Le temps de la consolation Michaël Foessel

Résumé

Pourquoi est-il devenu si difficile de consoler ? Longtemps considérée comme une prérogative de la philosophie, la consolation semble désormais réservée à la psychologie ou à la religion. Car contrairement aux Anciens, nous ne croyons plus que la raison possède le pouvoir de réconforter. L'abstraction des savoirs modernes a plutôt quelque chose de désespérant, comme si la vérité elle-même était devenue affligeante. Pour les tristesses ordinaires, on s'adresse donc à un thérapeute ; pour les deuils d'exception, on convoque un dieu. Le besoin de consolation est pourtant à la source de pratiques innombrables : chants, rituels, commémorations... Acte social, la consolation est une manière d'être ensemble malgré la séparation. On console une douleur que l'on ne partage pas, mais sur laquelle on cherche à agir. Il s'agit de convaincre l'autre qu'il est possible de vivre au-delà du point où cela semble impossible. En cela, la consolation intéresse la philosophie au plus haut point. Elle entretient un rapport avec les pertes qui constituent notre temps : la disparition des anciens modèles communautaires suscite des désirs réactionnaires de restauration ou des abandons mélancoliques au ressentiment. Refusant cette alternative, ce livre plaide en faveur d'une politique de la consolation qui permette d'affronter collectivement ce qui nous manque et que l'on a tant de mal à nommer. En pensant la consolation, on fait droit au pouvoir subversif du chagrin que ni les injonctions au deuil ni les impératifs de résilience ne parviennent à étouffer.

Auteur :
Foessel, Michaël (1974-....)
Éditeur :
Paris, Éditions du Seuil,
Collection :
L' ordre philosophique
Genre :
Essai
Langue :
français.
Mots-clés :
Nom commun :
Consolation -- Philosophie
Description du livre original :
1 vol. (275 p.) ; 21 cm
ISBN :
9782021183382.
Domaine public :
Non
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Table des matières

  • Mentions légales
  • Dédicace
  • Introduction
    • Le savoir et la tristesse
    • L’inconsolé
    • Politique de la consolation
  • Première partie - Grammaire
    • Chapitre 1 - L’objet de la consolation
      • L’autorité du consolateur
    • La communauté des larmes
      • Histoire et consolation
      • Intermède
    • Chapitre 2 - La métaphore comme méthode
      • Le supplément des mots
      • Le travail de la métaphore
      • Peupler l’absence
      • Intermède
    • Chapitre 3 - L’origine de la culture
      • Les signes de la douleur : retour aux larmes
      • Art du détour ou détournement ?
      • Au lieu du bonheur
  • Deuxième partie - La consolation des Modernes
    • Chapitre 4 - La parole perdue
      • Une anthropologie de la consolation ?
      • Puissances et impuissances de la mémoire
      • La volonté de connaître
      • Rêves d’immortalité
      • Intermède
    • Chapitre 5 - Affronter la désolation
      • Progrès et solitude
      • À la place du corps : la représentation
      • Représenter la mort ?
      • Intermède
    • Chapitre 6 - Finitude et réconciliation
      • Au-delà de la tristesse
      • Le dire et le récit
      • Le fantasme d’une communauté réconciliée
      • Justice et métaphysique
  • Conclusion
  • DU MÊME AUTEUR
    • ANTHOLOGIES
    • DIRECTION D’OUVRAGES

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