de l'expérimentation.
      • Le grand public à la fois "aliéné de substitution" et tiers à éduquer.
    • Le consensus de Royaumont et la mise à l'écart de l'articulation entre socialisme et science.
    • Encadré 1. Le Cercle Ernest Renan, l’autre polarité de la mouvance.
  • Chapitre 4. Sauver le grand public de l'irrationnel. La bataille pour l'information scientifique et contre les pseudo-sciences (1970-1993).
    • Une agence pour l'information scientifique issue du journalisme de combat.
      • Du socialisme révolutionnaire au journalisme scientifique.
      • La science et le rationalisme comme recours après la prise de distance avec le PCF.
    • L'A.F.I.S. comme fer de lance d'une rationalité au service du grand public.
      • Valoriser le lien entre "science" et progrès humain.
      • Comment parler au grand public de l'innovation technologique ?.
    • Encadré 2. L’ambivalence de l’Union rationaliste face aux pratiques industrielles et technologiques au début des années 1970.
    • L'unanimisme rationaliste "contre les gogos» : diffuser l'actualité des "labos" et la critique des charlatans.
      • Le rationalisme pour tous.
      • Une tentative de dépasser les clivages entre communisants et écologistes.
  • Chapitre 5. Le mouvement rationaliste rattrapé par les patrons des nouvelles bureaucraties savantes (1979-2010).
    • L'argument du réel porté par les administrateurs de l'instrumentation.
      • Des savants au service de l'innovation industrielle.
      • La peur des technologies comme nouvel ésotérisme.
      • Le refus du réel, livre fondateur d'une sound science à la française.
    • L'U.R. et l'AFISe tiraillées entre épistémologie engagée et plaidoyer pour la technologie.
    • La zététique : le rationalisme sans la responsabilité du savant.
      • La transformation des amphis de masse en cours de lutte contre le paranormal.
      • Service Minitel et défis publics.
      • La zététique contre les technophobes.
  • Chapitre 6.Le triomphe d'une épistémologie de marché (1990-2005).
    • Vers une association de défense du développement technologique et industriel.
      • Un changement de génération à la tête de l'AFISe .
      • Tensions et départs d'une partie des amateurs éclairés.
    • Le déclin continu de l'Union rationaliste.
      • Entre repli sur l'entre-soi militant et transmission familiale du pouvoir.
      • "Du marxisme quasi orthodoxe au scientisme borné, vous avez su prendre le virage !".
      • Une dépolitisation suspecte aux yeux de certains militants.
    • La recherche d'un nouveau consensus militant rationaliste.
  • Conclusion.
    • Le rationalisme, prolongement public "sous conditions» de l'ethos scientifique.
    • Un retour de l'argument rationnel ?.
    • Déclaration d'intérêts.
  • Fin de la lecture de :

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