Du côté des Bordes : inédit (1941) Henri Vincenot

Coup de cœur

Une Borde, est de par chez nous, une petite exploitation agricole, a priori à l'écart du bourg. C'est dans l'une de ces fermes que Vincenot place son récit, il relate la vie d'un commis de ferme. Valeureux, courageux, ne posant pas le manche après la cognée. Satisfait de son état, plein d'allégresse, François évolue au sein d'une famille agricole qui l'a recueilli, étant d'état orphelin. Les travaux vont bon train, mais nous sommes en 1940. Les jeunes conscrits, ces fils de famille, partent vers l'inconnu. Puis l'armée d'occupation vient prendre ses quartiers dans le village et la borde. La cohabitation se passe plutôt bien, et là se trouve le talent de Vincenot. C'est qu'au sein de ces espaces bourguignons, il va placer une histoire d'hommes et de femmes, dépliant méticuleusement les caractères des uns et des autres, comme un papillon ses ailes en sortant du cocon. Car cette occupation va faire sortir les uns et les autres de leur chrysalide, les révéler. Les maîtres, les serviteurs, les soldats, les femmes, la cohabitation de ce beau monde va mettre en action des événements impensables à l'aube de la guerre. Tel cet homme prêt à manger son chapeau pour sauver son fils, telle cette fille papillonnante devenue grosse d'un allemand. Bref une belle histoire de terre, d'hommes, sans manichéisme de la part de l'auteur. Il y a des bons et des salauds des deux côtés. La gageure du livre était de tracer le trait complaisant d'une armée d'occupation sans verser dans la collaboration. Vincenot y parvient, la Bourgogne offrant un cadre de répit aux âmes mises à mal par la guerre. Une parenthèse qu'ouvre Vincenot pour nous dire à plusieurs reprises que les hommes restent ce qu'ils sont, les instruments de leviers plus puissants qu'eux, et que parfois un cadre, une rencontre, une circonstance peuvent changer le regard de manière définitive. Encore faut-il avoir le privilège de pouvoir les vivre. (Luc)

Résumé

En Avril 1940, à la ferme de la Belle maria en Côte d'Or, le père Ernest, fermier, attend désespérément le retour de son fils, parti au front. En l'absence de celui-ci, François, réformé domestique de culture - c'est-à-dire garçon de ferme - fait tourner l'exploitation avec l'aide du Vieux Vatican et de la jolie Sidonie. En mai, les combats atteignent Dijon. Aux convois de réfugiés succèdent les Allemands, bien décidés à occuper le pays, le village, la ferme. Mais les saisons et les travaux des champs rythment immuablement le cours des évènements. Henri Vincenot est âgé d'une trentaine d'années lorsque, en 1941, il écrit Du côté des Bordes, chronique douce amère d'un village de Bourgogne. Douce, parce que l'imprègne le parfum de cette terre d'Auxois, entre Morvan et Côte des vins, où plongent ses racines : amère, parce que les hommes, en ces temps troublés, s'ils sont capables du meilleur sont souvent attirés par le pire. Dans ce tableau féroce, mais plein d'humour, des comportements humains. Vincenot fait preuve d'une tendresse lucide pour dépeindre la société rurale de l'époque et les contradictions nées de cette drôle de " guerre ".

Auteur :
Vincenot, Henri
Éditeur :
Paris, A. Carrière,
Genre :
Roman
Langue :
afrikaans.
Description du livre original :
1 vol. (213 p.) ; 24 cm
ISBN :
9782843370458.
Domaine public :
Non

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