Nouvelles orientales Marguerite Yourcenar,...

Coup de cœur

Ce petit volume paru chez Gallimard dans la collection « L’Imaginaire » contient dix nouvelles qui ont été publiées pour la première fois en 1938. Dans sa postface Marguerite Yourcenar nous dit en avoir légèrement modifié certaines plus tard. L'auteur rassemble sous ce titre des nouvelles d’inspiration chinoise, indienne, balkanique, grecque et, étrangement, une qui se passe à Amsterdam. Elles sont vraiment plus belles les unes que les autres et, quand on y ajoute la splendeur du style de Marguerite Yourcenar, la délectation est totale. Comment le vieux peintre Wang–Fô va-t-il se sauver de la condamnation à mort qu'a prononcé contre lui un obscur petit tyran du fin fond de la Chine ? Quelle sera la femme qui devra être emmurée vive dans une nouvelle construction réalisée par les habitants d'un petit village des Balkans ? Qu’est-il arrivé à la déesse Kâli décapitée suite à une colère des dieux ?

Résumé

Orientales, toutes les créatures de Marguerite Yourcenar le sont à leur manière, subtilement. L'Hadrien des "Mémoires" se veut le plus grec des empereurs, comme Zénon, dans la quête de son Œoeuvre au Noir, paraît souvent instruit d'autres sagesses que celles de l'Occident. L'auteur elle-même, cheminant à travers le Labyrinthe du Monde, poursuit une grande médiation sur le devenir des hommes qui rejoint la pensée bouddhiste. Avec ces "Nouvelles", écrites au cours des dix années qui ont précédé la guerre, la tentation de l'Orient est clairement avouée dans le décor, dans le style, dans l'esprit des textes. De la Chine à la Grèce, des Balkans au Japon, ces contes accompagnent le voyageur comme autant de clés pour une seule musique, venue d'ailleurs. Les surprenants sortilèges du peintre Wang-Fô, "qui aimait l'image des choses et non les choses elles-mêmes", font écho à l'amertume du vieux Cornelius Berg, "touchant les objets qu'il ne peignait plus". Marko Kralievitch, le Serbe sans peur qui sait tromper les Turcs et la mort aussi bien que les femmes, est frère du prince Genghi, sorti d'un roman japonais du onzième siècle, par l'égoïsme du séducteur aveugle à la passion vraie, comme l'amour sublime de Vania l'Albanaise ou le deuil sacrilège de la veuve Aphrodissia répondent au sacrifice de la déesse Kâli, "nénuphar de la perfection", à qui ses malheurs apprendront enfin "l'inanité du désir". Légendes saisies en vol, fables ou apologues, ces "Nouvelles Orientales" forment un édifice à part dans l'œoeuvre de Marguerite Yourcenar, précieux comme une chapelle dans un vaste palais. Le réel s'y fait changeant, le rêve et le mythe y parlent un langage à chaque fois nouveau, et si le désir, la passion y brûlent souvent d'une ardeur brutale, presque inattendue, c'est peut-être qu'ils trouvent dans l'admirable économie de ces brefs récits le contraste idéal et nécessaire à leur soudain flamboiement.

Auteur :
Yourcenar, Marguerite
Éditeur :
[Paris], Gallimard,
Collection :
L' imaginaire
Genre :
Nouvelle
Langue :
français.
Pays :
France.
Note :
Index
Description du livre original :
1 vol. (149 p.) ; 19 cm
ISBN :
2070299732.
Domaine public :
Non

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